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Date de création : 13.04.2009
Dernière mise à jour : 15.10.2017
124619 articles


Illust - Contes et fables divers 1

Conte de Madame d'Aulnoy

Conte de Madame d'Aulnoy

L'oiseau Bleu - Illustration de Vittorio Accornero

 

Il était une fois un roi fort riche en terres et en argent ; sa femme mourut, il en fut inconsolable. Il s’enferma huit jours entiers dans un petit cabinet, où il se cassait la tête contre les murs, tant il était affligé. On craignit qu’il ne se tuât : on mit des matelas entre la tapisserie et la muraille ; de sorte qu’il avait beau se frapper, il ne se faisait plus de mal. Tous ses sujets résolurent entre eux de l’aller voir et de lui dire ce qu’ils pourraient de plus propre à soulager sa tristesse. Les uns préparaient des discours graves et sérieux, d’autres d’agréables, et même de réjouissants ; mais cela ne faisait aucune impression sur son esprit : à peine entendait-il ce qu’on lui disait. Enfin, il se présenta devant lui une femme si couverte de crêpes noirs, de voiles, de mantes, de longs habits de deuil, et qui pleurait et sanglotait si fort et si haut, qu’il en demeura surpris. Elle lui dit qu’elle n’entreprenait point comme les autres de diminuer sa douleur, quelle venait pour l’augmenter, parce que rien n’était plus juste que de pleurer une bonne femme ; que pour elle, qui avait eu le meilleur de tous les maris, elle faisait bien son compte de pleurer tant qu’il lui resterait des yeux à la tête. Là-dessus elle redoubla ses cris, et le roi, à son exemple, se mit à hurler.

Il la reçut mieux que les autres ; il l’entretint des belles qualités de sa chère défunte, et elle renchérit celles de son cher défunt : ils causèrent tant et tant, qu’ils ne savaient plus que dire sur leur douleur. Quand la fine veuve vit la matière presque épuisée, elle leva un peu ses voiles, et le roi affligé se récréa la vue à regarder cette pauvre affligée, qui tournait et retournait fort à propos deux grands jeux bleus, bordés de longues paupières noires : son teint était assez fleuri. Le roi la considéra avec beaucoup d’attention ; peu à peu il parla moins de sa femme, puis il n’en parla plus du tout. La veuve disait qu’elle voulait toujours pleurer son mari ; le roi la pria de ne point immortaliser son chagrin. Pour conclusion, l’on fut tout étonné qu’il l’épousât, et que le noir se changeât en vert et en couleur de rose : il suffit très souvent de connaître le faible des gens pour entrer dans leur cœur et pour en faire tout ce que l’on veut.

Le roi n’avait eu qu’une fille de son premier mariage, qui passait pour la huitième merveille du monde, on la nommait Florine, parce qu’elle ressemblait à Flore, tant elle était fraîche, jeune et belle. On ne lui voyait guère d’habits magnifiques ; elle aimait les robes de taffetas volant, avec quelques agrafes de pierreries et force guirlandes de fleurs, qui faisaient un effet admirable quand elles étaient placées dans ses beaux cheveux. Elle n’avait que quinze ans lorsque le roi se remaria. 

 

Conte de Hans Christian Andersen

Publié à 13:27 par lusile17 Tags : moi femme animaux vie fond mort argent chevaux devenir riche
Conte de Hans Christian Andersen

Grand Claus et petit Claus

 

Arrivé au milieu d'un pont, petit Claus dit tout haut que le coffre est trop lourd à porter et qu'il va le jeter dans la rivière. Pour prix de sa vie, le sacristain offre un autre sac d'argent à petit Claus qui va maintenant rouler dans la farine son ennemi Grand Claus. Il lui fait croire successivement : qu'il va devenir riche avec la peau de ses quatre chevaux morts. Furieux, Grand Claud revient pour tuer petit Claus et petit Claus lui fait croire qu'il est mort, puis qu'il a tué sa grand-mère (alors que le petit veillait la morte avant l'enterrement). Il pousse grand Claus à tuer sa propre grand-mère. Pour finir, petit Claus feint d'avoir été noyé par grand Claus, et il ressurgit de la rivière avec un troupeau de vaches qu'il prétend avoir trouvé tout au fond.

Grand Claus plonge alors. Et se noie. 

