Thèmes

aimer amis amitié amour ange animal animaux art article bébé belle bonne

Rubriques

>> Toutes les rubriques <<
· Abandon et maltraitance image (6098)
· Civilisations (216)
· Actualités (3313)
· Histoire drole (2213)
· Animaux rigolos (2999)
· Image duo et belles images (3685)
· Image message (2781)
· Santé (1083)
· Bonsoir..bonne nuit..bonne soiree (1959)
· Acteur (302)

Derniers commentaires Articles les plus lus

· Une Tribu Guaranis de la forêt amazonienne
· histoire drole
· joyeux anniversaire
· fumée
· combien

· dragon
· poux
· grande femme
· hola
· emmanuel beart
· pour ne pas avoir les seins qui tombent
· BERGER
· L’araignée Goliath
· fables
· fables

Voir plus 

Abonnement au blog
Recevez les actualités de mon blog gratuitement :

Je comprends qu’en m’abonnant, je choisis explicitement de recevoir la newsletter du blog "fandeloup" et que je peux facilement et à tout moment me désinscrire.


Statistiques

Date de création : 24.08.2008
Dernière mise à jour : 04.08.2023
96001 articles


Rechercher

entrer

Publié à 10:33 par fandeloup Tags : mer merci

Le rituel aux morts

Publié à 10:28 par fandeloup Tags : monde
Le rituel aux morts

Ma'nene: Le rituel aux morts le plus impressionnant du monde.

Les cultures, les droits, les habitudes diffèrent en fonction des zones géographiques et des traditions. Les hindous par exemple pour leur rituel aux morts choisissent en général l'incinération sous prétexte que l'âme pourra se réincarner aussitôt que possible. Aujourd'hui, il s'agira de rencontrer la culture d'un village se trouvant en Indonésie du nom de Toraja. Un rituel qu'on appelle Ma'nene y est pratiqué et concerne leur rituel pour les morts. Dans ce village, la tradition veut que les morts ne soient pas enterrés dans la terre, et ils changent régulièrement leurs vêtements. Choquant pour certains, c'est sur, mais pas pour ses personnes qui en le faisant montrent un signe de respect et d'affection envers ces morts



cc

Publié à 09:50 par fandeloup

curcuma

Publié à 09:44 par fandeloup Tags : rouge pouvoir
curcuma

Le curcuma fait ce que la chimio ne peut pas faire

C’est un antioxydant et un anti-inflammatoire puissant. Par conséquent, il peut aider à lutter contre un certain nombre de maladies chroniques, comme les maladies cardiaques, le diabète et la démence.

Il a été prouvé que le curcuma réduit l’inflammation cellulaire et le stress oxydatif qui causent les maladies dégénératives. Il améliore la circulation sanguine, ce qui conduit à améliorer aussi les fonctions cognitives et accélère la cicatrisation.

Saviez-vous que moins d’une cuillère à café de curcuma par jour semble réduire de manière significative les mutations de l’ADN provoquées par les substances cancérigènes?

Des chercheurs de l’UCLA (Université de Los Angeles), ont trouvé que la curcumine – le principal composé du curcuma – a prouvé ces propriétés anti-cancer dans une étude qui a impliqué 21 participants souffrant de cancers de la tête et du cou.

On a donné à chacun des participants deux comprimés de curcumine à mâcher contenant 1000 milligrammes de cette substance. Après l’évaluation des résultats, les chercheurs ont constaté en examinant la bouche des patients que les enzymes responsables de la propagation et de la croissance du cancer étaient inhibées par les compléments de curcumine.

Ainsi, l’apport de curcumine a stoppé la propagation des cellules malignes. Une étude récente publiée dans la revue Asian Pacific Journal of Cancer Prevention, par exemple, a trouvé que l’administration de curcumine, en fonction du dosage, a efficacement activé l’apoptose des cellules de cancer du foie, ce qui signifie qu’elle a conduit ces cellules nocives à mourir.

Une étude datant de 1987 a étudié les effets de la curcumine sur le pouvoir mutagène (capacité de mutation de l’ADN) de plusieurs toxines et a constaté que la curcumine était un antimutagène efficace contre plusieurs substances mutagènes et cancérigènes de consommation courante ou de l’environnement.

Rappelez-vous que pour obtenir le maximum d’avantages, le curcuma doit être de haute qualité ou la curcumine doit être sous une forme qui permette d’optimiser l’absorption des curcuminoïdes. Le curcuma est liposoluble, ce qui signifie qu’il se dissout dans l’huile. Sans huile, le composé actif du curcuma, la curcumine, a du mal à franchir l’estomac, pénétrer dans l’intestin grêle puis dans le sang où il peut offrir les plus grands bénéfices.

C’est pourquoi dans la tradition, le curcuma est mélangé à une huile saine puis chauffé. 

