Mon Coeur ne m'a pas trompée, en me guidant vers cette femme tellement talentueuse, généreuse, discrète dont je suis heureuse de partager l' Amitié ! Je vais très vite acquérir son livre (extrait ici) cigalemistralavande.centerblog.net
L’AMOUR
“Veillez à ne pas mesurer votre amour, n’en soyez pas avare, vous perdriez tout. Laissez votre coeur fleurir, partagez-le,
donnez-le sans compter, permettez-lui de fructifier.
Qu’offrons-nous à l’être aimé ? Généralement, ce sont des fleurs que nous lui portons pour exprimer notre Amour... Pourquoi ?
Parce que la beauté des fleurs vient de ce qu’elles ne peuvent être thésaurisées. Elles représentent et symbolisent l’Amour. Ni Dieu ni l’Amour ne peut être emmagasiné. Ce n’est pas un hasard si la fleur est l’emblème de l’Amour depuis toujours.
Quand l’Amour fleurit en vous, il faut l’offrir, le donner. Et plus vous le répandrez, plus il grandira ! Un jour vous serez une source d’Amour inépuisable”.
Je ne pouvais pas aborder le sujet si vaste qu’est l’Amour sans dire ceci...
J’écris son nom avec un A majuscule pour représenter toute la grandeur qu’il est pour moi. J’affirme que sans Amour nous ne sommes plus rien. L’Amour est une énergie pure qui nous permet de vivre.
Dans quel état sommes-nous, par exemple, lorsque nous tombons amoureux ? Nous nous sentons pousser des ailes, nous pourrions vivre d’Amour et d’eau claire... Nous sommes portés par un dynamisme et une vitalité qui nous transforment et nous rendent méconnaissables. Nous voici rayonnants, et nous diffusons cette Lumière autour de nous... Quelqu’un qui est réellement amoureux ne passe pas inaperçu.
L’Amour est vital pour tout ce qui vit sur cette Terre. Que se passe-t-il en ce moment ? La réponse est simple : la planète entière et ses habitants sont dans un état de souffrance, de haine et de misère mentale car il y a un manque d’Amour considérable.
Le matérialisme a pris une place si importante que nous avons oublié pourquoi nous sommes venus faire un petit séjour sur cette bonne vieille planète : nous devons faire évoluer notre âme.
Mais qu’est-ce que le matérialisme ? La définition du dictionnaire est plus que révélatrice :
matérialisme : manière de vivre, état d’esprit orientés vers la recherche des plaisirs et des satisfactions matériels.( Le Petit LAROUSSE (Grand Format) Éd. 1994)
Nous y sommes, ou plus exactement, nous y étions ; le résultat est ce que nous vivons en ce moment : le chaos. Un siècle et un millénaire viennent de s’achever. Nous entrons dans une nouvelle ère, celle de la spiritualité.
Je ne peux m’empêcher de penser à ce qu’a dit André MALRAUX : “Le vingt-et-unième siècle sera spirituel ou ne sera pas”.(André MALRAUX “La condition humaine” Éd. GALLIMARD 1933)
Nous avons le choix : celui de continuer à vivre égoïstement en nous repliant sur nous-mêmes, pour ne pas voir la réalité
actuelle, ou celui de prendre conscience que nous pouvons changer et qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire. Les générations futures récolteront ce que nous aurons semé.
Certains d’entre nous ont déjà choisi le chemin de la spiritualité ; ils font circuler l’Amour inconditionnel, pour acquérir une vie pleine de sérénité et pour éviter que nos descendants vivent dans la souffrance. C’est un immense acte d’Amour.
C’est un travail utile que chacun peut effectuer. Il est encore temps. Effaçons ce qui est ancien , gommons les bonnes vieilles habitudes et ouvrons-nous à tout ce qui est nouveau. Voici un mot qui fait peur : “ nouveau” . Il représente l’inconnu, l’original et l’inattendu. Faisons preuve de lucidité : qu’avons nous à perdre ? Rien, en fait, et à gagner un bien-être dont chacun a besoin, c’est certain.
