Date de création : 28.09.2009 Dernière mise à jour :
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A Christchurch, des milliers de personnes réunies pour un hommage national émouvant aux victimes ...
Ce vendredi matin, un hommage national a été rendu aux 50 musulmans tués dans deux mosquées de Christchurch la semaine dernière. Un hommage solennel, sous la bannière de l’unité, diffusé à travers le pays.
Une semaine après le drame, l’heure est aujourd’hui au recueillement dans toute la Nouvelle-Zélande, un pays reconnu pour sa faible criminalité et sa tradition d’accueil. Ce matin, des milliers de personnes, dont la Première ministre Jacinda Ardern, se sont réunies en silence dans le Parc Hagley, situé en face de la mosquée al-Nour, la première visée par le tueur.
Des hommages avaient déjà été rendus, à travers des initiatives locales à l’instar du haka réalisé réalisés dans quelques endroits par des membres de la communauté maori. Ce matin, toutes les télés, radios et sites internet étaient présents pour diffuser l’hommage national à travers l’archipel.
Un hommage qui a commencé à 13h30, heure locale, avec l’appel à la prière lancé par le muezzin, solennellement écouté par ces milliers de personnes rassemblées en solidarité aux musulmans.
Ensuite, le pays a observé deux minutes de silence dans de nombreuses villes néozélandaises comme Auckland et Wellington. Chez le voisin australien, de nombreuses personnes ont également arrêté toute activité au moment des minutes de silence.
L’imam de la mosquée al-Nour, Gamal Fouda, a dirigé la prière et a, dans son discours, dénonçant la haine et en louant le formidable élan de solidarité qui est né en Nouvelle-Zélande à la suite de la tragédie : « Je regarde et je vois l’amour et la compassion dans les yeux de milliers de compatriotes néo-zélandais et d’êtres humains dans le monde entier. Ce terroriste voulait diviser notre Nation au nom d’une idéologie maléfique (…) Mais, au contraire, nous avons montré que la Nouvelle-Zélande était indivisible ».
Tandis que la mosquée al-Nour est toujours fermée, en pleine restauration, une forte communion entre musulmans et non-musulmans a suivi l’hommage. Une scène qui a donné des images très émouvantes d’embrassades devant l’impressionnant parterre de bouquet de fleurs.
Dans le même esprit, de nombreuses femmes ont choisi de porter un foulard pour exprimer leur soutien et leur solidarité avec la communauté musulmane. Un mouvement viral sur les réseaux sociaux qui a pris forme sous le hashtag #HeadScarfforHarmony (« Foulard pour l’harmonie »).
Jerome Taylor / AFP
Ces images montrent à quel point cette tuerie a bouleversé tout un pays, plus que jamais prêt à prouver que l’amour est plus fort que la haine et que le terrorisme n’est pas le fait d’une religion: «Les musulmans sont des gens de paix et d’amour, pas des terroristes. J’espère que le monde entier peut maintenant comprendre le véritable islam, la réalité de l’islam» a confié Salwa Mustafa, qui a perdu son mari et son fils dans l’attentat.
Politiquement, la Nouvelle-Zélande a aussi décidé de taper du poing sur la table, à travers les prises de position de sa Première Ministre, Jacinda Ardern. Elle a notamment promis un durcissement d’une législation sur le commerce des armes, voulant interdire notamment les armes semi-automatiques. Elle a également pris le parti de ne jamais citer le nom du terroriste pour ne pas lui donner l’importance qu’il recherchait.
Karl Lagerfeld est mort ce mardi 19 février. Il avait 85 ans. Le Kaiser a mené une vie au rythme de sa vocation. Retour sur un parcours qui le place en icône historique du monde de la mode ...
Le monde de la mode est en deuil. Karl Lagerfeld est mort dans la matinée du mardi 19 février à l'Hôpital américain de Paris, à Neuilly-sur-Seine, où il avait été admis la veille, rapportent nos confrères de Pure People. Il avait 85 ans. L'état de santé du créateur était préoccupant depuis plusieurs semaines. Le 22 janvier, et pour la première fois de sa carrière, le "Kaiser", "fatigué", n'était pas apparu à la fin du défilé Chanel, lors du défilé printemps-été 2019 de la marque. Pour l'heure, les causes de sa mort ne sont pas encore connues.
Né le 10 septembre 1933 à Hambourg, Karl Lagerfeld demeure à jamais une icône incontournable de la mode. Celui qui aura offert à Chanel une nouvelle vie dans les années 80, un logo à Fendi ou encore des premières lignes de prêt-à-porter à Chloé, a dédié sa vie à la mode. Pour lui, c'était bien plus qu'un travail : une façon de mener sa vie.
" Le plus - déchaîné de la terre ..."
Tout a démarré par un coup de foudre. Le 13 décembre 1949, Karl Lagerfeld accompagne sa mère à un défilé de mode, son tout premier défilé. Il s'agit de celui de la maison Dior. Depuis ce jour, Karl Lagerfeld dessine. Alors qu'il est enfant, il trace déjà les traits de tenues, de vêtements sur du papier. Cinq ans plus tard, il connaît sa première consécration. Karl Lagerfeld ne s'est pas trompé. La mode est bien plus qu'une passion, c'est une vocation. Le 25 novembre 1954, il remporte le premier prix du concours du Secrétariat international de la laine ex-æquo avec un certain Yves Saint-Laurent. Autre prodige avec lequel il a longtemps été ami : "Yves, je l'ai connu avant tout le monde. Nous avons gagné ex aequo, en 1954, le premier prix du secrétariat international de la laine. Nous avons été très amis pendant vingt ans. Il était le garçon le plus -déchaîné de la terre...", racontait-il dans les colonnes de Paris Match, en mai 2013. Dans le jury, ce fameux 25 novembre se trouve Pierre Balmain. Il recrute Karl Lagerfeld pour travailler avec lui de 1955 à 1962. Trois ans plus tard, il travaille pour Fendi et crée le logo emblématique de la marque italienne. Karl Lagerfeld a trente ans.
