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Date de création : 13.04.2009
Dernière mise à jour :
15.10.2017
124619 articles
Biographie de SOEUR EMMANUELLE (suite)
De 1954 à 1959, elle enseigne en Tunisie pendant cinq ans où elle s'occupe de filles de français installés dans le pays mais ce nouveau poste ne lui convient pas. En pleine décolonisation du pays, les filles dont elle a la charge lui semblent plus superficielles et l'environnement général la fait doucement sombrer dans une dépression. Ce n'est qu'au bout de trois ans que les responsables de Sion se rendent compte de son état et se décident à la déplacer.
Après avoir décroché sa licence ès lettres à la Sorbonne à Paris, Sœur Emmanuelle est de nouveau affectée à Istanbul en 1959 pour une courte durée.
De 1964 à 1971, elle est envoyée en Égypte pour enseigner au collège de Sion à Alexandrie. Cette expérience s'avère de nouveau négative pour elle car les élèves dont elle est en charge sont peu ouverts sur la pauvreté. Elle décide donc d'arrêter d'enseigner la philosophie et s'occupe à la place des filles du quartier défavorisé de Bacos. C'est durant cet épisode qu'elle tombe amoureuse de l'Égypte.
En 1971, à l'âge de la retraite, elle décide de partir, à l'instar du Père Damien qu'elle vénère, s'occuper des lépreux au Caire mais doit renoncer face à des complications administratives car le lazaret se trouve en zone militarisée. Elle décide alors de partager la vie des plus démunis et, avec l'autorisation de sa congrégation, part s'installer à Ezbet-Al-Nakhl, un des bidonvilles les plus pauvres du Caire en Égypte, au sein de la communauté majoritairement copte chrétienne des zabbalines, chargée de la récupération des déchets. En collaborant avec plusieurs églises locales, elle parvient à établir une communauté et lance de nombreux projets de santé, d'éducation et de protection sociale visant à améliorer les conditions de vie.
En 1976, elle rencontre Sarah Ayoub Ghattas (sœur Sarah), alors supérieure de la congrégation copte-orthodoxe des Filles de Marie de Béni-Souef. Francophone et issue d'une famille de la bourgeoisie, elle obtient l'autorisation de l'évêque Athanasios, fondateur de la congrégation, pour rejoindre Sœur Emmanuelle à Ezbet-Al-Nakhl dont elle partage la cabane. En 1977, Sœur Emmanuelle publie son premier livre Chiffonnière avec les chiffonniers dans lequel elle raconte son combat. En compagnie de Soeur Sarah, elle part en 1978 aux États-Unis afin de récolter des fonds. A leur retour, avec l'argent amassé, elles peuvent investir et en 1980, le Centre Salam est inauguré par l'épouse du président Sadate et propose des dispensaires, des écoles, des jardins d'enfants, des centres de formation et un club social.
Biographie de SOEUR EMMANUELLE
Madeleine Cinquin est née le 16 novembre 1908 d'un père français, originaire de Calais, et d'une mère belge, originaire de Bruxelles. Elle grandit dans une famille aisée de trois enfants ayant fait fortune dans la lingerie fine et partage ses jeunes années entre Paris, Londres et Bruxelles. En 1914, alors qu'elle n'a que six ans, elle est fortement marquée par la mort de son père, noyé sous ses yeux sur la côte d'Ostende. Cette expérience la traumatise profondément et lui fait se rapprocher de Dieu. Elle déclare que, dans son inconscient, sa vocation de religieuse date de cet accident.
Quelques années plus tard, Madeleine Cinquin souhaite aller à l'université catholique de Louvain mais sa mère s'y oppose car elle estime qu'elle y serait trop oisive. Elle remarque alors que sa fille fait preuve d'une certaine vocation pour le Christ et elle tente de l'en détourner en lui faisant rencontrer une supérieure d'un couvent de Notre-Dame de Sion à Londres. Ceci ne fait que renforcer ses convictions et accentue la quête de toute sa vie, l'aide à l'enfance malheureuse. Après avoir voulu initialement rejoindre les Filles de la Charité, Madeleine entre finalement comme postulante à la congrégation Notre-Dame de Sion le 6 mai 1929. Après des études de sciences philosophiques et religieuses, elle prononce ses vœux de religieuse le 10 mai 1931 et choisit le nom de Sœur Emmanuelle, qui signifie « Dieu avec nous » en hébreu.