Évidemment nous ne sommes jamais sûrs de rien, mais qui ne tente rien n’a rien. Si nous pouvions remettre l’Amour à sa juste place et ne pas nous en servir qu’en cas de besoin, la face du monde pourrait s’en trouver changée.
Mais qu’est-ce que l’Amour ? Un sujet inconnu, peut-être encore trop tabou pour nombre d’entre nous. Chacun peut faire un effort. Si nous ne trouvons pas les mots qu’il faut, nous pouvons le manifester autrement. Il y a mille façons d’aimer, et chaque jour essayons d’offrir un peu de cet Amour, sous forme de pensées, de gestes ou de mots. Nous pouvons percevoir aussi la moindre petite lueur d’Amour qui nous est envoyée, encore faut-il être réceptif et la découvrir dans les manifestations que nous pensons banales... Un exemple peut suffire : vous vous promenez, et votre gilet que vous aviez juste posé sur vos épaules, glisse et tombe à terre. Un inconnu proche de vous, mais que vous n’aviez pas vu, le ramasse et vous le donne. Vous le remerciez, et chacun reprend son chemin... C’est un acte d’Amour inconditionnel. Cet être dont vous ignorez tout, ne vous a rien demandé en retour .
Nombreux sont ceux qui qualifient ce geste de “normal” - leur vie est d’une monotonie affligeante. Ils ne magnifient pas les choses les plus simples qui touchent le coeur et l’âme.
Vous aussi, en disant merci vous avez envoyé de l’Amour à cet étranger, sous la forme d’un seul petit mot. Nous pouvons penser que cet exemple est d’une banalité déconcertante, mais nous avons tendance à oublier que ce sont “les petits ruisseaux qui font les grandes rivières”.
Nul doute qu’il existe des gens merveilleux sur cette terre et le meilleur moyen de les rencontrer, c’est de s’ouvrir au monde ; tous les évènements actuels ne nous aident pas à faire cette démarche personnelle et spirituelle. C’est être clairvoyant que de prendre conscience de tout ce qui se passe autour de nous ; être lucide fait peur et nécessite une ouverture d’esprit salutaire à l’évolution de notre âme.
Il faut du courage pour exprimer ce que l’on ressent... Combien de fois par jour dites-vous “je t’aime” - plus exactement, combien de fois avez-vous envie de le dire sans oser
l’exprimer? - que ce soit dans votre environnement familial, amical, ou professionnel ? Combien de fois dites-vous “je t’aime” à vous-même ?
Quand je dis ”je t’aime” , je suis heureuse et j’ai le sentiment d’avoir tout dit ; les grands bavardages sont souvent superflus. L’interprétation de ces deux mots varie selon l’interlocuteur qui se trouve en face de moi. Ceux qui ont pris le temps de mieux me connaître, ne doutent pas de ce que je viens de leur déclarer. Il n’en n’est pas de même pour ceux qui ne savent pas qui je suis. Ils sont dubitatifs, et je suis pratiquement convaincue qu’ils se sont demandé, ne serait-ce qu’un instant, si j’avais bien toutes mes facultés mentales. Personnellement, je pense qu’ils n’ont pas eu - c’était mon cas autrefois - l’habitude de conjuguer le verbe aimer.
Développons à présent ce que peut être l’Amour entre un homme et une femme. Lorsque nous étions petits, nous étions bercés par de jolis contes... “La jolie jeune fille rencontra le prince charmant, ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants”. J’aimerais ajouter que leur vie fut un long fleuve tranquille, qu’ils n’ont pas connu de scènes de ménage, que leur chérubins ont traversé leur adolescence sans crise et sans anicroche, que toute leur vie fut parfaite... Comme il était agréable et doux de rêver à cette époque !
