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Date de création : 24.08.2008
Dernière mise à jour : 04.08.2023
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Clint

Publié à 17:13 par fandeloup Tags : voiture sur vie moi mort histoire animaux centre article
Clint

Clint, le chimpanzé qui montrait du doigt

Clint, le chimpanzé qui montrait les objets du doigt est mort à 24 ans, en 2004. Sa contribution à la science fut énorme, car il nous a également livré le secret du génome de toute son espèce. Mais Lori Marino, qui l’a bien connu, nous donne ici une autre version de sa triste histoire… Ce que Clint le Chimpanzé m’a appris

Aujourd’hui, j’ai ouvert le magazine en ligne Aeon et trouvé un nouvel article intitulé «The Pointing Ape» rédigé par l’un de mes anciens collègues, David Leavens, à propos du chimpanzé Clint. Clint était un jeune chimpanzé qui vivait dans une cage du Centre National de Recherches Yerkes sur les primates à Atlanta pendant les 24 années de sa courte vie en captivité. Il s’est éteint en 2004.

Les contributions de Clint à la science ont été énormes : David Leavens rappelle qu’il fut le premier chimpanzé à avoir son génome séquencé et qu’il participa pendant des années à des études qui révélèrent non seulement comment les chimpanzés utilisaient le pointage du doigt comme une forme de communication référentielle, mais aussi comment ils pouvaient se servir d’un ordinateur pour accomplir des tâches cognitives, comment ils faisaient usage de gestes et comment ils communiquaient.

Alors que j’étais encore un jeune membre du corps professoral de l’Université Emory dans les années 1990, j’ai eu l’honneur de travailler avec Clint pendant plusieurs mois sur les mêmes recherches avec l’ordinateur que décrit l’article d’Aeon. Et, oui, il a désigné toutes sortes de choses: des raisins qu’il voulait… à la bouteille de jus de fruits que j’apportais souvent… et à mes chaussures. Il adorait les chaussures. Clint lors du test du pointage du doigt Mais son impact sur moi a dépassé de loin notre collaboration en tant que sujet de recherche et chercheur. Clint m’a appris en effet bien plus sur notre propre espèce que sur la sienne.

L’enclos de Clint consistait en une salle de ciment stérilisée intérieurement et extérieurement avec une grille sur le devant. Il pouvait passer ses doigts dans la grille, mais c’était tout. Il pouvait aussi grimper sur une étagère et interagir avec les deux chimpanzés avec lesquels il partageait sa cage. Il pouvait surtout entendre les autres chimpanzés dans la rangée de cellules de la section principale de Yerkes.

J’y ai vu des «gardiens» arroser à la lance et hurler sur les grands singes qui avaient «mal agi», j’y ai vu, dans la cellule voisine de Clint, une chimpanzée plus âgée qui avait été soumise à des expériences d’isolement cellulaire au début de sa vie et se frappait sans fin un côté de la tête. La folie dans un asile d’aliénés, où il reste encore aujourd’hui 46 chimpanzés. Pourtant, Clint a réussi à y vivre et à rester un être incroyablement charmant, ouvert et intelligent avec les gens en blouse blanche de l’autre côté des barreaux de sa cage.

Je me suis dit qu’un jour, je ferais en sorte de le sortir de là et de le confier à un sanctuaire. Mais quelques années plus tard, lorsque je suis retourné à Yerkes, j’ai découvert que cela ne serait plus possible. Je suis entré dans le laboratoire d’un collègue et que j’ai ouvert un placard : il y avait là un grand bocal en verre avec un cerveau flottant dans le formol. Et l’étiquette sur le pot indiquait «Clint».

Était-ce bien LE Clint que nous connaissions, ai-je demandé?

Le Clint que j’avais connu et aimé?

Oui, c’était lui et j’ai appris que son cœur avait lâché. Mon propre cœur s’est arrêté aussi. Je suis redescendu sur le parking, je suis monté dans ma voiture et j’ai pleuré. Et je ne suis plus jamais retourné à Yerkes après ce jour. Pour moi, la vraie histoire de Clint n’est pas de savoir s’il pouvait pointer un raisin du doigt ou utiliser un ordinateur. Il s’agit de la tragédie de sa vie et de celle de tous les autres grands singes confinés dans des cellules à des fins de recherche. Et en fin de compte, c’est la seule histoire qui compte vraiment.

Je suis tellement heureuse que les grands singes soient progressivement déplacés des laboratoires de recherche vers des sanctuaires, grâce aux nouvelles politiques américaines en matière de recherches scientifiques. C’est arrivé trop tard pour Clint. Mais nous pouvons continuer à travailler en son nom pour que les droits des autres animaux soient les auteurs de leur propre destin: éléphants dans les zoos, cétacés dans les parcs marins, tigres dans les attractions en bordure de route, ours « danseurs » tenus en laisse.

Oui, Clint nous a appris beaucoup de choses sur sa propre espèce, mais il nous a surtout appris à propos de notre propre espèce et sur la façon dont nous nous comportons envers les autres…

https://youtu.be/y_CF-SOgkOY