Le virage Chanel :
Pendant des années, il travaille pour plusieurs maisons et se fait un nom quand en 1985, Alain Wertheimer, propriétaire de Chanel, toque à sa porte. Depuis la mort de Coco Chanel, la maison de couture ne cesse de s'effondrer de toute part. A ce moment-là, il n'y a plus beaucoup de solutions. Karl Lagerfeld hésite d'abord : "À cette époque, j'avais déjà une bonne réputation, je faisais Fendi et Chloé. On m'avait prévenu : 'Ne prenez pas Chanel, c'est affreux' - à la fin de sa vie, Coco Chanel avait déclaré que les minijupes et les jeans étaient ignobles !", détaille-t-ilau magazine Madame Figaro. Finalement, il accepte le job comme un défi qu'il n'est pas envisageable de ne pas relever. Et pour cela, Karl Lagerfeld utilise cette recette qu'il a fait sienne depuis des années : "À mon arrivée, elle était morte depuis dix ans, et tout le monde vivait dans le respect de sa mémoire. Si vous voulez tuer une maison, montrez-lui du respect !" . Alors Chanel a retrouvé de sa superbe et son rang d'indétrônable maison française. A l'image de son directeur artistique qui a gagné son surnom de "Kaiser", traduisez "l'empereur" en Allemand.
Depuis 1983, Karl L. était directeur artistique de Chanel, de Fendi depuis 1965 et de sa propre marque depuis 1984. Fait Commandeur de la Légion d'honneur par Nicolas Sarkozy, en 2010, le créateur laisse derrière lui une seule héritière, sa chatte Choupette. Karl Lagerfeld avait toujours demeuré très secret au sujet de sa vie amoureuse. La seule relation qu'on lui connaît est celle qu'il a partagé avec Jacques de Bascher de 1971 à 1989. Leur amour s'était éteint à la mort de Jacques de Bascher des suites du sida. Karl Lagerfeld avait nommé l'une de ses maisons en hommage, "Jako". De lui, Karl Lagerfeld disait : "C'est la personne qui m'amusait le plus. Nous nous sommes rencontrés en 1971, par l'intermédiaire de la sœur d'un de mes amis. J'admirais sa désinvolture et son absence totale, presque cynique, de toute ambition carriériste.". Depuis, Karl Lagerfeld a continué de mener une vie jonchée de tas de dessins, de créations, de sublimes pièces et d'un luxe dont il aimait abuser. Car l'argent n'existait que pour être dépensé. Une vie de Kaiser.
* Karl Lagerfeld avec la famille princière de Monaco au bal de la Rose à Monaco le 29 mars 2014 *
Triste nouvelle ce samedi 26 janvier. A 86 ans, le compositeur Michel Legrand est décédé. Jusqu'au bout il aura été épaulé par Macha Méril, son épouse. Après leur coup de foudre avorté dans les années 1960, ils se sont quittés pour mieux se retrouver, cinquante ans plus tard. Retour sur leur incroyable romance.
Elle aura été avec lui jusqu'au bout. "Il s'est éteint chez lui à 3h du matin aux côtés de son épouse la comédienne Macha Méril", a indiqué l'attaché de presse de Michel Legrand à l'AFP, lors de l'annonce de la mort du compositeur ce samedi 26 janvier 2019, à l'âge de 86 ans. Une première idylle au bout du monde, une séparation honorable puis de joyeuses retrouvailles 50 ans plus tard : l'histoire d'amour de l'actrice et du musicien est digne d'un film - musical de préférence.
Macha Méril et Michel Legrand se sont rencontrés en 1964 à Rio de Janeiro lors d'un festival de cinéma, comme elle l'a elle-même raconté pour le Nouvel Obs en 2015. Tous deux ambassadeurs de la Nouvelle Vague, elle était venue présenter le film Adorable menteuse et lui Les Parapluies de Cherbourg, la comédie musicale de Jacques Demy dont il avait composé la musique. C'est sur fond de bossa nova dans un club de jazz des favelas que les deux artistes ont entamé une romance platonique de quelques jours, qui s'est terminée à l'aéroport. "Notre amour a été fulgurant, mais chaste. On s'embrassait beaucoup, mais Michel avait une femme et deux enfants. Moi, je devais me marier quelques mois plus tard", raconta plus tard Macha.
D'abord marié au mannequin Christine Bouchard, Michel Legrand s'est ensuite uni à Isabelle Rondon en 1994, avant de vivre avec la harpiste Catherine Michel jusqu'en 2013. Quatre enfants sont nés de ces unions, deux filles et deux garçons : Dominique Rageys (66 ans), fondatrice du rallye Maroc Classic, le compositeur Hervé Legrand (59 ans), le chanteur Benjamin Legrand (56 ans), nés de son premier mariage, puis la cavalière Eugénie Angot (48 ans). De son côté, Macha Méril s'est mariée avec le cinéaste italien Gian Vittorio Baldi en 1969. Elle a alors adopté légalement son beau-fils Gianguido Baldi et s'est installée à Rome, où elle a poursuivi sa carrière d'actrice un temps.