La carrière d'enseignante de sœur Emmanuelle commence tout d'abord à Istanbul en Turquie, dans une école pour jeunes filles d'un quartier pauvre de la ville. Sœur Emmanuelle attrape alors la typhoïde et toutes les autres sœurs lui proposent leur sang afin de l'aider à combattre la maladie. Une fois rétablie, en guise de remerciement, sœur Emmanuelle donne une conférence sur la vie de Soliman le Magnifique et impressionne la directrice du collège, Mère Elvira, qui décide alors de l'affecter dans son établissement. Bien que celle-ci se soit engagée à affecter Sœur Emmanuelle chez les pauvres, elle la convainc qu'elle sera plus efficace si elle enseigne à des jeunes filles aisées, appelées à avoir un rôle influent dans la vie turque. Elle enseigne alors les lettres au Lycée Notre-Dame de Sion. Après la mort de sa supérieure, Sœur Emmanuelle ne s'entend pas avec sa remplaçante et elle est envoyée à Tunis.
Soeur Emmanuelle
Mais quel a bien pu être le détonateur, pour ainsi dire, qui a conduit Sœur Emmanuelle sur ce chemin des Béatitudes au milieu des pauvres, sans se relâcher, sans perdre courage, les défendant sans cesse?
Dans son livre " Chiffonnière avec les chiffonniers ", elle consacre, à la fin, un court mais très important chapitre au chapelet de sa mère qui risque presque de passer inaperçu. Et là, elle dit ceci : " Une chère figure me revient à la mémoire : celle de ma mère à qui je dois le meilleur de moi-même. " Puis, citant quelques petits incidents qui ont marqué sa jeunesse, elle en arrive à un " soir de trouble ", comme elle dit, où elle rencontre, alors qu'elle marche lentement, oppressée dans la nuit, un individu qui la prend par le bras et lui conseille amicalement de rentrer chez elle. A la maison, après cette aventure, elle trouve sa mère - qui est déjà veuve avec trois enfants - endormie, le chapelet entre ses doigts. Il vaut la peine de citer in extenso ce qu'elle écrit :
" J'ai souvent pensé plus tard à ce soir de trouble. Je crois profondément que les grains du chapelet de ma mère glissaient, invisibles, entre cet individu et moi. Une voix murmurait: priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant…Sans savoir qu'il y répondait, l'homme m'a dit : Rentrez chez vous, ma petite. Cet homme-là, dans ma reconnaissance, j'ai souvent prié pour lui. Je le rechercherai dans l'autre monde pour le remercier.
Comment expliquer que, à travers tant de vents contraires qui ont déraciné des cèdres puissants, mon pauvre petit arbuste soit resté debout ? J'en sais rien, moi, la raison. Les racines étaient fortes. Tant qu'elle en a été capable, ma mère s'est rendue tous les jours à l'église, elle y communiait pour ses enfants. Elle m'avait dit : Tu veux vraiment entrer au couvent ? Alors, sois une bonne religieuse. Chaque matin, elle m'en envoyait la force. Ces chiffonniers, comme elle les aurait aimés, comme elle les aime plutôt ! Je sais qu'elle est là, dans mon sourire qui était le sien quand elle allait vers l'autre…
Merci, mon Dieu, de me l'avoir donnée pour mère. "
Soeur Emmanuelle
Soeur Emmanuelle
Elle ne possède ni l'éloquence de Raoul Follereau pour défendre les malheureux ni la fougue emplie de défi et de provocation de l'Abbé Pierre vis-à-vis de tous ceux qui vivent égoïstement. Pourtant, elle peut aussi être rangée dans la lignée des grands prophètes, même si, comme une journaliste l'a dit, elle possède une charité " politiquement correcte ", c'est-à-dire qu'elle ne s'attaque pas de front aux gouvernements et aux institutions publiques ou privées comme l'ont fait les deux célèbres personnages précités, mais plutôt à tous ceux qui possèdent de la haine dans leur cœur. Elle ne risque donc probablement pas d'être prise à partie par des multinationales ou certains responsables politiques du fait de déclarations fracassantes. La seule chose que l'on pourrait lui reprocher, pensent certains, c'est de lutter contre la misère, certes avec conviction, mais de le faire avec trop de douceur, le sourire aux lèvres. Or, cette douceur et ce sourire presque continuels, au moins lorsqu'on est en sa présence ou lorsqu'elle s'exprime à la radio ou la télévision, trompent. Ils ne sont pas le signe de manque de passion, de naïveté ou de timidité, mais ils proviennent de son âme, c'est-à-dire d'une immense spiritualité et, par conséquent, d'un amour d'autrui qui lui permet, en fonction de l'Evangile qu'elle vit constamment, d'une part d'être en communion, dans l'humilité, avec les plus faibles et d'autre part d'aimer son prochain quel qu'il soit, riche ou pauvre. Voilà les qualités qui caractérisent Sœur Emmanuelle et lui procurent sa vraie force et sa joie évidente.