Or vivre à deux, c’est le commencement de la tolérance et de l’acceptation de la différence. Lorsque nous tombons amoureux, nous chutons : reste à savoir, si, quand nous nous relèverons, nous serons vraiment “attachés” à l’autre. Quand notre coeur bat la chamade pour un bel inconnu ou pour une beauté vénusienne, nous devenons aveugles en même temps... La séduction, l’attente, le désir, les palpitations au premier rendez-vous nous font planer sur notre petit nuage et nous nageons dans le bonheur : Nous planons, nous nageons et nous ne sommes plus sur terre. Quelque temps plus tard, nous commençons à découvrir l’autre dans son intégralité : nous ne mettons pas en doute ses qualités qui nous ont charmés, mais nous apercevons ses défauts qui nous avaient échappé. Il faut bien admettre que l’être qui nous a fait tourner la tête n’est pas parfait. Les contes de prince charmant et de belle au bois dormant peuvent retourner sur les étagères de notre chambre d’enfant. Nous voici revenus maintenant les deux pieds sur terre.
C’est à ce moment précis qu’intervient l’Amour inconditionnel dans toute sa splendeur : accepter l’autre tel qu’il est, sans vouloir le changer, en le laissant évoluer à son rythme ; c’est à nous d’adapter notre comportement en pratiquant la tolérance, tout en sachant que, nous aussi, évoluons sans cesse.
Vivre à deux, est-ce vraiment partager sa vie avec l’autre, ou serait-ce plus justement vivre sa vie près de l’autre ?
C’est accepter aussi que l’être aimé soit différent de nous, et prendre conscience que c’est la porte ouverte à d’autres connaissances qu’il détient et que nous n’avons pas. C’est un enrichissement et c’est de l’Amour, c’est un échange et c’est de l’Amour, c’est de savoir que nul n’est parfait et c’est encore de l’Amour.
N’éludons pas le fait que dans toutes les histoires d’Amour, il y a des hauts et des bas. L’homme et la femme sont complémentaires, c’est la nature. Mais chacun a ses faiblesses, ses doutes et ses espoirs. Peut-être est-ce pour cela qu’il existe ces fameuses périodes de “crise” dans un couple ?
Alors surgissent d’innombrables questions et l’on ne sait plus si l’on s’est trompé de partenaire ou non.
Nous sommes tous à la recherche de l’âme soeur...
Prendre du recul est une solution qui s’avère bénéfique quelquefois : le choix nous est ouvert mais laissons parler notre coeur, lui seul nous conseillera. De nos jours, les vraies valeurs et surtout celle de l’Amour ont du mal à subsister et nous sommes déstabilisés. Nous avons trop tendance à écouter les conseils extérieurs alors que nous détenons notre vérité au plus profond de notre être.
Les mentalités ont changé, les moeurs aussi. Nous pouvons choisir le mariage, la fidélité ou bien accumuler plusieurs aventures amoureuses...
Malheureusement, il existe des cas encore trop nombreux en ce début de troisième millénaire, où la société s’arroge le droit d’interdire à deux êtres consentants de s’aimer. Différences d’âge, de race, de religion et même quelquefois de classe sociale...Au nom de quoi s’approprie-t-elle le pouvoir de séparer deux êtres amoureux ? Au nom de qui les force-t-elle à se voir en cachette comme s’ils commettaient un crime ?
Peut on espérer qu’un jour, l’Amour triomphera de tous les
tabous ?
La libération sexuelle permet d’aller d’un partenaire à l’autre. Chacun agit en son âme et conscience.
L’acte sexuel a longtemps été considéré comme un péché mortel, comme quelque chose de sale, et si possible, employé uniquement pour la reproduction. Comment modérer les pulsions que nous envoie notre corps physique, lorsque nous sommes attirés vers celui ou celle que nous aimons ? C’est comme ne pas assouvir sa faim lorsque notre estomac grogne et ne pas étancher sa soif lorsque nous sommes déshydratés. Nous cessons alors d’entretenir, par des besoins vitaux, notre enveloppe charnelle, véhicule de notre âme. La frustration s’installe, engendrant avec elle, un déséquilibre agissant sur notre mental...
Autrefois, les jeunes fiancées devaient garder leur virginité jusqu’au jour de leur union - avec l’élu de leur coeur, ou bien avec un individu choisi par leur entourage familial - ; si par malheur, elles osaient faire l’Amour avant leur nuit de noces, elles apportaient le déshonneur et dégradaient l’image de la “famille”. L’acte sexuel était avilissant. Bafouer les traditions, les croyances, les valeurs judéo-chrétiennes était impardonnable...