Puis, en 2014, tous deux célibataires - à 74 ans pour elle et 82 ans pour lui - Michel Legrand et Macha Méril se retrouvaient. "Nous avons discuté, puis il m'a pris la main et il m'a dit : "Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?". Nous avons passé la nuit ensemble, a-t-elle raconté au Nouvel Obs. Le lendemain, il m'a annoncé de but en blanc : "Macha, cette fois-ci, je t'épouse."." Avec la bénédiction des enfants de Michel Legrand, le couple s'est marié quelques mois plus tard, civilement à Monaco dans un premier temps, puis religieusement à Paris, à la cathédrale orthodoxe russe Saint-Alexandre-Nevsky. S'en est suivie une joyeuse fête rythmée par les prestations artistiques de leurs nombreux amis : Nathalie Dessay, Liane Foly, Pierre Richard, Maurane...
La Rennaise Jeanne Augier, propriétaire de l’hôtel Negresco de Nice, est morte à 95 ans ... Placée sous tutelle, pour la protéger, cette collectionneuse d’art n’a pas de descendants, ce qui rend incertain l’avenir du célèbre établissement de la Côte d'Azur. A 89 ans, Jeanne Augier posait fièrement avec le "GWENN HA DU" (drapeau breton) ... « La Bretagne, c’est sacré ! Les Bretons sont loyaux, authentiques. Ici, c’est différent», confiait à Ouest-France cette native de Rennes, qui a grandi à Rennes et Bruz, « jusqu’à ma petite communion ».
Jeanne Augier avec un drapeau breton, en 2012. | OUEST-FRANCE
Propriétaire du célèbre palace niçois Le Negresco, Jeanne Augier s’est éteinte à l’âge de 95 ans dans la nuit de lundi à mardi. « Elle est décédée », a indiqué sa tutrice, Laurence Cina-Marro, confirmant une information de France Bleu Azur.
Sous tutelle depuis 2013 :
Jeanne Augier, placée sous tutelle en 2013 pour la protéger des sollicitations, vivait dans un vaste appartement aménagé dans un étage de l’établissement cinq étoiles dont elle avait contribué à faire la renommée. Elle allait avoir 96 ans le 27 mars 2019.
Contrainte de se déplacer en chaise roulante, elle souffrait de pertes de mémoire qui l’empêchaient de gérer efficacement l’hôtel, placé sous administration judiciaire depuis 2013 après plusieurs décennies d’une direction à l’ancienne, mêlant autoritarisme et paternalisme.
Le Negresco, hôtel-musée : Avec sa façade Belle Epoque et sa coupole rose, Le Negresco dont elle avait hérité de son père en 1957, est l’un des symboles de la Promenade des Anglais, parfois surnommée la Tour Eiffel de Nice. Véritable hôtel-musée, il abrite 124 chambres et suites au mobilier éclectique.
L'hôtel Negresco, à Nice. | JOËL LE GALL / OUEST-FRANCE
Des meubles Empire côtoient des fauteuils années 70 à la coque plastique, des tableaux de coqs gaulois ou une Grosse nana jaune de Niki de Saint Phalle. Grande admiratrice de Versailles, collectionneuse compulsive, Jeanne Augier avait accumulé 6 000 œuvres d’art, faisait porter des « costumes à la française » à ses voituriers et s’était offert un célèbre portrait de Louis XIV.
Revenu aux bénéfices alors qu’il tournait à perte en 2011, selon la direction, le Negresco est le dernier palace familial de l’Hexagone resté français, doté du label « entreprise du patrimoine vivant » valorisant le savoir-faire français.
En raison de sa renommée, il pourrait valoir entre 300 millions et 400 millions d’euros, selon une estimation de 2016, sans compter le mobilier et les œuvres d’art.
Une succession qui s’annonce compliquée :
Sans descendants, Jeanne Augier avait créé en 2009 un fonds de dotation (« Mesnage-Augier-Negresco ») qui gérera en principe son patrimoine à sa disparition. Les bénéfices doivent aller au développement de l’hôtel, à la défense des animaux, aux handicapés et au « rayonnement de l’art français ».
Mais sa succession s’annonce compliquée en raison des multiples convoitises et conflits autour de l’hôtel. En 2016, un jeune administrateur du Negresco a été mis en examenmercredi « pour abus de faiblesse » au préjudice de Jeanne Augier.
En 2017, le procureur de Nice Jean-Michel Prêtre a saisi le tribunal de commerce pour décider de la suite. Une intervention vécue comme une pré-vente déguisée par la direction et les salariés qui ont ensuite obtenu que le dossier soit dépaysé à Marseille.
Une enquête du parquet national financier est également en cours qui a valu à Jean-Michel Prêtre une perquisition le mois dernier à son domicile et à son bureau au palais de justice. (R.I.P)
Voici un texte touchant, trouvé sur le Net, tellement beau que j'ai eu envie de le partager avec vous ...
Un petit garçon demande à sa mère : « Pourquoi pleures-tu, maman? »
«Parce que je suis une femme » lui répond-elle.
