Pierrots-Colombines et Arlequins
Publié à 12:56 par lusile17
Pierrot et Colombine
Carnaval
Au détour d’une rue, j’ai rencontré Colombine, vêtue comme une ballerine, jouant de la mandoline pour attirer le regard du Pierrot rêveur, perché sur la lune.
Mais sa barcarolle attire un Guignol coloré, de rouge, de vert. Il est primesautier et se moque de tout ; ne serait-il pas un peu fourbe ? D’un clin d’œil, il nous demande de le suivre. Il saute çà et là, on dirait qu’il a le diable au corps. Que de bouffonnerie
Oh, Esméraldine, la belle bohémienne, toute gracile, nous fait la danse des sept voiles, notre Guignol tout émoustillé en est ahuri.
Sur ces entrefaites, Polichinelle tout libidineux arrive, langue pendante ; comme il est ridicule !
Casanova se faufile dans la foule, il essaie de sortir des imbroglios et des quiproquos, dans lesquels, il s’est fourvoyé ; pourtant il est imaginatif, subtil et rusé.
Le Clown blanc donne une sérénade sous le balcon d’une belle, une petite canzonetta, et plus loin on entend un ténor chanter du bel canto.
Les notes s’égrènent dans la nuit qui petit à petit retrouve son calme ; la lune est là qui veille et une brume se lève pour baigner la ville dans une atmosphère de mystère.
Publié à 12:56 par lusile17
Colombine
Francaise (Ricciolina, elle, est italienne)
Profession : Femme de chambre.
Symbolise... : Indépendance et franc-parler.
Costume : Colombine est une soubrette. Elle a deux jupons, un corsage à rayures et un tablier blanc. On la voit parfois habillée en Arlequine, du fait de son amour du valet.
Caractère et apparence : C’est une demoiselle qui ne sait garder sa langue dans a poche et a oublié d’être sotte. On la connaît aussi sous les noms de Ricciolina, Diamantine, Marinette, Violette, Caroline,... C’est une fille-mère qui a abandonné son enfant et qui est femem de chambre d’une grande dame de l’aristocratie. Dans certains cas, elle a été séduite par Arlequin puis abandonnée. Par chance, il lui arrive d’être protégée par une fée ou une marraine magicienne qui la fait marier à Arlequin. Comme ce dernier, elle est fondamentalement optimiste, bien que n’ayant plus d’illusion. Elle déborde d’énergie. Elle est piquante et indépendante. Elle sait utiliser les hommes pour parvenir à ses fins. Vis-à-vis de son maître, elle a un sacré franc-parler et reste libre d’agir à sa guise. Elle est la parfaite alliée de sa maîtresse dont elle favorise ses amours.
Publié à 12:54 par lusile17
Colombine
Lettre de Pierrot à Colombine
" Colombine!
Ne m'abandonne pas ! Ne te laisse pas séduire par les couleurs chimiques et superficielles d'Arlequin ! Ce sont des couleurs toxiques, malodorantes et qui s'écaillent. Mais moi aussi j'ai mes couleurs. Seulement ce sont des couleurs vraies et profondes.
Ecoute bien ces merveilleux secrets :
Ma nuit n'est pas noire, elle est bleue ! Et c'est un bleu qu'on respire.
Mon four n'est pas noir, il est doré! Et c'est un or qui se mange.
La couleur que je fais réjouit l'oeil, mais en outre elle est épaisse, substantielle, elle sent bon, elle est chaude, elle nourrit.
Je t'aime et je t'attends,
Pierrot. "
(écrit par Michel Tournier)
Publié à 12:53 par lusile17
Colombine
Tout seul sur la place endormie
Pierrot pleure. Sa Colombine
Avec Arlequin s’est enfuie.
Du ciel tombe une lente bruine.
A toi, Ô pâle Séléné
Son cœur trahi parle tout bas :
« Dis-moi, où me suis-je trompé? ».
Mais l’astre froid ne répond pas.
Au matin sous l’œil clair d’Eos
Pierrot dort sur la place nue.
Avant que se lève Hélios
Colombine était revenue.
La nuit les deux cœurs réunis
Chantonnent au clair de la lune.
Loin dans les plaines de l’oubli
Arlequin crie après sa brune.
Publié à 12:53 par lusile17
Publié à 12:52 par lusile17
Colombine
Léandre le sot
Pierrot qui d’un saut
De puce
Franchit le buisson
Casandre sous son
Capuce
Arlequin aussi
Cet aigrefin si
Fantasque
Aux costumes fous
Ses yeux luisants sous
Son masque.
Do, mi, sol, mi, fa,
Tout ce monde va
Rit, chante,
Et danse devant
Une belle enfant
Méchante
Dont les yeux pervers
Comme les yeux verts
Des chattes
Gardent ses appas
En disent : A bas
Les pattes.
Eux ils vont toujours
Fatidique cours
Des astres
Oh ! dis-moi vers quels
Mornes ou cruels
Désastres
L’implacable enfant
Preste et relevant
Ses jupes
La rose au chapeau
Conduit son troupeau
De dupes.
Paul Verlaine
Publié à 12:49 par lusile17
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Publié à 12:30 par lusile17
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