Explication du CREDO

Comment comprendre que ce Dieu  si parfait, si absolu,  dont la vie intérieure  est si  riche qu’elle surabonde  en la génération d’un Verbe et en la procession d’un Amour,  relations subsistantes  de Personnes en une même et unique essence, se suffisant à  lui-même sans aucune nécessité de la présence d’autres êtres, comment comprendre qu’il ait produit un premier acte hors de lui : la création d’un univers  au service d’un être à sa ressemblance, l’être humain, capable d’intelligence et de volonté, avec lequel il établirait une relation d’amour ?

Comment comprendre, ce que seule la foi nous fait connaître : que ce Dieu soit sorti  une deuxième fois de sa Majesté pour unir la divinité de son Verbe à une nature humaine, identique en tout ( sauf le péché) à celle partagée par la multitude  d’hommes et de femmes  ayant vécu et vivant sur cette terre  depuis et le commencement du monde ?  La foi nous donne la réponse :«En ceci s’est manifesté l’amour de Dieu pour nous : Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde afin que nous vivions par lui  »(1 Jn 4, 9). « En ceci consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés et qui a a envoyé son Fils en victime de propitiation pour nos péchés » (1Jn 4, 10). 

En quoi nous devions être sauvés ? Cette dernière phrase de Saint-Jean nous l’explique. L’acte de création avait établi une relation privilégiée – une relation d’amitié – entre Dieu et les hommes. Le drame fut que le premier couple humain  refusât cette relation  pour se révolter contre le plan de bonheur que Dieu lui avait préparé.  Il préféra se poser en maître de lui-même,  en quoi consiste le plus  grand péché. Ce refus provoqua un tel trouble dans la nature humaine que celle-ci perdit non seulement  son amitié avec son Créateur mais aussi, en grande partie, la domination de son âme sur son  propre être.

L’atteinte à  la grandeur et à l’amour infinis de Dieu est telle qu’aucun  membre du genre humain n’est en mesure  de poser un  acte réparateur assez puissant  pour obtenir  le pardon et retrouver  le lien privilégié qui unissait  l’homme à Dieu. Aucun  membre du genre humain…  à moins que Dieu lui même, dont l’amour ne peut se désister, n’assume ce rôle  en envoyant son  propre Fils à la fois vrai Dieu et vrai homme, descendu du ciel, pour  s’offrir en sacrifice  au nom de toute l’humanité.   Tel est ce mystère incompréhensible pour nous, que l’Eglise appelle incarnation, devant lequel nous devrions mourir  d’admiration  et de reconnaissance.