A force de vouloir s’emparer, encore et toujours, des paroles et du pouvoir de DIEU, certains individus exercent une véritable passion : celle de commander et de dicter leur vérité, et non celle du Créateur. Ils ont établi leurs propres règles et jouissent alors du droit de supériorité, les amenant ainsi à violer la plus puissante et la plus naturelle des énergies : celle de l’AMOUR. Victorieux de leurs combats qu’il dirigent à l’extérieur, ils cachent leur propre guerre qu’ils mènent au fond d’eux-mêmes. Pourquoi, alors, être étonné de voir, aujourd’hui, autant d’hypocrisie, de conflits et de tabous ? Cette frénésie de gouverner est sans doute la source de toute la souffrance humaine qui sévit encore en ce début de troisième millénaire...
L’abus de pouvoir, l’orgueil et les signes extérieurs de richesse - qui supposent une supériorité non fondée - sont les fléaux qui osent diriger le monde...Paradoxalement il ne faut pas avoir beaucoup de fierté pour prôner ce genre de culte. Cela dénote un manque affectif que l’on comble avec des illusions.
Depuis des siècles, nous vivons dans le mensonge...
Aujourd’hui le sexe est devenu un instrument de marchandage ; c’est aussi un véritable commerce. Comment peut-on tomber si
bas ? Faut-il vraiment toucher le fond pour espérer, un jour, remonter à la surface ?
L’acte sexuel est une besoin naturel que réclame notre organisme. Il s’agit d’être à l’écoute de celui-ci ; pratiquer le non-dit ou opter pour l’attitude libérée des années “babas-cool” sont des extrêmes suggérés par certains.
Autre temps, autres moeurs...
Voici ce qu’un jour, j’ai eu le bonheur et le privilège de
lire :
“Quand deux êtres s’aiment, ils connaissent l’orgasme profond, ils se fondent l’un dans l’autre. Alors, la femme n’est plus femme ni l’homme, homme. Ils deviennent un tout, un seul. ils fusionnent et oublient leur propre identité, leur personnalité qu’ils se sont créées. C’est ce qui rend l’Amour si beau. L’extase est un état dans lequel vous ne ressentez plus votre corps comme composé de matière. Il devient électrique. La vibration est à ce point total que vous ne voyez plus votre organisme comme un objet matériel. Vous prenez conscience de sa nature réelle : c’est un phénomène lumineux. Peu à peu, les amants apprennent à s’abandonner l’un à l’autre, à se laisser aller à cette pulsion énergétique, à ne plus avoir peur. Lorsque le corps perd ses limites et devient vaporeux, quand ne subsiste plus qu’un rythme subtil, c’est comme si vous aviez cessé d’exister. Cette découverte est réservée à ceux qui s’aiment de tout leur être. Les amants qui vibrent au même rythme, dont le coeur et le corps dansent à l’unisson, créent une harmonie. Ils cessent d’être deux. Un cercle de lumière se forme, une symphonie dont la suavité et la beauté dépassent de très loin tout ce que vos oreilles ont jamais perçu de mélodieux. C’est le miracle de l’Amour.” ( Osho RAJNEESH “Tarot” Éd. Du Gange)
Tout ceci résume ce que représente l’acte d’Amour pour moi.
Osho Rajneesh que je viens de citer ci-dessus, décrit avec une immense pureté l’acte sexuel. Personnellement, je trouve sa définition la plus belle qui soit et c’est bien pour cela que je désire en faire part à ceux qui me liront.
On peut dire “je t’aime” à l’Ami : celui qui est à nos côtés dans les beaux jours, mais qui nous fait la grâce d’être présent lorsque des nuages viennent assombrir notre vie. L’Ami, cet être humain dénué de tout intérêt, est un cadeau du ciel : il est celui que nous avons croisé par hasard, c’est ce que nous pensons. J’ai la conviction qu’il nous a été envoyé, que nos chemins se sont croisés et que les circonstances dans lesquelles
nous nous sommes rencontrés ne sont pas les fruits d’une coïncidence... Nous n’avions ni voulu, ni contrôlé l’instant précis où nos deux âmes se sont rejointes.
