Lettre N Nouvelles.Infos FIONA 2013

9 février 2014 : Dimanche de la Santé

« Sur un chemin de confiance »

admin 29 janvier 2014

« Sur un chemin de confiance » est le thème choisit pour le dimanche de la santé[1] (9 février).

Il me fait penser à tous ces chemins de vie – imprévus et difficiles – que la maladie, la vieillesse ou le handicap, obligent à parcourir et qui demandent beaucoup de confiance : Il faut faire confiance au chirurgien (et à l’anesthésiste !) avant de passer sur la table d’opération…

Il faut faire confiance (à soi-même, à la société, aux médecins… ) lorsqu’il est question d’accueillir un enfant malade ou handicapé…

Il faut faire confiance pour accepter qu’une personne du SEM (Service Évangélique des Malades) vienne me visiter chez moi…

Il faut faire confiance pour accepter d’être aider dans ce que je pouvais faire seul(e) avant… Il faut faire confiance, lorsqu’un nouvel accro de santé oblige à quitter son « chez soi » pour entrer en EHPAD [2] …

Il faut faire confiance en Dieu, quand on est touché par la maladie, malgré la maladie… certains le manifestent en demandant à recevoir le sacrement de l’onction des malades, ou en recevant régulièrement la communion en dehors de la messe.

Il faut faire confiance en Dieu une dernière fois et pour de bon, lorsque la mort est à envisager pour soi… « Avez-vous peur ? » demanda-t-on à Saint-Vincent de Paul. « J’ai confiance », répondit-il. Certains témoignent de cette confiance qui traverse la mort, en recevant le Viatique[3].

Ce n’est pas toujours évident de faire confiance. Toute relation est basée sur la confiance, mais elle demande du temps pour se construire. Elle peut-être mise à mal. La relation de soin est peut-être – plus qu’une autre – une relation et un chemin de confiance : parce que l’un est plus vulnérable que l’autre.

La vulnérabilité appelle à la confiance, elle appelle à prendre soin, mais à condition d’accepter de reconnaître notre propre vulnérabilité humaine dans celle de l’autre.

Tous les débats de société autour des personnes vulnérables (en début ou fin de vie, l’accueil des personnes handicapées, le coût de la santé…) peuvent se résumer en une question : est-ce que la personne vulnérable fait encore partie à part entière de la communauté humaine que nous voulons former ?

La tentation est de vouloir former une communauté de « bien-portants », sans faiblesses, sans tares ; illusoire sans doute, mais surtout inhumaine puisque dépourvu du vrai souci de l’autre (tel qu’il est, c’est à dire vulnérable, et à certains moments de sa vie particulièrement).

Il n’y aurait pas de meilleur moyen pour faire douter de la confiance que chacun (et en premier les personnes malades ou handicapées) peut avoir dans la société que nous formons. Avec ce thème, le dimanche de la santé nous invite à nous tenir et à avancer – avec les plus vulnérables – sur un chemin de confiance, et de vie.

Père Arnaud Laganier

Délégué épiscopal de la Pastorale de la Santé