" La chiffonnière du Caire ", comme on l'appelle aussi. Ce nom lui vient de son travail principal, dans la banlieue de la capitale égyptienne, avec des chiffonniers vivant de détritus triés dans la chaleur étouffante pour les revendre ou en faire de l'engrais, les bénéfices étant reconvertis dans toutes sortes de constructions et d'activités sociales pour rehausser l'hygiène et la santé, scolariser et éduquer enfants et adultes, loger les habitants du bidonville et créer des emplois.
Soeur Emmanuelle
"Soeur Emmanuelle, tu es partie, mais de là où tu es, continues à veiller sur tous ces malheureux, donnes leur l'espoir qu'un jour ils auront une vie meilleure, que le monde deviendra un monde d'Amour et que la misère disparaîtra un jour de cette terre. Ton courage, ta volonté et ton Amour étaient sans limites. Ta disparition va créer un grand vide parmi tous ceux qui t'aimaient".
Petite pensée également pour l'Abbé Pierre, Mère Térésa et tous ceux qui se sont dévoués pour leurs prochains
Soeur Emmanuelle
Sœur Emmanuelle, c’était d’abord une voix chaleureuse, aiguë et ferme, dans un très joli français. Comme si, de l’Egypte qu’elle aimait tant, elle avait ramené la gaieté en plus du tutoiement. «En arabe, expliquait-elle de façon malicieuse, le vouvoiement n’existe pas. J’ai donc décidé une fois pour toutes de tutoyer tout le monde.» Cette coquetterie de langage, qu’elle employait avec Jacques Chirac ou Nicolas Sarkozy aussi bien qu’avec Patrick Poivre d’Arvor, créait immédiatement une certaine complicité avec ses interlocuteurs. De son éducation bourgeoise, elle avait conservé des manières exquises. Son intelligence du cœur s’était chargée du reste. Si l’émouvante petite sœur si peu conforme à l’image d’Epinal de la pieuse et autoritaire religieuse savait bousculer les consciences et susciter la générosité en faveur de son association, il n’était pas dans sa nature de pratiquer le prosélytisme. C’était sa force de ne jamais peser sur l’existence des autres. Dans sa modeste et lumineuse chambre décorée de photos d’enfants, au deuxième étage de la belle demeure accrochée à la colline de Callian, où sans nostalgie elle égrenait ses souvenirs, tout était en équilibre sur sa table. Les médicaments – qu’elle prenait sans conviction – et les confitures voisinant avec son chapelet, les polars avec les recueils de psaumes et «La Croix», dont elle lisait les gros titres, avec son téléphone sur répondeur. Un brin provocatrice, rien ne l’amusait autant, selon des critères fort personnels, que de retourner un appel à un admirateur anonyme qui avait réussi à se procurer son numéro, mais de ne pas rappeler un homme politique important. Le côté peu conventionnel et la liberté de ton de ce petit bout de femme, auquel le grand âge avait apporté beaucoup de sérénité mais aussi de l’impatience, agaçaient les autres retraitées. Sans doute n’avaient-elles pas compris que cette ambassadrice des pauvres, moderne et subtile dans ses propos, avait, par sa détermination et son naturel, rendu quasiment désuet le terme de «bonne sœur», réhabilitant, sans même que les membres de la congrégation de Notre-Dame de Sion s’en rendent compte, celui de religieuse. Pour la plus grande dignité et la pérennité de leur ordre.
Soeur Emmanuelle
La puanteur est infernale et le paysage, apocalyptique. De part et d’autre des ruelles en terre, des tombereaux d’ordures s’empilent autour des baraques de brique ou de carton. Là, des montagnes de boîtes de conserve, plus loin le verre, ici encore les couches-culottes souillées, que des femmes trient pour récupérer la cellulose. Au milieu jouent des enfants.
