Pierrot
Chanson pour Pierrot
Qu'une étoile soit un falot
Au sombre d'une pleine lune
L'albe tristesse de Pierrot
Fait de ses pleurs une lagune
Et la Mer de Sérénité
Garde sa fille Colombine
Il faut décrocher un été
Dans septembre qui meurt de bruine
Les soupirs font une oraison
A l'amour pâle de Pierrot
Il faut se faire une raison
Déjà il épargne un sanglot
Et il repart les yeux au sol
La si do ré mi Colombine
Est un diapason un peu fol
Pour un cœur qui meurt en sourdine
Claude Lopez-Ginisty: Chansons
Arlequin
Arlequin amoureux
Arlequin dans son habit de couleur
Recherche une jolie colombine
Il se sous estime, c’est la peur d’échouer,
Il recherche un peu de bonheur
Arlequin veut réchauffer son cœur
Si froid, si triste, il rumine
Il faut qu’il arrête, il se ruine
Il aimerait tant un peu de chaleur
Arlequin, au clair de lune
Regarde l’horizon avec amertume
Il a de l’amour à partager
Arlequin entend une voix maintenant
Colombine vient d’arriver
D’un doux baiser, lui a montré ses sentiments
Au temps de Pierrot et Colombine interprétées par Les Compagnons de la Chanson :
Au temps de Pierrot et Colombine
Dans un monde moins fou qu'aujourd'hui
Pierrot n'avait pas d'automobile
Pour aller retrouver son amie
Il courait à perdre haleine
Sans s'arrêter aux fontaines
Qui coulaient, coulaient, coulaient
Quand Pierrot retrouvait Colombine
Pour aller l'emmener dans les bois
Pierrot n'ayant pas d'automobile
Prenait sa douce amie par le bras
Et les mots lui venaient
Et les phrases tournaient
Et Pierrot bavardait, bavardait, bavardait
Sans penser à l'embrasser
Et sans automobile
Au bras de Colombine
Il prenait tout son temps, tout son temps
Pour lui offrir ses vingt ans
Quand Pierrot rêvait de Colombine
Qu'il savait toute seule à la ville
Pierrot n'ayant pas de téléphone
Pour pouvoir appeler la mignonne
Allumait une chandelle
Et couchait sur le papier
Les choses les plus belles
Et Pierrot tout entier à sa plume
Ecrivait pour calmer son ardeur
Sous le regard distrait de la lune
Souriant devant tant de bonheur
Et les mots lui venaient
Et les phrases tournaient
Et son coeur chavirait, chavirait, chavirait
Dans le bleu de l'encrier
Et les mots voltigeaient
Et les phrases tournaient
Et quand venait le jour
Il restait
Plus de cent lettres d'amour
Quand Pierrot attendait Colombine
Qui faisait son travail à la ville
Pierrot n'avait pas d'électrophone
Pour tuer tout ce temps monotone
Il prenait sa mandoline
Composait des menuets, de jolies cavatines
Quand Pierrot épousa Colombine
Il était poète et musicien
Colombine chantait dans sa cuisine
En faisant sa lessive et son pain
Et sans automobile
Amoureux et tranquilles
Ils prenaient tout leur temps, tout leur temps
Pour s'aimer éperdument
Et sans le téléphone
Ils vécurent jusqu'à près de cent ans
Et ils eurent beaucoup d'enfants.