Conte de Hans Christian Andersen

Publié à 13:27 par lusile17 Tags : moi femme animaux vie fond mort argent chevaux devenir riche cheval
Conte de Hans Christian Andersen

Grand Claus et petit Claus

 

Lorsque le mari entre, petit Claus fait craquer son sac en peau de cheval et le mari déclare : -Il y a quelqu'un là-haut. Petit Claus descend de son refuge et dit : en effet, me voici. Le mari se plaint alors de la frugalité du repas. Petit Claus fait craquer son sac et déclare que le génie du sac lui a indiqué qu'il y avait de bons plats dans le four et de bons vins dans le placard. Le fermier est émerveillé par ce sac magique, d'autant plus que le génie du sac dit qu'il y a un diable dans le coffre.

 

Le fermier découvre alors le sacristain caché. Le fermier est prêt à payer très cher le sac magique, ce qu'il fait. Petit Claus s'en va avec un sac d'argent, une brouette, et le coffre dans lequel est caché le sacristain dont il débarrasse le fermier.

 

 

Conte de Hans Christian Andersen

Publié à 13:27 par lusile17 Tags : moi femme animaux vie fond mort chevaux devenir riche argent cheval
Conte de Hans Christian Andersen

Grand Claus et petit Claus

 

Petit Claus demande un abri, mais la fermière, peu disposée à gâcher sa soirée le met à la porte. Petit Claus grimpe alors dans une grange du haut de laquelle il a vue sur la cuisine. Il salive à la vue des bons plats. Mais soudain, on entend le bruit de la charrette du mari de la fermière qui arrive plus tôt que prévu. Vite, la fermière range dans le four les bons plats, dans le placard les bons vins et remplace le togrut par le repas ordinaire et frugal du fermier. Elle enferme également le sacristain dans un coffre.

Conte de Hans Christian Andersen

Publié à 13:27 par lusile17 Tags : moi animaux vie fond mort devenir riche argent femme animal cheval chevaux
Conte de Hans Christian Andersen

Grand Claus et petit Claus

 

 Grand Claus est une brute épaisse qui possède quatre chevaux, petit Claus un brave garçon qui n'a qu'un cheval. Mais lorsqu'il laboure, petit Claus ne peut s'empêcher de crier : Hue ! mes quatre chevaux, ce qui indispose Grand Claus. À la troisième altercation, grand Claus prend une hache, tue le cheval de petit Claus qui garde la peau de l'animal pour s'en faire un sac. Petit Claus est ainsi réduit à la misère, au froid, à la faim. Il erre dans la campagne à la recherche d'un abri et découvre une ferme où la table est royalement servie et où la femme du fermier s'apprête à dîner avec le sacristain, en l'absence de son mari (l'adultère est ici évoqué discrètement).

 

Conte de Hans Christian Andersen

Conte de Hans Christian Andersen

 L' ange

 

L’enfant ouvrit ses yeux tout à fait et regarda le beau visage de l’Ange, rayonnant d’une splendeur céleste. À ce moment ils entrèrent au paradis parmi les bienheureux. Le bon Dieu toucha l’enfant mort, qui, aussitôt animé de la vie éternelle, reçut des ailes et alla se mêler aux chœurs des autres petits anges. Le bon Dieu serra sur son cœur les fleurs du bouquet ; mais il ne donna un baiser qu’à la pauvre fleur des champs desséchée. La sève lui revint ; elle se mit à vibrer et à émettre un doux son harmonieux qui se joignit au concert des chants divins qu’entonnaient les anges autour du Seigneur. Et à travers toutes les sphères célestes retentissaient des accents de joie et d’amour ; les plus grands, comme les plus petits, le pauvre enfant, la fleur dédaignée, tous chantaient les louanges du Très Haut, et prenaient part à la béatitude universelle.

 

 

Conte de Hans Christian Andersen

Conte de Hans Christian Andersen

 L' ange

 

« Né dans cette ruelle étroite, dans un sous-sol bien bas, vivait un pauvre petit garçon, maladif depuis sa naissance ; il ne quittait guère le lit : quelquefois, quand il se sentait un peu mieux, il faisait avec ses béquilles quelques tours dans la chambre, et c’était tout. En été parfois, les rayons du soleil pénétraient pendant une heure dans l’humide sous-sol ; le pauvre enfant était tout heureux de se laisser pénétrer par leur chaleur bienfaisante ; il s’amusait à tenir sa main contre le soleil et à la voir d’un rose transparent. Le fils du voisin était son ami, et venait lui raconter comment étaient les prés, les champs et les bois, que le petit infirme n’avait jamais vus ; un jour il lui apporta une belle branche de hêtre ; l’enfant la suspendit au-dessus de son lit, et la nuit il rêva qu’il se promenait sous les arbres feuillus et qu’il entendait chanter les oiselets.

