Qui n'a jamais entendu parler de la sardine qui a bouché le Vieux-Port de Marseille ?
Non, non, vous ne rêvez pas, c'est bel et bien une histoire vraie. Tout commence en 1779, lorsque des prisonniers français sont libérés en vertu d'accords passés avec les anglais avec qui la guerre perdure, embarquent sur la frégate de la Sartine, nom donné à la frégate en hommage au nom du ministre de la Marine sous Louis XVI : Monsieur de Sartine. Cet hommage va rendre l'aventure de cette frégate mémorable.

En effet, naviguant vers la France, et plus précisément vers la cité phocéenne, la frégate navigue sous pavillon d'entente, garantissant de voyager sans risquer d'être attaqué par les navires anglais. Le pavillon d'entente est en fait un pavillon blanc plus imposant que le pavillon français, qui est placé au dessus de ce dernier. Malheureusement, dans des circonstances qui resteront toujours à établir, la Sartine se trouva attaquée, au large du Cap St Vincent, par une frégate anglaise. Le pavillon français fût alors immédiatement enlevé afin que la frégate anglaise se rende compte qu'il s'agisse d'un pavillon d'entente, mais le mal est fait. La Sartine est sérieusement endommagée et son commandant mort durant l'assaut anglais. La Sartine arrive alors le 17 mai 1780 dans la rade de Marseille.

Mais le navire, de part la taille de sa coque et de ses mâts, paralysa quelques temps l'entrée du port phocéen, bloquant le trafic maritime. L'histoire fit grand bruit et sur la Canebière, et se déforma, s'amplifiant au fil des discutions. Certains ne gardant que le côté humoristique de l'aventure afin de la rendre plus attrayante, notamment en déformant le nom de la frégate de Sartine en Sardine.

Le pape François a effectué sa première visite officielle, ce lundi, sur l’île de Lampedusa.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                 Située à moins de 150 km de la Tunisie, l’île sicilienne voit débarquer des milliers de migrants africains sur ses plages, tous les ans. Ils espèrent entrer clandestinement dans l’Union européenne, ou déposer une demande d’asile.

Entourée par les eaux de la Méditerranée, Lampedusa a tout de la petite île paradisiaque, très prisée des touristes. Mais, sur les plages de ce confetti de terre de 20 km², il n’est pas rare que les 6 000 autochtones et les vacanciers en maillot de bain, lunettes de soleil sur le nez, voient débarquer des migrants. L’an dernier, ils sont 13 200 clandestins à être arrivés sur les côtes.

Pourquoi l’île de Lampedusa ?

Au point de traversée le plus court, elle est située à seulement 138 km de la Tunisie. Comme le détroit de Gibraltar (un bras de mer de 14 km entre l’Afrique et l’Europe) ou l’enclave espagnole en Afrique de Melilla, l’île de Lampedusa est une porte d’entrée de l’Union européenne.

Pour les migrants, venus du Maghreb ou d’Afrique subsaharienne, l’île de Lampedusa elle-même, qui vit du tourisme et de la pêche, ne présente aucun intérêt. Certains de ces clandestins, échappant aux contrôles, y voient un point de passage, avant de reprendre leur voyage vers le continent européen ; d’autres y saisissent l’opportunité de déposer une demande d’asile.

Ils fuient la misère ou les guerres, de leur pays d’origine ; ils aspirent à un avenir plus heureux en Europe.

Combien sont-ils à débarquer ?

En 2011, lors des « printemps arabes », 47 650 migrants avaient submergé l’île de Lampedusa. La moitié était des réfugiés des conflits en Somalie, qui vivaient en Lybie ; l’autre venait de Tunisie.

L’an dernier, leur nombre avait singulièrement diminué : ils étaient 13 200 à avoir réussi la traversée, selon un récent rapport du Haut-commissariat aux réfugiés (HCR). Mais le phénomène, en ce début d’année, est reparti à la hausse. Au premier semestre 2013, 7 800 clandestins sont arrivés sur l’île italienne.

Comment se passe la traversée ?

La plupart du temps, les migrants voyagent dans des embarcations de fortune : des vieux rafiots de pêche, des bateaux pneumatiques surchargés… Leur périple dure plusieurs jours. Parfois, ils n’ont ni eau ni nourriture.

Conséquence : ils sont nombreux à ne pas survivre à la traversée. Ces vingt-cinq dernières années, 20 000 ont perdu la vie. Sur les six premiers mois de 2013, il y a déjà eu 40 décès.

En visite sur l’île, le pape François, ce lundi, a lancé une couronne de fleurs dans la mer, à la mémoire de tous ceux qui sont morts dans la Méditerranée.

Qu’advient-il des migrants arrêtés ?

Longtemps, l’île de Lampedusa a bénéficié d’un Centre d’identification et d’expulsion, permettant d’examiner les demandes des migrants. S’ils ne répondaient pas aux critères d’asile, ils étaient directement renvoyés dans leur pays.

Ce centre a été remplacé par un espace de « premier accueil », d’une capacité de 250 lits. En ferries, les immigrés sont transférés sur le continent, vers des centres pour demandeurs d’asile ; ou vers des centres de rétention administrative, avant leur expulsion.

Comment lutter contre le phénomène ?

Avec les autorités libyennes et tunisiennes, l’Italie a signé des accords pour combattre cette immigration clandestine et meurtrière. Rome a, notamment, fourni des navettes aux garde-côtes de ces deux pays et a contribué à leur formation.

Jeudi dernier, le Premier ministre italien, Enrico Letta, a demandé à son homologue libyen, Ali Zeidan, un « contrôle des frontières » accru. Tripoli s’est engagé à faire « tous les efforts nécessaires », mais a aussi demandé l’aide de l’Union européenne, pour limiter l’arrivée de migrants d’Afrique subsaharienne en Libye.

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