L’Ami est un être d’AMOUR INCONDITIONNEL : il est celui à qui
vous donnez toute votre confiance, vous pouvez tout dire, jamais il ne vous jugera. Il accepte tout de vous, vos pensées, même si elles sont opposées aux siennes, car il respecte votre différence. Il peut s’introduire dans votre vie à n’importe quel
moment car il sait qu’il peut arriver chez vous un jour ensoleillé ou un soir d’orage. Vous n’avez rien à lui cacher. Sa seule présence vous réconforte. Sa chaleur humaine vous réchauffe et vous apaise.
A votre tour, vous devenez l’Ami de cet être merveilleux. Vous l’écoutez avec sincérité, vous l’accueillez tel qu’il est dans votre coeur. Aucune condition ne sera exigée dans cette relation.
Il y aura des jours où vous aurez envie de fêter et partager avec lui tous les moments formidables de votre existence. Parce que de le voir rire et exprimer sa joie vous comble de bonheur.
L’Ami se réjouit lorsque vous êtes heureux et vous offre son épaule quand le chagrin vous envahit.
L’Amour physique n’a pas lieu d’être. Deux mains tendues qui se rejoignent, la droite pour donner, la gauche pour recevoir, l’harmonie entre deux personnes qui ont juste le plaisir de se retrouver pour être bien ensemble : c’est peut-être tout simplement cela, l’Amitié. Le sexe et l’argent n’ont aucun pouvoir dans cette liaison qui grandit au fil du temps qui passe, et qui apporte ce réconfort dont tout être humain a tant besoin aujourd’hui. Un sourire, un simple regard sont des messages d’Amour, il n’en faut peut-être pas plus pour se sentir heureux.
Quand nous sommes avec l’Ami, nous pouvons enfin être nous-mêmes
Nous ne ressentons pas le besoin de nous comparer à lui : nous n’avons pas envie de lui être supérieur ou inférieur. L’intégrité prend sa valeur dans une relation amicale. C’est sa force et ce qui lui permet d’exister.
Nous sommes le véritable Ami, lorsque nous savons entendre les confidences de celui ou de celle qui vient se confier. Jamais, nous ne répéterons à autrui ce que son coeur nous a dévoilé. Le trahir tuerait l’Amour. Et qui peut se permettre d’enlever la Vie à quelque chose qui est né ?
Peut-être pourrait-on commencer à comprendre sur un plan beaucoup plus général, que si le monde se trouve dans l’état où il est actuellement, c’est parce qu’au lieu de faire fructifier l’Amour, on l’assassine jour après jour. Je laisserai chaque lecteur méditer sur cette pensée qui n’est pas très loin de la réalité, et qui n’a pour privilège que d’être la mienne.
L’être humain est en perpétuelle évolution, la représentation de la famille s’en trouve modifiée. Aimer ses parents, ses frères et soeurs, est bien plus complexe qu’il ne paraît. Nous entendons de nouveaux termes tels que “famille monoparentale, famille recomposée, et bientôt, “famille pacsée” ; peut-être, aussi, sommes-nous à l’aube de l’apparition de nouvelles structures qui n’ont pas encore vu le jour.
Le monde change très vite même si quelquefois, nous ne nous en apercevons pas.