« Une autre fois, le fils du voisin lui donna un bouquet de fleurs des champs ; parmi elles il y en avait par hasard une qui avait une racine ; on la plaça dans un pot de fleurs qui fut mis sur la fenêtre, pas loin du lit de l’enfant. Elle reprit bien, grandit, et poussa de nouveaux rejetons qui fleurirent à leur tour. L’hiver on la rentra, et au printemps elle reverdit de plus belle. L’enfant était aussi heureux de cette simple plante que d’autres l’auraient été d’un beau jardin ; elle était devenue son trésor sur terre ; il l’arrosait, la soignait, et veillait à ce qu’elle reçût jusqu’au dernier tous les rayons de soleil qui venaient reluire dans le sous-sol. La fleur réjouissait ses regards, il en humait avec délices le parfum délicat, elle figurait toujours dans ses plus beaux rêves, et au moment où le Seigneur l’appela à lui, il tourna ses regards vers elle.

« Voilà un an maintenant qu’il est aux cieux ; depuis, la plante est restée sur la fenêtre, entièrement négligée ; elle a péri et s’est desséchée. Aussi hier, lors de l’entrée de nouveaux locataires dans le sous-sol, l’a-t-on jetée dans la rue parmi les balayures.

« C’est cette pauvre fleur honnie que nous avons là dans notre bouquet ; elle a répandu autour d’elle plus de joies que la fleur la plus superbe, la plus rare des serres royales.

— D’où sais-tu donc toute cette histoire ? demanda l’enfant.

 

— C’est bien simple, répondit l’Ange. C’est moi qui étais le pauvre petit infirme qui marchait avec des béquilles ; j’ai bien reconnu ma fleur chérie. 

 

Conte de Hans Christian Andersen

Conte de Hans Christian Andersen

 L' ange

 

 L’Ange prit l’arbuste, et embrassa l’enfant pour le récompenser de sa bonne pensée ; le petit ouvrit les yeux à moitié et sourit. Ils cueillirent des fleurs aux riches couleurs, des fleurs de serre ; mais ils choisirent aussi des fleurs de chien si méprisées et de simples pâquerettes des chemins.

« Maintenant nous avons notre bouquet », dit l’enfant. L’Ange fit signe que oui ; mais il ne prit pas encore son vol vers les cieux. Il faisait nuit ; la tranquillité régnait partout. Ils revinrent vers la ville, et se trouvèrent dans une rue étroite, remplie de cendres, de paille, de tessons, de haillons et autres vilaines vieilleries ; ce jour avait été un jour de déménagement.

Au milieu de cet amas de débris, l’Ange tira un pot de fleurs à moitié brisé ; la terre qu’il contenait était tenue ensemble par les racines d’une fleur des champs, desséchée et qu’on avait jetée pour cela dans la rue.

 

« Nous allons l’emporter, dit l’Ange, et en route je t’en dirai la raison ».

Conte de Hans Christian Andersen

Conte de Hans Christian Andersen

 L' ange

 

 

« Chaque fois qu’un enfant sage vient à mourir, un Ange du Seigneur descend sur la terre, prend dans ses bras le petit être, et étendant ses grandes ailes blanches, il vole vers tous les endroits que l’enfant chérissait ; il y cueille une poignée de fleurs qu’il porte au ciel pour qu’elles y jettent encore plus d’éclat et de parfum que sur terre. Le bon Dieu les serre toutes sur son cœur, mais celle qui lui plaît le plus, il lui donne un baiser ; elle reçoit alors une voix, et elle prend part aux chants qui retentissent au milieu de la béatitude universelle ».

C’est là ce que racontait un Ange du Seigneur, qui portait au ciel un enfant qui venait de mourir, le petit être entendait comme dans un rêve. Ils passèrent au-dessus des lieux où l’enfant aimait à jouer, et ils arrivèrent à un jardin rempli de superbes fleurs.