C’est là, dans le bidonville d’Ezbet el-Nakhl, au nord du Caire, en 1977, que vint s’installer sœur Emmanuelle. Déjà retraitée, la vieille dame arrive d’Alexandrie, où elle enseignait aux jeunes filles d’un collège huppé. Mais c’est parmi les zabbalines, les chiffonniers, les plus pauvres des pauvres, qu’elle veut vivre. « C’était bizarre, cette étrangère qui voulait vivre avec nous, au milieu des cochons. Cela m’avait beaucoup choqué », se souvient Moufid, 70 ans, le gardien de l’école que sœur Emmanuelle a fondée dans le quartier en 1988.
Nadia fut parmi les premières petites filles à y être instruite. Aujourd’hui, la jeune femme travaille dans l’établissement. Bien vêtue, cette fille de chiffonnier sait combien son avenir a basculé le jour où cette drôle de vieille dame a débarqué. « Pour la rentrée, elle avait fait venir du shampoing antipoux, et nous avait elle-même lavé les cheveux », se souvient-elle, émue.
Sara assure la relève
Presque 30 ans durant, à Ezbet el-Nakhl, puis sur les contreforts du Moqqatam, la grande colline du Caire, la religieuse va semer les graines de son action parmi les chiffonniers. Elle crée des centres d’alphabétisation, des dispensaires. Elle inculque les notions d’hygiène élémentaire. Elle lance surtout une dynamique, entraînant dans son sillage Sara, une religieuse copte, qui perpétue aujourd’hui son travail. « Sœur Emmanuelle m’a ouvert les yeux sur ce monde qui m’entourait et que je ne voulais pas voir», répète cette femme aux yeux dorés, qui arpente avec le même dynamisme que sœur Emmanuelle les venelles pouilleuses du quartier des zabbalines.
« Asmae », l’association des amis de sœur Emmanuelle, continue pour sa part de coordonner, en Egypte et bien au-delà, les associations qui œuvrent à poursuivre l’action de la religieuse. Au Caire, Asmae concentre son action sur les femmes et les enfants, notamment dans le domaine socio-médical. Dans les dispensaires, l’association a élargi les programmes de protection maternelle et infantile à la lutte contre l’excision, un fléau qui touche plus de 90 % des Égyptiennes, chrétiennes ou musulmanes. « Mais sœur Emmanuelle ne faisait aucune différence entre les religions », rappelle sœur Damiana, qui gère à Ezbet el-Nakhl l’école fondée par la religieuse.
Dans la cour, les gamins proprets s’alignent pour aller en classe. Tous, aujourd’hui, sont vaccinés. Dehors, derrière les grands murs, le monde des zabbalines étale ses amoncellements de déchets.
Un monde que l’Egypte continue d’ignorer, et auquel nul n’aurait jamais prêté attention si, déjà âgée, une vieille nonne frondeuse et pleine d’espoir n’avait décidé d’y consacrer le reste de sa vie.
Soeur Emmanuelle
Son Engagement auprès des chiffonniers du Caire
En 1971, à l'âge de la retraite, elle décide de partir, à l'instar du Père Damien qu'elle vénère, s'occuper des lépreux au Caire mais doit renoncer face à des complications administratives car le lazaret se trouve en zone militarisée. Elle décide alors de partager la vie des plus démunis et, avec l'autorisation de sa congrégation, part s'installer à Ezbet-El-Nakhl, un des bidonvilles les plus pauvres du Caire en Égypte, au sein de la communauté majoritairement copte chrétienne des zabbalines, chargée de la récupération des déchets. En collaborant avec plusieurs églises locales, elle parvient à établir une communauté et lance de nombreux projets de santé, d'éducation et de protection sociale visant à améliorer les conditions de vie.
En 1976, elle rencontre Sarah Ayoub Ghattas (Sœur Sarah), alors supérieure de la congrégation copte-orthodoxe des Filles de Marie de Béni-Souef. Francophone et issue d'une famille de la bourgeoisie, elle obtient l'autorisation de l'évêque Athanasios, fondateur de la congrégation, pour rejoindre Sœur Emmanuelle à Ezbet-Al-Nakhl dont elle partage la cabane. En 1977, Sœur Emmanuelle publie son premier livre Chiffonnière avec les chiffonniers dans lequel elle raconte son combat. En compagnie de Sœur Sarah, elle part en 1978 aux États-Unis afin de récolter des fonds. À leur retour, avec l'argent amassé, elles peuvent investir et en 1980, le Centre Salam est inauguré par l'épouse du président Sadate et propose des dispensaires, des écoles, des jardins d'enfants, des centres de formation et un club social.