Revenons à la famille “traditionnelle”. Il faut d’abord trouver sa place dans cette petite société que notre père et notre mère ont fondée. Puis nous devons nous y épanouir. Lorsque nous sommes enfants, nous prenons comme premiers “modèles” nos parents, en vivant conjointement avec nos frères et soeurs de sang. Comment pouvoir alors arriver à développer nos propres pensées, et à affirmer notre personnalité ? Chaque être humain est unique et doit forger son identité sans être influencé par les personnalités de son entourage familial. Cette prise de conscience se déclenche au moment de l’adolescence : non seulement notre corps se métamorphose, et nous découvrons peu à peu l’homme ou la femme que nous sommes en train de devenir, mais en même temps nous avons envie d’exprimer qui nous sommes réellement. Nous quittons le monde de l’enfance pour nous ouvrir à celui de l’adulte. Nous ressentons le besoin de croire en nous, mais surtout, nous désirons que notre famille nous fasse confiance. Son Amour est indispensable : cette marque d’affection est une énergie qui nous portera pendant cette période cruciale qu’est l’adolescence. Nous devons apprendre que notre existence est faite d’expériences, qu’importent les résultats ? Nos parents nous aiment, et quelquefois, souhaitent voir se concrétiser les rêves qu’ils avaient faits pour nous, dans le secret espoir que nous soyons heureux. Ils savent aussi, au fond d’eux-mêmes sans nous le dévoiler, qu’ils ont commis des erreurs et aspirent à une vie meilleure pour leurs enfants... C’est une grande preuve d’Amour... Mais comment leur faire comprendre que c’est avec ces “droits à l’erreur” que l’on avance dans la vie - à condition d’en prendre conscience pour ne pas les répéter ?
Certains détails surgissent et nous dérangent ; nous voici devant une réalité qui nous trouble : notre père n’est pas un “dieu” et notre mère n’est pas une “sainte”. Nous devons les aimer tels qu’ils sont, avec leurs qualités et leurs défauts, qui font d’eux de simples êtres humains. Ils ont agi au meilleur de leurs connaissances pour nous élever. Soyons convaincus qu’ils ont fait du mieux qu’ils ont pu. N’oublions pas qu’ils ont été un jour des enfants avant d’être les adultes qui sont maintenant devant nous. Ils ont traversé, eux aussi, toutes les périodes que nous avons connues et que nous connaissons. C’est un travail psychologique qui nécessite une ouverture d’esprit intègre que celui d’apprendre à mieux connaître ses parents et qui vaut la peine d’être entrepris. Il est probable qu’après cette démarche
personnelle, intérieure et spirituelle, nous les aimerons encore plus.
Quant à nos frères et nos soeurs de sang, le seul point qui nous unit à eux, est d’avoir les mêmes géniteurs. Nous avons grandi dans le cocon familial pendant un certain temps, variable selon chacun. Nous avons appris avec eux le sens des mots “partage” et “communauté”. Nous nous retrouvions au moment des repas et nous dormions dans la même chambre. Nos parents se sont efforcés de donner autant d’Amour qu’ils pouvaient à chacun d’entre nous, selon nos besoins affectifs.
Mais, quelquefois, les liens du sang ne suffisent pas : pendant notre enfance, nous avons tous entendu ceci : “qu’est-ce qu’ils se ressemblent !” Physiquement, c’est incontestable, mais chacun détenant sa propre et unique identité, seul notre aspect extérieur pouvait dévoiler nos liens de parenté. Nos pensées, nos opinions, nos caractères divergeaient : accepter la différence au sein d’une même famille, est un immense acte d’AMOUR. Heureusement pour certains, une bonne entente s’est développée sous une forme d’affection inconditionnelle. Malheureusement, pour d’autres, le manque de tolérance a été si intense qu’il fallait juste arriver à se supporter. Paraître et ne plus être... Papa et maman voulaient tellement que leurs enfants s’entendent bien, que nous n’avons pas voulu les décevoir.
Si une relation amicale ne s’est pas établie avec nos frères et soeurs, lorsque nous sommes tous devenus adultes, nous essayons de garder des contacts avec ces membres de notre famille que nous avons formée un jour. Notre situation sociale ou matrimoniale a contribué à nous éloigner les uns des autres. Le temps est venu de fonder à notre tour, notre foyer. Nous nous retrouvons à l’occasion d’une fête de Noël, d’un mariage ou d’une autre circonstance qui réunit la “famille”.
Hélas, de graves querelles viennent parfois fracturer cette ancienne cellule familiale : prenons l’exemple de ceux qui se déchirent au moment de la disparition de leurs parents ; l’argent a pris une telle importance que l’Amour s’estompe ou disparaît, si toutefois il avait réellement existé. Les problèmes que causent les héritages sont de plus en plus nombreux.
Que peut-on faire d’autre que d’offrir notre Amour, toujours inconditionnel, et tourner la page en espérant que le temps dissipera les malentendus ? Les désaccords, dans ce genre de circonstances, sont porteurs de souffrances et de déceptions, dont la cicatrisation est difficile.