« Lesquelles allons-nous prendre pour emporter au ciel ? » demanda l’Ange.

Il y avait là un beau rosier, bien droit ; mais un méchant garnement avait brisé sa couronne, qui avec les roses et les boutons pendait misérablement toute desséchée.

 

« Le pauvre rosier, dit l’enfant ; emporte-le, pour que là-haut dans le paradis il puisse encore avoir des fleurs. »

Conte de Madame d'Aulnoy

Conte de Madame d'Aulnoy

 Illustration de Vittorio Accornero 

 

  Au fond de ce trou, il y a une petite cave où coule la fontaine de beauté et de santé: c'est de cette eau que je veux absolument. Tout ce qu'on en lave devient merveilleux : si l'on est belle, on demeure toujours belle ; si l'on est laide, on devient belle ; si l'on est jeune, on reste jeune ; si l'on est vieille, on devient jeune. Vous jugez bien, Avenant, que je ne quitterai pas mon royaume sans en emporter.

 Madame, lui dit-il, vous êtes si belle que cette eau vous est bien inutile ; mais je suis un malheureux ambassadeur dont vous voulez la mort : je vais aller chercher ce que vous désirez, avec la certitude de n'en pouvoir revenir.» La Belle aux Cheveux d'Or ne changea point de dessein et Avenant partit avec le petit chien Cabriole pour aller à la grotte ténébreuse chercher de l'eau de beauté. Tous ceux qu'il rencontrait sur le chemin disaient : «C'est une pitié de voir un garçon si aimable aller se perdre de gaieté de cœur ; il va seul à la grotte, et quand irait-il accompagné de cent braves, il n'en pourrait venir à bout. Pourquoi la princesse ne veut-elle que des choses impossibles ?» Il continuait de marcher et ne disait pas un mot ; mais il était bien triste. Il arriva vers le haut d'une montagne où il s'assit pour se reposer un peu, et il laissa paître son cheval et courir Cabriole après des mouches. Il savait que la grotte ténébreuse n'était pas loin de là, il regardait s'il ne la verrait point. Enfin il aperçut un vilain rocher noir comme de l'encre d'où sortait une grosse fumée et au bout d'un moment un des dragons qui jetait du feu par les yeux et par la gueule : il avait le corps jaune et vert, des griffes et une longue queue qui faisait plus de cent tours. Cabriole vit tout cela ; il ne savait où se cacher, tant il avait peur. Avenant, tout résolu de mourir, tira son épée, descendit avec une fiole que la Belle aux Cheveux d'Or lui avait donnée pour la remplir de l'eau de beauté. Il dit à son chien Cabriole : «C'en est fait de moi ! je ne pourrai jamais avoir de cette eau qui est gardée par des dragons. Quand je serai mort, remplis la fiole de mon sang et porte-la à la princesse, pour qu'elle voie ce qu'elle me coûte ; et puis vas trouver le roi mon maître et conte-lui mon malheur.» Comme il parlait ainsi, il entendit qu'on appelait : «Avenant ! Avenant !» Il dit : «Qui m'appelle ?» et il vit un hibou dans le trou d'un vieil arbre qui lui dit : «Vous m'avez retiré du filet des chasseurs où j'étais pris et vous me sauvâtes la vie, je vous promis que je vous le revaudrais : en voici le temps. Donnez-moi votre fiole : je sais tous les chemins de la grotte ténébreuse ; je vais vous chercher de l'eau de beauté.» Dame ! qui fut bien aise ? je vous le laisse à penser. Avenant lui donna vite la fiole et le hibou entra sans nul empêchement dans la grotte. En moins d'un quart d'heure, il revint rapporter la bouteille bien bouchée. Avenant fut ravi. Il le remercia de tout son cœur, et, remontant la montagne, il prit le chemin de la ville bien joyeux. Il alla droit au palais ; il présenta la fiole à la Belle aux Cheveux d'Or qui n'eut plus rien à dire : elle remercia Avenant et donna ordre à tout ce qu'il fallait pour partir ; puis elle se mit en voyage avec lui. Elle le trouvait bien aimable et lui disait quelquefois : «Si vous aviez voulu, je vous aurais fait roi, nous ne serions point partis de mon royaume.» Mais il répondit : «Je ne voudrais pas faire un si grand déplaisir à mon maître pour tous les royaumes de la terre, quoique je vous trouve plus belle que le soleil.» Enfin ils arrivèrent à la grande ville du roi, qui, sachant que la Belle aux Cheveux d'Or venait, alla au-devant d'elle et lui fit les plus beaux présents du monde. Il l'épousa avec tant de réjouissances que l'on ne parlait d'autre chose. Mais la Belle aux Cheveux d'Or qui aimait Avenant dans le fond de son cœur n'était heureuse que quand elle le voyait, et le louait toujours. «Je ne serais point venue sans Avenant, dit-elle au roi. Il a fallu qu'il ait fait des choses impossibles pour mon service : vous lui devez être obligé. Il m'a donné de l'eau de beauté : je ne vieillirai jamais, je serai toujours belle.»