 



de toi

Publié à 08:42 par fandeloup Tags : vie pensées
de toi

De toi j'aurais tout à apprendre, de tes silences, de tes pensées quand ton regard se perd dans le mien. De toi j'aurais tout à retenir, de ces moments précieux, de ces instants de vie et d'émotion partagés. .. et quand vient le soir, de toi j'aurais tout à recevoir, promesses échangées de fidélité à jamais



bonne nuit

Publié à 19:15 par fandeloup

l’élevage industriel

Publié à 19:10 par fandeloup Tags : monde enfants histoire texte animaux livre
l’élevage industriel

«Le traitement des animaux par l’élevage industriel est peut-être le pire crime de tous les temps»

«Les animaux sont les principales victimes de l’histoire, et leur traitement par l’élevage industriel est peut-être le pire crime de tous les temps.»

Tels sont les mots définitifs qui ouvrent un texte publié dans le Guardian par l'historien Yuval Noah Harari. Un texte où il replace les mauvais traitements infligés par l’être humain aux animaux dans le temps long:

«Quand les premiers humains ont atteint l’Australie il y a environ 45.000 ans, ils ont rapidement conduit à l’extinction 90% des grands animaux. Ce fut le premier impact significatif de l’Homo sapiens sur l’écosystème de la planète. Ce ne fut pas le dernier.» Il plante ensuite le décor du sort des animaux aujourd’hui:

«De nos jours, la plupart des grands animaux vivent dans des fermes industrielles. Nous imaginons que notre planète est peuplée de lions, d’éléphants, de baleines et de pingouins. C’est peut-être vrai sur la chaîne National Geographic, dans les films Disney et dans les contes pour enfants, mais cela ne l’est plus dans le monde réel.

Le monde est habité par 40.000 lions mais il compte environ 1 milliard de cochons domestiqués;

500.000 éléphants pour 1,5 milliard de vaches domestiquées;

50 millions de pingouins et 20 milliards de poulets.»

Et conclut:

«Le cœur du problème est que les animaux domestiqués ont hérité de leurs ancêtres sauvages beaucoup de besoins physiques, émotionnels et sociaux qui sont négligés dans les fermes. Les éleveurs les ignorent fréquemment sans en payer le prix économique.»

Ces prises de position ne sont pas nouvelles de la part de Yuval Noah Harari. Dans son livre Sapiens, une brève histoire de l'humanité, il écrit ainsi:

«Oui, l’agriculture industrielle satisfait les besoins matériels des animaux. Mais elle n’a pas d’intérêt intrinsèque pour leurs besoins émotionnels et sociaux. Le résultat est une souffrance à très grande échelle. On peut débattre du fait qu’il s’agisse ou non du pire des crimes jamais commis par l’humanité, mais voici quelque chose qui doit certainement nous préoccuper.»

A l’appui de son analyse, Yuri cite notamment le philosophe Peter Singer, auteur du livre La Libération animale (1974). Comme l’explique Libération, dans cet ouvrage, «les animaux sont élevés au statut d'"individus" .

La condition animale y est abordée comme une question éthique, l'auteur n'hésitant pas à la comparer à l'esclavage des Noirs américains ou à la condition féminine».

Il s’agit de la bible de l’«antispécisme», mouvement qui dénonce les discriminations en fonction de l’appartenance à une esp



apprentissage

Publié à 18:19 par fandeloup
apprentissage

La connaissance commence par l'expérience, tout le reste n'est que de l'information.



pétition

Publié à 18:04 par fandeloup Tags : cadre mort photo chien
pétition

Traque d’un loup agonisant : dites non !

La revue « Plaisirs de la chasse » (n° d’octobre 2015) relate avec force détails sanguinolents la mort du loup abattu le 13 juillet dernier en Savoie dans le cadre d’un « tir de prélèvement ».

Aucun détail macabre ne nous est épargné : loup gravement blessé le soir par une balle tirée à 130 m, recherché le lendemain par les chasseurs avec leur chien pisteur, traces de sang sur l’herbe et morceaux de « boyaux » arrachés (!), loup agonisant débusqué dans un fourré, qui se traine pour tenter d’échapper jusqu’au bout aux chasseurs et qui vient mourir dans un ruisseau.

Les auteurs de ce massacre ont manifestement pris beaucoup de plaisir. Ils peuvent remercier Ségolène Royal qui autorise cette pratique ! Dites NON à la chasse aux loups !

Continuez à diffuser la pétition

CAP Loup : http://www.cap-loup.fr/la-petition/

Source de la photo http://www.ledauphine.com



Mon père m'a séquestrée

Mon père m'a séquestrée

Mon père m'a séquestrée pendant 14 ans: seule, dans le noir, je devais méditer sur la mort

LE PLUS. Maude Julien a vécu cloîtrée de 4 à 18 ans. Séquestrée par ses parents, elle n’a jamais eu de relation avec le monde extérieur. Son père, qui voulait faire d’elle un "sur-être", lui a donc donné un enseignement très particulier : tenir l’alcool, supporter des décharges électriques sans réagir, etc.