Alors voici ce que j’ai envie de dire et qui vient du plus profond de mon être : “lorsque la puissance de l’Amour aura remplacé l’amour de la puissance, l’homme naîtra pour la seconde fois.”
Je reste persuadée que nous pouvons envoyer de l’Amour à celui ou à celle qui nous a blessés, qui nous a trahis ou calomniés. Ce genre d’attitude peut soulever des incertitudes et des incompréhensions de la part de quelques uns. Nous sommes à la fin d’une époque où la loi du talion a été pratiquée à outrance. Quelles sont les conséquences de cette loi ? “Oeil pour oeil, dent pour dent”... Il y a tant de violence dans ces mots, elle est si intense qu’elle en est presque palpable.
Regardons attentivement tous les évènements passés et actuels qui nous entourent, et tentons d’effectuer une synthèse.
Baird T. SPALDING est âgé de 37 ans en 1894. Interlocuteur des éminents penseurs de son époque, il ne cherche pas à décrire un nouveau culte ou une nouvelle religion. Il nous fait la grâce de nous conter ses expériences vécues. Au cours de son aventure initiatique, il écrit “La vie des maîtres”. Le texte que je vais citer est extrait de ce livre.
“On envoie ainsi de l’Amour à ceux qui voudraient faire du mal
et l’énergie qu’ils déploient se répercute sur eux-mêmes. Les
pensées malfaisantes qu’ils ont envoyées dépeignent la nature
inférieure de chaque homme combattant avec ce qu’il croit bien être son ennemi. En réalité, ils se battent contre l’image de leur propre moi inférieur. De telles images transforment en ennemis les meilleurs amis, et soulèvent le frère contre le frère. S’ils répondent à l’Amour par la haine, la traîtrise ou l’esprit de revanche, ils transforment eux-mêmes ces rayonnements en une flamme qui les consumera.
Vous n’avez rien à craindre, nous n’offrons que l’Amour, mais nous ne pouvons les forcer à accepter.” (Baird T. SPALDING “La vie des maîtres” Éd. Robert LAFFONT 1999)
J’ai mis en pratique cette théorie que je viens de citer ; seul Baird T. SPALDING m’a convaincue de suivre le chemin que j’ai choisi actuellement. Je me sens plus sereine voire même plus légère. Je n’ai plus envie de me venger. Voici ce que j’ai dit à quelqu’un qui m’avait consciemment blessée dans l’unique but de me voir souffrir :
“c’est inutile de me faire du mal, tu perds ton temps et ton énergie ; méfie-toi de cette loi qui agit comme un boomerang à laquelle tu n’échapperas pas : ce que tu donnes, tu le reçois au centuple. La méchanceté que tu m’as fait subir, un jour ou l’autre, tu la recevras bien plus forte encore. Je te plains et je ne t’oblige pas à m’aimer. Tu as le choix. Moi j’ai fait le mien.”
Ce genre de remarque suscite une stupéfaction totale de celui qui nous attaqués. Il se sent désarmé. Sa jouissance qui consiste à nous éprouver ne nous atteint plus, il ne comprend pas pourquoi nous lui envoyons de l’Amour quand nous lui parlons ainsi.
Deux comportements se sont manifestés : celui de réfléchir aux paroles qu’il a entendues ou celui de trouver quel moyen il pourrait employer pour nous provoquer une nouvelle fois : en fait, il voudrait savoir si notre réaction sera toujours la même. Il ne se doute pas que nous avons une bien plus grande énergie que la sienne : celle de l’AMOUR.
Je ne cacherai pas le fait que viendront des moments où le chagrin nous accablera : les blessures font mal et nous réagissons humainement. Rester impassible serait une erreur ; si la rage s’installe en nous, exprimons-la : si nous avons envie de pleurer, ne nous retenons pas...Les larmes doivent couler, elles sont les rivières de notre vie. Rien n’est plus mauvais qu’une colère refoulée. Notre oreiller peut faire office de putching-ball, aussi... Cela nous fait du bien d’extérioriser nos ressentiments. Nous avons le droit de garder un oeil critique sur la situation vécue. Cela cesse de faire de nous, d’éternelles victimes.