«Je ne comprends pas » dit-il.
Sa mère l'étreint et lui dit : « Et jamais tu ne réussiras. »
Plus tard le petit garçon demanda à son père : «Papa, pourquoi maman pleure-t-elle si souvent ? »
Son père n'eut que pour seule réponse : «Toutes les femmes pleurent sans raison.»
Le petit garçon grandit et devint un homme, mais il n'avait toujours pas trouvé la raison pour laquelle les femmes pleurent aussi facilement. A bout de ressources, il décida de consulter un homme d'église etil lui demanda : « Pourquoi les femmes pleurent-elles aussi facilement ? » L'homme d'église lui répondit : « Quand Dieu a créé la femme, elle devait être spéciale. Il a fait ses épaules assez fortes pour porter le poids du monde, mais quand même assez douces pour être confortables. Dieu lui a donné une force intérieure afin de lui permettre d'endurer les naissances, mais également le rejet qui vient parfois de ses enfants. Il lui a donné la force de continuer quand tout le monde abandonne et la force de prendre soin de sa famille en dépit de la maladie et de la fatigue, sans jamais se plaindre. Il lui a également donné la sensibilité d'aimer ses enfants peu importe les circonstances, même quand ceux-ci l'ont blessée profondément. Dieu lui a donné la force de supporter son mari dans ses défauts et il l'a faite d'une de ses côtes pour protéger son coeur. Il lui a donné la sagesse de savoir qu'un bon époux ne blesse jamais sa femme, mais que quelques fois, il teste sa force et sa détermination à demeurer à ses côtés sans faiblir. Et finalement, il lui a donné une larme à verser quand elle en a besoin. Tu vois, la beauté d'une femme n'est pas dans les vêtements qu'elle porte, ni dans le visage qu'elle montre ou dans la façon de se coiffer. La beauté d'une femme est dans ses yeux parce que ses yeux sont la porte d'entrée de son cœur, la place où l'amour réside. " Toutes les femmes sont belles, ne l'oubliez jamais ! " mp3 additionnel : Franck Michaël - toutes les femmes sont belles -
Les Marquises est le treizième et dernier album studio de Jacques Brel, sorti en 1977 chez Barclay. Sans titre à l'origine ( sinon le simple nom de Brel ), il est désormais identifié par celui de la chanson qui clôt le disque. Installé aux Îles Marquises depuis quelques années et quasiment retiré de la vie publique, Jacques Brel, atteint d'un cancer du poumon qui le ronge depuis trois ans, revient à Paris afin de travailler sur son nouvel album Les Marquises. Pisté lors de ses venues en France par les paparazzis, à cause de la rumeur qui court concernant son état de santé, il se cache dans un hôtel près de la Place de l'Étoile et garde son rythme polynésien dans la capitale. Il se rend à quelques mètres de là chez son arrangeur François Rauber pour lui présenter ses nouvelles chansons, répétées rue de Verneuil chez Juliette Greco. Gérard Jouannest, fidèle compositeur et pianiste de Brel, se trouve présent à ces réunions de travail. Peu après la fin des séances, Brel retourne aux Marquises, avant de revenir à Paris en juillet1978 pour soigner son cancer qui s'aggrave et vivre ses derniers jours, jusqu'à son décès, le 9octobre1978 .
Les séances d'enregistrement débutent en septembre1977 avenue Hoche, dans les studios Barclay, à huit heures du matin. Au studio B, avec un demi-poumon en moins et un second irradié, Brel n'enregistre guère plus de deux chansons par séance mais selon un rituel immuable : une prise, en direct et avec l'orchestre, comme la chanson-titre, enregistré le dernier jour des sessions.
Hormis les douze titres qui composent l'album, cinq autres furent également enregistrés lors de ses sessions : Mai 40, Avec élégance, Sans exigences, L'Amour est mort et La Cathédrale. Restés inédits car Brel les ayant jugé peu aboutis, ils furent néanmoins intégrés dans l'intégrale de la discographie du chanteur belge et du best of Infiniment, à l'occasion du vingt-cinquième anniversaire de la mort de Brel. La publication de ces inédits fut sujet à controverse au moment de leurs diffusions, concernant les dernières volontés de Brel à propos de ces chansons. Sorti le 17novembre1977 sans aucune promotion, à savoir aucune interview et pas d'envoi radio avant la mise en vente, l'album réussit à se classer à la première place des meilleures ventes d'albums9 et à être disque d'or en 1978 pour 100 000 exemplaires vendus et disque de platine en 1981 pour 400 000 exemplaires vendus. Le total des ventes est estimé à 1 141 600 exemplaires ...
Transcription du discours du Président de la République, Emmanuel Macron, à l'occasion de l'hommage national de M. Charles Aznavour aux Invalides ...
Seul le prononcé fait foi
HOTEL NATIONAL DES INVALIDES – Vendredi 5 octobre 2018
Monsieur le président de la République d'Arménie,
Monsieur le Premier ministre de la République d'Arménie,
Monsieur le président de l'Assemblée nationale,
Messieurs les présidents,
Monsieur le Premier ministre,
Mesdames et messieurs les ministres.
Votre Sainteté,
Madame la maire de Paris,
Mesdames et Messieurs les membres du corps diplomatique ;
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Mesdames et messieurs les élus
Chère famille AZNAVOUR,
Madame,
Mesdames et Messieurs,
Charles AZNAVOUR aurait voulu vivre un siècle. Il se l'était promis. Il nous l'avait promis, comme un ultime défi lancé à la vie.