Quarante ans après les faits, elle a publié un livre témoignage, "Derrière la grille" (Editions Stock).

Maude Julien a écrit une livre témoignage intitulé "Derrière la grille" (Éditions Stock/Alain Schmidt)

Bien des années avant ma naissance, mon père avait mis en place un projet vertigineux dans lequel je devais tenir le rôle central. Ma mère a été sa première victime.

Elle était la dernière enfant d’une famille pauvre et n’avait que six ans quand mon père a proposé à ses parents de "prendre soin" d’elle : il lui ferait faire de belles études, elle mangerait à sa faim, ne manquerait de rien, en échange de quoi sa famille s’engageait à ne pas la revoir, ni à la reprendre.

La proposition a été acceptée et ma mère est partie vivre chez mon père. Ma mère a donc fait de belles et longues études. Le but étant que, le jour où elle mettrait au monde l’enfant de son "protecteur", cette enfant puisse éviter d’être scolarisée.

La loi permettait en effet d’éduquer un enfant à domicile à condition que l’un des parents soit diplômé du supérieur. Les années ont passé, ma mère a épousé son tuteur comme prévu.

Je suis née en 1957. Pour mon père, je devais "relever l’humanité" Mes premiers souvenirs remontent à mon arrivée dans cette maison lugubre du nord de la France.

J’avais trois ans, et tout ce que je retiens de ce moment, c’est cette sensation d’écrasement qui m’a immédiatement envahie. Je garde le souvenir de cette grille qui se ferme, de son bruit métallique, de ma main qui empoigne fermement le manteau rouge que je portais. Les sons et les images me reviennent, mais le reste est flou.

À partir de ce jour-là, il a été décidé que je suivrais un enseignement à domicile. Mon père me disait sans cesse que tout ce qu’il faisait était pour mon bien. Il voulait me former, me façonner pour que je devienne l’être exceptionnel qu’il espérait tant.

Je devais être prête pour le jour où je serais appelée à "relever l’humanité". Ma mère se chargeait de me donner des cours à l’étage. Elle s’appuyait sur les cours de l’école Universelle, un centre d’enseignement par correspondance, mais mon emploi du temps était bien plus dense.

C’était un véritable entraînement que je subissais chaque jour, sans relâche. J’ai appris à jouer de dix instruments de musique

Levée à 6 heures du matin, je suivais un programme minutieusement chronométré. Cours de latin, de musique, enseignements ésotériques, etc., je n’avais aucune respiration. J’ai compris plus tard que pour mon père, c’était le meilleur moyen de m’empêcher de réfléchir, de conserver l’emprise qu’il avait sur moi.

Même pour aller aux toilettes, je n’avais le droit qu’à quelques secondes. Dans ma tête, c’était un tic-tac incessant. Cet enseignement était un véritable méli-mélo et contrairement à ce que l’on pourrait croire, j’ai eu la sensation d’être très bête – trop de connaissances sans cohérence – quand je suis sortie de cette maison à 18 ans.

Mon père accordait une importance toute particulière à la musique. Selon lui, la maîtrise de cet art était la meilleure technique pour que je puisse survivre dans les pires circonstances. Il était en effet persuadé que nous n’en avions pas fini avec les nazis, que les camps de concentration allaient revenir.

En étant capable de jouer de plusieurs instruments de musique, je pourrais endormir la vigilance des gardiens et sauver ma peau. J’ai appris au total à jouer de dix instruments différents. Il n’y avait ni beauté ni émotion dans ce j’apprenais. Juste cette obsession de faire de moi une virtuose surhumaine.

Je n’ai jamais remis en cause l’enseignement que je recevais pour la bonne raison que mes parents prenaient toujours soin d’affirmer les choses. Nous ne discutions jamais ensemble. Avec le recul, j’ai le sentiment d’avoir été gavée d’informations toute mon enfance.

Ce n’est que bien plus tard que j’ai réalisé toutes les erreurs et approximations dont ma tête était farcie. Je n’avais par exemple aucun sens de la chronologie. J’étais capable de mettre Cléopâtre à la même époque que Voltaire.

La peur de ne pas être à la hauteur

En tant qu’enfant, je me sentais étrange, différente. Comme je ne rencontrais personne, je ne pouvais pas me comparer aux autres, ni relativiser mes échecs. Je ne cessais de me dire que j’étais nulle, incapable, que je n’étais pas à la hauteur des espérances de mon père.

"Est-ce que j’ai bien fait ? Est-ce que j’ai réalisé correctement la mission donnée par mon père ?", voilà le genre de questions que je me posais continuellement.