En 1982, après avoir confié la gestion d'Ezbet-Al-Nakhl à des jeunes religieuses de l'ordre des filles de Sainte-Marie, elle s'occupe des chiffonniers de Mokattam représentant, avec plus de 23 000 personnes vivant au milieu des détritus, la plus grande communauté de zabbalines du Caire. En 1984, Sœur Emmanuelle vient en aide à cinq familles pauvres et leur permet à chacune de se construire un abri, séparé du lieu où sont triés les déchets. Elle fera plus tard construire ce même type d'abris à plus grande échelle afin d'accueillir le plus de monde possible. Elle continue à utiliser son charisme afin de récolter des dons et mobiliser les pouvoirs. Elle permet de raccorder le bidonville à l'eau et l'électricité et poursuit la construction de nombreuses habitations et d'une usine de compost. En 1985, elle s'installe dans le bidonville de Meadi Tora puis se rend à Khartoum (Soudan) la même année pour créer des foyers, écoles, fermes-écoles et dispensaires.
En 1991, à l'occasion de la célébration des « noces de diamant » de sa vie religieuse, le président Moubarak lui remet la nationalité égyptienne en reconnaissance de son œuvre en Égypte. En 1993, à la demande de sa congrégation, Sœur Emmanuelle quitte définitivement l'Égypte et rejoint sa communauté en France. Sœur Sarah dirige alors l'entreprise caritative et continue seule le développement du bidonville de Mokattam. Depuis, un lycée pour filles a été créé grâce à l'opération Orange et des écoles techniques ont été ouvertes pour les garçons. Un hôpital a même été construit grâce au prince Albert de Monaco. En 22 années de présence, l'œuvre de Sœur Emmanuelle a permis de scolariser 85 % des enfants, de faire diminuer la violence et de permettre aux femmes de se libérer.
Soeur Emmanuelle et Soeur Sarah
Sœur Emmanuelle, alors âgée de 63 ans, est d’un dynamisme inusable. Elle lance une vaste opération de quête de fonds, puis décide de partager la vie de ces déshérités. Elle habite à Ezbet-Al-Nakhl dans une cabane de tôle, et dort sur le sol avec pour oreiller un sac de paille.
Ce don de soi attire des disciples. En 1976, Sœur Sara, jeune religieuse de la congrégation copte-orthodoxe des Filles de Marie, quitte Béni-Souef, en Haute-Égypte, avec l’autorisation de l’évêque Athanasios, fondateur de sa congrégation, pour se rendre auprès de Sœur Emmanuelle. Toutes deux partagent la même cabane, avec les rats pour inévitables voisins.
« Dans la journée, une autre cabane nous permettait de rassembler une vingtaine d’enfants et d’organiser des cours d’alphabétisation », se souvient Sœur Sara. Un diacre les assiste lors des veillées de prière des adultes. En 1978, les deux religieuses se rendent aux États-Unis pour collecter des fonds.
Elles reviennent comblées et peuvent concrétiser leurs projets : un jardin d’enfants, une petite école, un dispensaire, un ouvroir. Elles engagent des enseignantes, des infirmières… En France, des associations forment l’opération Orange (une orange par jour pour chaque enfant) dirigée par Jean Sage, dont l’aide se poursuit.
Une nouvelle aventure, encore plus difficile, naît en 1982, quand une délégation de chiffonniers du Mokattam vient demander à Sœur Emmanuelle : « Ne pourriez-vous pas vous occuper de nous ? » Elle accepte, et confie la gestion d’Ezbet Al-Nakhl à de jeunes religieuses des Filles de Marie.
Prendre en charge les chiffonniers du Mokattam est un véritable défi. C’est la plus grande agglomération de zabbalines : 23 000 personnes vivent là dans des cahutes accrochées à la falaise. Originaires de Haute-Égypte, chrétiens pour la plupart, leurs seuls revenus viennent du ramassage des ordures à travers Le Caire et de l’élevage des cochons.
Pour Sœur Emmanuelle et Sœur Sara, c’est le retour à une existence misérable : logement privé d’eau et d’électricité, puanteur des détritus, enfants sales qui ont pour compagnons des cochons et des chiens… Pour surmonter une telle épreuve et rendre à ces déshérités leur dignité d’êtres humains, il fallait croire au miracle. La foi absolue des deux religieuses leur a permis de réussir leur mission.