L’âge ne l’avait jamais privé de ce fol appétit de vivre, de créer, de chanter, d’aimer, de rire - mais à quelques encablures du seuil, la mort est venue le cueillir sans bruit. Et nous avons été surpris. Et nous avons été tristes, car nous n'avions pas l'habitude que sa volonté légendaire ne s'accomplisse pas.
Ce vide soudain laisse apparaître une évidence jusque-là obscure : pendant près d'un siècle, c'est lui qui nous aura fait vivre. A nos fragilités secrètes, à nos émotions fugitives, à nos mélancolies et à nos espoirs, il aura tendu ce miroir consolateur qui, pendant tant et tant de décennies, aura rendu notre vie plus douce, nos larmes moins amères, nos joies plus légères.
Ses chansons ne furent jamais ces rengaines d'un été qui amusent et qu'on oublie ; elles furent pour des millions de personnes un baume, un remède, un réconfort. C’est ce compagnon de route qui nous quitte, ce conteur fraternel qui chantait à hauteur d'homme la vérité de nos existences, prenant sa part des peines ordinaires, des deuils du quotidien et du temps qui passe. Ce temps qui passe, il en parlait avec une intensité particulière dont nous sentions qu'elle venait de loin, non pas de la tristesse simplement mais de l'expérience de l'exil.
On dit que les années d'exil comptent double : chez AZNAVOUR, la douleur et l'espoir comptaient double. De cela, les Français se sont aperçus bien vite même quand ils n'avaient pas connu l'épreuve du paradis perdu.
Au fil des années, cette présence, cette voix, cette intonation reconnaissable entre toutes, se sont installées dans nos vies et nous ont insensiblement réunis quelle que soit notre condition, quel que soit notre âge. Une vibration commune s'est créée et Charles AZNAVOUR est devenu naturellement, unanimement un des visages de la France.
Un autre Charles, Charles TRENET qui avait tendu la main au jeune AZNAVOUR chantait l'âme des poètes dont la foule distraite fredonne les chansons en oubliant parfois les paroles. Les chansons d'AZNAVOUR sont d'abord des paroles, ce sont des mots qui sont venus nous toucher au cœur, leurs titres ou leurs refrains sont entrés dans le patrimoine commun et une grande majorité de Français sait aujourd'hui spontanément poursuivre quand on commence à dire « Je me voyais déjà » « Je vous parle d'un temps », « J’habite seul avec ma maman », « Hier encore », « Emmenez-moi », « J'ai travaillé des années », « Que c'est triste Venise » et tant d’autres.
C’est là que se vérifie le génie d'un artiste, dans cette consonance profonde qu'il établit avec son public.
Mais nous avons chacun aussi notre AZNAVOUR intime, des chansons que nous cultivons parce qu'elles nous parlent plus particulièrement ou parce que nous y trouvons un autre visage de l'artiste plus secret peut-être ; comme « L'indifférence », ce texte qui ressemble à du VERLAINE chanté sur un tango obstiné ou « Le palais des chimères » qui tient de la chanson des rues et de la balade ancienne. La source de cet accord intime, de ce lien étroit qu'il sut tisser avec la France, cette source à laquelle sans cesse il s’abreuva et qu'il sut faire vivre, ce fut la langue française.
Ce fils d'immigrés arméniens qui ne fit pas d'études comprit instinctivement qu'en France, il est un Etat dans l'Etat, une patrie dans la patrie, un sanctuaire plus sacré que tout, c'est la langue française. Certains héros chez nous deviennent Français par le sang versé mais on devient aussi Français par la langue parlée, par la langue aimée, travaillée, ouvragée, célébrée, aussi Français que KESSEL et GARY, qu'APOLLINAIRE et IONESCO, aussi Français qu’AZNAVOUR.
Cette langue est le viatique que l'école offre à chacun et dont chacun peut saisir les tours et les détours, les nuances et les nervures, les couleurs et les accents ; c'est par là qu'AZNAVOUR devint ainsi Français et même, disait-il, Parisien, ancrant par les mots son imaginaire dans une identité qui n'était pas celle de ses parents, prenant pied dans la longue tradition des conteurs, des poètes qu'il découvrit et aima aussitôt, et recevant le flambeau des mains de TRENET ou PIAF et peut-être plus loin encore de FREHEL et DAMIA.
Cet enfant de la balle devint un gamin de Paris. Et c'est ainsi d'ailleurs que le cinéma d'abord l'utilisa pour la désinvolture un peu taciturne, le verbe bref mais percutant qui, dans les dialogues d'AUDIARD, faisait mouche, pour la fragilité un peu roublarde qui le met à part et, plus tard, pour sa sobriété ambiguë, son inquiétante normalité. Sans jamais prétendre devenir comédien, il put tourner dans 60 films dont nombre sont des chefs-d’œuvre où il est inoubliable.
Il savait, dans sa chair, que la France véritable est celle qui accueille, qui ne se racornit pas dans la peur obsidionale mais continue de vivre dans l'hospitalité et la transmission aux nouveaux venus, dont il n'a jamais oublié qu'il avait fait partie.