Une fois calmés, essayons de comprendre ce qui peut bien plonger
notre “agresseur” dans les ténèbres de la haine : peut-être n’a-t-il pas reçu d’Amour à un moment de sa vie, cela expliquerait le fait qu’il n’a pas envie d’en donner. Il bloque ainsi cette merveilleuse énergie. Il se détruit, mais il ne le sait pas encore. A ce jour, je ne trouve pas d’autre explication
à ce genre d’attitude. Je m’en réfère à Georges Bernanos qui a
écrit ceci : “qui cherche la vérité de l’homme doit s’emparer de sa douleur” (Georges BERNANOS “La joie” Éd. PLON 1991)
Comment évoquer à présent l’Amour entre les parents et les enfants ? Ce serait prétentieux d’affirmer qu’il existe des mères et des pères exemplaires... Cela signifierait qu’ils sont parfaits et qu’ils n’ont jamais commis d’erreur !
Dans une prose pure et simple, Khalil Gibran nous dit ceci :
“Alors une femme qui tenait un nouveau-né contre son sein dit :
parle-nous des Enfants”.
Et il répondit :
“Vos enfants ne sont pas vos enfants.
Ils sont les fils et les filles de la Vie qui a soif de vivre encore et toujours.
Ils voient le jour à travers vous mais non pas à partir de vous.
Et bien qu’ils soient avec vous, ils ne sont pas à vous.
Vous pouvez leur donner votre amour mais non point vos pensées.
Car ils ont leurs propres pensées.
Vous pouvez accueillir leurs corps mais non leurs âmes.
Car leurs âmes habitent la demeure de demain que vous ne pouvez visiter même dans vos rêves.
Vous pouvez vous évertuer à leur ressembler, mais ne tentez pas de les rendre semblables à vous.
Car la vie ne va pas en arrière ni ne s’attarde avec hier.
Vous êtes les arcs par lesquels sont projetés vos enfants comme des flèches vivantes.
L’Archer prend pour ligne de mire le chemin de l’infini et vous tend de toute Sa puissance pour que Ses flèche s’élancent avec vélocité et à perte de vue.
Et lorsque Sa main vous ploie, que ce soit alors pour la plus grande joie.
Car de même qu’Il aime la flèche qui fend l’air, Il aime l’arc qui ne tremble pas.” (Khalil GIBRAN “Le prophète” Éd. J’ai lu 1999)
Je n’ajouterai rien de plus sur le texte du prophète que je viens de citer... C’est une belle invitation à la méditation.
J’aimerais conclure ce chapitre par ceci :
“Aimons sans attente.
Soyons ouverts à l’Amour.
Abandonnons le triste sentiment de ne pas être dignes d’Amour.
Semons et nous récolterons, la patience sera notre alliée.
Faisons-le naturellement sans rien attendre en retour.
Nous aurons l’agréable surprise de recevoir l’Amour au moment où nous ne nous y attendrons pas.
Si nos actes d’Amour sont faits purement sans intérêt personnel mais dans le but de faire circuler cette miraculeuse énergie, nous les recevrons au centuple.
Soyons éveillés pour apercevoir tous les témoignages d’Amour que
l’on nous donne, même les plus anodins à nos yeux : ouvrons notre coeur pour les percevoir.”
Une nouvelle ère s’offre à nous, ici et maintenant. Qu’elle soit peuplée de belles expériences : nous avons tout à gagner aujourd’hui plus que jamais.
Dans ce chapitre que je sais incomplet, parce que je n’ai pas fait tout le tour de l’Amour, j’ai consciemment employé le mot “AMOUR” à plusieurs reprises car je ne lui ai trouvé aucun autre synonyme : pour moi, il n’en existe pas.
Que l’Amour qui est en nous irradie tous les êtres qui nous entourent !
BRIGITTE CORDONNIER
Extrait de mon livre : "L'essentiel est merveilleux" paru aux éditions Quintessence en France, au Canade, en Suisse et en Belgique