Les envieux qui écoutaient la reine dirent au roi : «Vous n'êtes point jaloux, et vous avez sujet de l'être. La reine aime si fort Avenant qu'elle en perd le boire et le manger. Elle ne fait que parler de lui et des obligations que vous avez envers lui, comme si tel autre que vous auriez envoyé n'en eût pas fait autant.» Le roi dit : «Vraiment, je m'en aperçois ; qu'on aille le mettre dans la tour avec les fers aux pieds et aux mains.» On prit Avenant, et, pour sa récompense d'avoir si bien servi le roi, on l'enferma dans la tour avec les fers aux pieds et aux mains. Il ne voyait personne que le geôlier qui lui jetait un morceau de pain noir par un trou et de l'eau dans une écuelle de terre. Pourtant son petit chien Cabriole ne le quittait point ; il le consolait et venait lui dire toutes les nouvelles. Quand la Belle aux Cheveux d'Or sut sa disgrâce, elle se jeta aux pieds du roi, et, tout en pleurs, elle le pria de faire sortir Avenant de prison. Mais plus elle le priait, plus il se fâchait, songeant : «C'est qu'elle l'aime»; et il n'en voulut rien faire. Elle n'en parla plus ; elle était bien triste.

Le roi s'avisa qu'elle ne le trouvait peut-être pas assez beau ; il eut envie de se frotter le visage avec de l'eau de beauté afin que la reine l'aimât plus qu'elle ne faisait. Cette eau était dans une fiole sur le bord de la cheminée de la chambre de la reine, elle l'avait mise là pour la regarder plus souvent ; mais une de ses femmes de chambre, voulant tuer une araignée avec un balai, jeta par malheur la fiole par terre qui se cassa et toute l'eau fut perdue. Elle balaya vitement, et, ne sachant que faire, elle se souvint qu'elle avait vu dans le cabinet du roi une fiole toute semblable pleine d'eau claire comme était l'eau de beauté ; elle la prit adroitement sans rien dire et la porta sur la cheminée de la reine. L'eau qui était dans le cabinet du roi servait à faire mourir les princes et les grands seigneurs quand ils étaient criminels ; au lieu de leur couper la tête ou de les pendre on leur frottait le visage de cette eau : ils s'endormaient et ne se réveillaient plus. Un soir donc, le roi prit la fiole et se frotta bien le visage, puis il s'endormit et mourut. Le petit chien Cabriole l'apprit parmi les premiers et ne manqua pas de l'aller dire à Avenant qui lui dit d'aller trouver la Belle aux Cheveux d'Or et de la faire souvenir du pauvre prisonnier. Cabriole se glissa doucement dans la presse ; car il y avait grand bruit à la cour pour la mort du roi. Il dit à la reine : «Madame, n'oubliez pas le pauvre Avenant.» Elle se souvint aussitôt des peines qu'il avait souffertes à cause d'elle et de sa grande fidélité. Elle sortit sans parler à personne et fut droit à la tour, où elle ôta elle-même les fers des pieds et des mains d'Avenant. Et, lui mettant une couronne d'or sur la tête et le manteau royal sur les épaules, elle lui dit : «Venez, aimable Avenant, je vous fais roi et vous prends pour mon époux.»

Il se jeta à ses pieds et la remercia. Chacun fut ravi de l'avoir pour maître. Il se fit la plus belle noce du monde, et la Belle aux Cheveux d'Or vécut longtemps avec le bel Avenant, tous deux heureux et satisfaits.