Aussi s’est-il toujours tenu auprès de la jeunesse, s’ouvrant aux musiques nouvelles, aux styles, aux voix, aux idées qui ne ressemblaient pas à ce qu'il composait mais faisaient vivre la langue et vivifiaient l'expression musicale. Il écrivit jusqu'au bout pour les jeunes interprètes, prenant la responsabilité de perpétuer, d'aider, de soutenir car il savait que la culture, la langue, la musique française ne mourraient que d'être privées d'oxygène, de renouveau au nom d'une pureté fictive ou d'une vaine angoisse de certains. Il a tendu entre tant de générations un fil incassable.
Telle était sa conception de la France car lui, Français de fortune, ne savait que trop combien la France a partie liée avec l'universel. Il chanta en huit langues mais partout, il porta en français ses chansons auprès de publics qui percevaient dans notre langue des accents qui les touchaient. C'est que la langue française n'est pas seulement le ciment d'une nation mais un ferment de liberté, d'espoir lorsqu'elle ose sa plénitude, c'est-à-dire lorsqu'elle est la langue des poètes, des écrivains, des artistes, des philosophes.
De toutes les vertus, celle qu'il préférait, c'était la fidélité, fidélité à ses parents, à sa famille, à son épouse, Ulla, à ses enfants, à ses amis si nombreux, si divers, anonymes célèbres, Français et étrangers, aux lieux de son enfance.
Fidélité aussi à l'Arménie.
De l’Arménie, il fut le fils, l'ami, l'ambassadeur mais aussi l'enfant prodigue lorsqu'en 1988, il vint au secours des sinistrés du séisme. Ce fut le début de son engagement et il ne devait plus cesser. Il est aujourd'hui porté par la Fondation Aznavour que dirige son fils Nicolas qui perpétuera ce travail. Le bien de l'Arménie et des Arméniens partout dans le monde, l'amitié franco-arménienne, la paix dans la région malgré les blessures de l'histoire, malgré la cicatrice ineffaçable du génocide dont sa chanson « Ils sont tombés » dit sublimement la douleur, tout cela nourrissait ces combats, animait son action mais il fut plus encore.
Pour l'Arménie et les Arméniens, pour ce peuple meurtri, exilé, ignoré et parfois méprisé, il fut l'enfant du pays qui se dresse droit commun un « i » et qui chante comme si sa vie en dépendait, mettant dans sa voix toute la nostalgie et toute la dignité de ceux qui ont tout perdu et par son seul chant, leur rendant le goût de vivre, la fierté d'être ce qu'ils sont, le sentiment d'une grandeur que rien ne peut abattre. Lui qui savait le tragique de l'histoire et qui savait l'espérance, lui que rien n'aurait pu faire plier, donna une voix à ceux qu'on avait voulu faire taire.
Cette fidélité à ses racines nous aura fait mieux ressentir cette part indicible de l'étranger qui vit dans l'âme française. On reconnaît chez lui comme chez KESSEL cet air de Russie, d'Arménie, de Tzigane comme on trouve des airs d'Europe centrale apportés par les violons dans la Pologne inconnue de Wilhelm APOLLINARIS de KOSTROWITZKY et qui s'en viennent mourir dans les « Rhénanes ». Ce qu’eurent de commun, AZNAVOUR et APOLLINAIRE, c'est cela ce « verre qui s'est brisé comme un éclat de rire ».
Mais ce n'est pas seulement de poésie, de culture étrangères qu'il est ici question mais bien de ces vertus étrangères familières et différentes qui ont enrichi le patrimoine français au fil des siècles.
AZNAVOUR a souvent souligné sa dette à l'égard de la France, il a dit aussi ce que l'exil supposait d'oubli et de déchirement, ce qu'il n'a pas dit par modestie, par discrétion, par pudeur, c'est que grâce à lui, l'Arménie avait apporté à la France et que, pour suivre son exemple, je me garderai bien de définir mais auquel je veux rendre ici hommage : à cause de lui, à travers lui, c'est aujourd'hui l'occasion de rappeler ce que nous devons en tant que nation à tous ces Arméniens qui fuyant leur patrie sont venus grandir la nôtre, il ne s'agit pas de diversité, non il s'agit de destins croisés entremêlés et, pour finir, il s'agit de grandeur.
Arméniens de tous pays aujourd'hui, je pense à vous.
Il devait être la semaine prochaine avec nous à Erevan pour ce moment si symbolique que sera le Sommet de la Francophonie, accueilli par l'Arménie. Son absence fera un vide immense. Que l'amitié entre l'Arménie et la France soit digne de ce qu'il nous a enseigné !
On dit qu’au début de sa carrière, Charles AZNAVOUR se trouvait trop petit, pas assez beau, n'aimait pas son timbre ni sa voix et que ses textes et ses chansons furent refusés par les grands artistes auxquels il les présentait et qui parfois lui conseillaient de renoncer. Il n'a jamais renoncé. Par le travail et la volonté, il a imposé à tous son immense talent et, aujourd'hui, il impose à tous son exemple. Ce n'est pas seulement un exemple de détermination ; c'est d'abord un exemple d'amour et de passion, passion des autres, passion des mots, passion de la France. Nous sommes décidément le Pays de Cyrano de Bergerac où rien ne résiste au génie du verbe, au panache, où la beauté vient à ceux qui savent chanter et écrire, où tous nous vibrons à l'unisson d'une langue portée haut.
Je suis certain que, pendant longtemps encore, des millions d'hommes et de femmes connaissant la détresse d'aimer, la douleur de la séparation, le doute des aubes incertaines, la joie des commencements, l'espérance d'un lendemain meilleur entendront soudain naître, dans un coin de leur mémoire, la mélodie lointaine et les mots vrais que ce poète incomparable y a gravés pour adoucir le dur métier de vivre. Et dans le cœur de chacun, il poursuivra son chemin marchant en se tenant droit une main dans la poche avec ce demi-sourire que nous lui connaissions.
Alors, avec nous, il franchira fièrement le seuil de ce siècle qu'ici il n'avait pu accomplir jusqu'au bout pour, enfin, ne plus jamais nous quitter.
Aznavour : hommage parisien et la tour Eiffel couleur or ...
Lundi soir, la Tour Eiffel a rayonné couleur or pour rendre hommage au chanteur Charles Aznavour, décédé dimanche 1er octobre à l’âge de 94 ans.
Bon nombre de Parisiens sont venus lui rendre hommage au pied de la dame de fer où un écran géant avait été installé.
Le chanteur rentrait d’une tournée au japon et préparait de nouvelles dates et personne ne s’attendait à le voir s’éteindre. Une autopsie sera même réalisée pour déterminer la cause de son décès dans les Alpilles, même si aucun caractère suspect du décès n’est à déclarer.
Anne Hidalgo a confirmé qu’un lieu dans Paris portera son nom « pour l’éternité ».
Ce passionné de la langue française fera frissonner encore longtemps les cœurs un peu bohèmes de la capitale.
Acteur, compositeur, interprète... L'artiste de légende a laissé un répertoire gigantesque qui a su traverser les générations.
S'il devait rester une dernière image de lui, la plus belle, la plus symbolique de sa longue, très longue carrière, ce serait sa série de récitals à Bercy, salle immense qu'il affrontait pour la première fois (et la dernière…), à 93 ans, en décembre 2017. Son tour de chant fut impeccable, à son image, à la fois concentré et décontracté, reprenant avec la même ferveur ses plus grands succès, de La Bohème à Mes emmerdes, de Ave Maria à Il faut savoir. Justesse de la voix malgré l'âge, précision du geste, confidences choisies, humour de rigueur devant ses trois prompteurs, répertoire constellé de petits chefs-d'œuvre. Ce soir-là et les suivants, on saisissait pourquoi Charles Aznavour, qui nous a quittés aujourd'hui à l'âge de 94 ans, était bien ce géant – le dernier – de la chanson française. Lui, le petit Arménien qui avait su séduire plusieurs générations de fans sans jamais perdre son aura, et partir à la conquête du monde avec ses chansons. Un chemin difficile et au bout, la gloire, gagnée à force de talent, de travail, de chance aussi. Charles Aznavour ou l'histoire d'un artiste qui prétendit faire de la chanson un art majeur.
Charles Aznavour est né à Paris le 22 mai 1924 et, attiré très jeune par les arts de la scène, il suit les cours de l'École des enfants du spectacle, puis ceux de l'École centrale de TSF. Il fait ses débuts sur les planches à l'âge de neuf ans, au théâtre du Petit Monde dans Un bon petit diable et, la même année, au cinéma dans La Guerre des gosses, en compagnie du chanteur et acteur Marcel Mouloudji. Membre à 17 ans de la compagnie Jean Dasté, il tâte aussi du théâtre classique avec Les Fâcheux et Arlequin. Mais, déjà, sa véritable passion est l'écriture. Littéraire et musicale. Son idole de l'époque est Charles Trenet, et adolescent, il passe de nombreux après-midi à guetter celui-ci devant l'immeuble de son éditeur. Lorsque, enfin, après des jours et des jours d'attente, il voit arriver l'homme qu'il admire tant, paralysé par le trac, il n'ose pas lui adresser la parole.
Ses premières chansons sont interprétées par les autres : Chevalier, Mistinguett, Gréco et surtout Piaf, qui le prend sous son aile, lui en fait voir de toutes les couleurs, et le pousse à se lancer lui-même dans le grand bain. Les débuts sont évidemment catastrophiques. Petit et maigrichon, il ne correspond pas aux canons requis à l'époque pour faire carrière dans la chanson (en particulier dans la chanson d'amour). Et sa voix au timbre voilé si particulier provoque rejet et moqueries. En 1955, il fait ses débuts sur la scène de l'Olympia en vedette anglaise, et le lendemain, un critique radiophonique porte, en direct, pour huit millions d'auditeurs, cette estocade aussi méchante qu'injuste : « Nous avons eu la primeur d'une apparition qui nous a ramenés au temps de l'imagerie monstrueuse, aux siècles de Quasimodo et des Mystères de Paris. En voyant et en entendant ce monsieur Aznavour, nous nous sommes demandé : Pourquoi ne pas chanter avec une jambe de bois ? » Nous avons, depuis très longtemps, oublié le nom de l'auteur de ces âneries.
Charles Aznavour entouré de Juliette Gréco et Paulette Rollin à l'occasion de l'émission « Trente-Six Chandelles », en 1956.
Pendant des années, Charles Aznavour va essuyer moqueries, rebuffades, sifflets. Mais tout cela n'aura aucun effet sur sa détermination : il sait que l'art doit régulièrement, pour survivre et progresser, bousculer les conventions. Il s'accroche et finit par gagner. « Tous les chanteurs ont connu des bides, expliquait-il en 1969, mais je crois bien que je détiens le peu enviable record du bide. Songez que j'ai vécu dix-sept ans de bides non-stop ! Mais je ne m'en plains pas, au contraire. Les échecs, la poisse et les tomates me stimulent, au lieu de me rebuter. Et si je suis arrivé à être quelqu'un, c'est grâce à dix-sept ans de travail acharné, de luttes, de misère et de découragement. Quand j'y songe, j'ai eu d'incroyables débuts dont peu d'artistes peuvent se glorifier. Mes premières apparitions en public étaient délirantes, c'était une tempête de huées, des moqueries systématiques. Et parfois, ce qui était peut-être pire, on m'écoutait dans la plus glaciale indifférence. » Après dix-sept années de galère, le miracle se produit un soir à Casablanca, au Maroc, où les spectateurs debout refusent de le laisser partir. Charles Aznavour se demande s'il ne rêve pas.
Un nouveau romantisme réaliste :
Il va alors devenir le symbole d'un nouveau romantisme réaliste, qui puise ses émotions aux sources de la vraie vie. Ses chansons mettent en scène des personnages de tous les jours, des situations mille fois vécues, des sentiments complexes et douloureux. Et par la simple magie des mots, il va élever cette poésie populaire à une hauteur qu'elle n'avait jamais atteinte. Personne avant lui n'avait osé chanter la solitude désespérée de l'homosexuel (« Comme ils disent »), décrit de cette façon la mort du désir (« Tu t'laisses aller »), ou raconté la triste trajectoire d'un artiste raté (« Je m'voyais déjà »).
La musique qui accompagne ses poèmes est à la hauteur de ses textes. Ses mélodies sont reprises par les plus grands chanteurs internationaux (dont Ray Charles et Frank Sinatra !), bel exploit pour quelqu'un qui proclame qu'il est un « musicien d'instinct ». Explications de l'intéressé : « Un musicien d'instinct, c'est quelqu'un qui entend de la musique. Moi, j'entends de la musique dans ma tête et je recopie ce que j'entends. Je fais de la musique toute la journée. Quand je suis chez moi, je suis au piano. » Précisons qu'il n'a jamais appris la technique de cet instrument, mais qu'il en joue bien mieux que d'autres qui l'ont étudié pendant des années. Cela s'appelle le don.
Les siens semblent illimités. Chanteur, auteur et compositeur, il s'est aussi imposé comme un des comédiens les plus doués de son époque. Après ses débuts au cinéma dans La Tête contre les murs, qui lui vaut en 1959 le Grand Prix d'interprétation de l'Académie du cinéma, on l'a vu, entre autres, dans Les Dragueurs, Tirez sur le pianiste de François Truffaut, Le Passage du Rhin, Un taxi pour Tobrouk avec Lino Ventura, Le Testament d'Orphée, Un beau monstre, Qu'est-ce qui fait courir David ?, Les Fantômes du chapelier ou encore en 1986 dans Yiddish Connection, dont il signe également le scénario.
L'affiche de « Tirez sur le pianiste » de François Truffaut, avec Charles Aznavour et Marie Dubois.
Charles Aznavour fait partie de ce cercle très fermé des créateurs qui ont su traverser toutes les modes et les révolutions musicales qui ont secoué le siècle passé, sans être obligé de changer ou de modifier leur cap. On retrouve à ses côtés Frank Sinatra (avec qui il a enregistré un duo), Ray Charles (dont la version américaine de « La Mama » a fait le tour du monde), Tony Bennett, Stevie Wonder, Barbra Streisand, Liza Minnelli, Paul McCartney... Charles Aznavour est pourtant bel et bien devenu une légende. À 93 ans, l'interprète aux mille chansons a reçu son étoile sur le prestigieux Walk of Fame d'Hollywood, où son nom brille depuis août 2017 en lettres dorées parmi une constellation d'autres stars. « Je suis français et arménien, les deux sont inséparables comme le lait et le café, c'est fantastique d'avoir deux cultures », avait déclaré Aznavour au moment de recevoir cet honneur. À 94 ans, cet éternel jeune homme a continué de se produire sur scène plusieurs fois par an partout à travers le monde. Restant, jusqu'au bout, en haut de l'affiche. (R.I.P.)
Fils et petit-fils d'amiral, John McCain est pilote durant la guerre du Viêt Nam. Capturé à Hanoï, il est fait prisonnier durant cinq ans et demi et est victime de tortures. Libéré en 1973, les mauvais traitements endurés lui laissent des séquelles irrémédiables au niveau des bras et des épaules.
Élu en 1983 à la Chambre des représentants, il devient sénateur des États-Unis pour l'Arizona en 1987 et occupe ce poste jusqu'à sa mort.
John McCain fait figure d'électron libre au sein de son propre parti. Si plusieurs de ses idées rejoignent la ligne du GOP (opposition à l'avortement et au mariage des couples homosexuels), certaines s'en éloignent (sensibilité écologique, volonté d'assainir le financement des campagnes politiques, condamnation de la torture en Irak et à Guantanamo, soutien à un projet de légalisation des immigrés clandestins, critiques soutenues et régulières à l'égard de l'administration de Donald Trump). Il est un spécialiste bipartisanement reconnu des questions de défense et de politique étrangère.
Atteint d'un glioblastome, un cancer du cerveau incurable, John McCain décède le samedi 25août2018 à Cornville en Arizona, à quelques jours de ses 82 ans. (R.I.P.)