Je ne voulais pas décevoir mes parents, trahir leurs efforts et leurs espérances. C’était devenu une obsession. Cela ne fait aucun doute à mes yeux aujourd’hui : j’étais dans une secte, même si elle n’était composée que de trois personnes. Tenir l’alcool, découper des animaux…

Les repas de famille étaient eux aussi chronométrés. Nous avions quinze minutes, pas une seconde de plus. Après avoir mangé, je rangeais mes couverts et mon assiette dans un set de table au motif écossais, sans les laver.

Faire la vaisselle était considéré comme une perte de temps. Mon père m’interdisait de manger des aliments mous. Pour lui, il n’y avait que les faibles qui mangeaient ça.

Pour me rendre plus forte, je devais ingurgiter des tranches de pain rassis. À huit ans, mon père a commencé un entraînement pour m’apprendre à tenir l’alcool. Je devais boire du pastis, du cognac. Et ensuite être capable de marcher droit sur une ligne blanche.

Parmi les mauvais souvenirs, je garde par exemple une aversion pour certaines odeurs. Nous ne sortions pas faire de courses. Nous n’allions pas chez le boulanger, nous faisions notre pain nous mêmes. Nous n’allions pas chez le boucher, mon père faisait livrer des animaux vivants.

Un tueur venait les abattre et ma mère et moi devions les découper en morceaux pour les congeler. L’odeur de cette viande était horrible et elle est toujours imprégnée en moi. Des nuits dans la cave pour méditer sur la mort

Si je n’arrivais pas à surmonter les épreuves imposées par mon père, j’étais parfois condamnée au silence. C’était une punition très difficile à vivre, la pire de toutes. Cela pouvait durer des jours, voire des semaines. Par mépris, il lui arrivait également de me vouvoyer. Ou bien il enfermait le chien plus longtemps que son temps d’enfermement "prévu" pour exprimer son mécontentement à mon égard.

Toute mon enfance, j’ai vécu dans la peur de ne pas bien faire. Mon père m’imposait des exercices censés fortifier mon courage et ma volonté. Parfois, en plein milieu de la nuit, il me demandait d’aller tout seule faire un tour dans le parc plongé dans le noir.

Tremblante de terreur, je devais allumer des lumières au fur et à mesure de mon trajet qu’il contrôlait de sa fenêtre. Il y avait aussi ces nuits passées dans la cave. Seule, dans le noir complet, je devais méditer sur la mort. Pour mon père, c’était une façon de me familiariser avec les "esprits" qui, plus tard, allaient m’aider à réaliser ma grande mission.

Ces heures où j’étais contrainte de rester immobile dans le noir étaient une pure épouvante, non à cause des morts qui étaient censés me "traverser" mais à cause des rats que j’entendais s’agiter autour de moi. Il était interdit de se toucher Je ne pense pas que l’on puisse dire que j’avais des "relations" avec mes parents. Notamment, parce que mon père avait une règle d’or : interdiction totale de se toucher.

L’affection, je l’ai connue grâce aux animaux . Eux, je pouvais les caresser, enfouir ma tête dans la fourrure du chien, etc. Aujourd’hui encore, l’odeur du chien, celle d’Arthur, le petit cheval que j’ai aimé et qui m’a aimée, sont toujours en moi.

Ce sont de bons souvenirs. Nous n’avions quasiment aucun contact avec le monde extérieur. Mon père invitait parfois quelques personnes triées sur le volet. Rien que le son de voix différentes de celles de mes parents me mettait du baume au cœur.

Les sorties étaient rarissimes. Petite, mes parents m’emmenaient à Lille chez une prof de piano. Puis, quand j’ai eu six ou sept ans, nous avons progressivement cessé de sortir.

Les livres m’ont permis de m’évader Ma mère est peut-elle celle qui m’a fait le plus souffrir. Aujourd’hui, j’ai conscience qu’elle était sous l’emprise de mon père, mais sa hargne envers moi était terrible. J’avais souvent le sentiment qu’elle me haïssait. Quoi que je fasse je n’étais qu’une déception pour elle.

Je pense qu’elle n’avait pas pu apprendre à m’aimer, peut-être parce que mon père l’avait totalement chosifiée par rapport à moi. Il lui disait parfois :

"Toi, tu es l’écrin qui a porté le joyau" J’ai eu de vrais moments de désespérance pendant lesquels je pensais à la mort. Ce qui m’a sauvée, ce sont les animaux et les livres. Lire Dostoïevski ou les aventures d’Edmond Dantès d’Alexandre Dumas était pour moi une forme d’évasion. Il m’arrivait aussi de m’identifier à Gregor dans "Les Métamorphoses" de Kafka.

Dans notre jardin, entre deux pierres, il y avait un chardon qui poussait régulièrement. Mon père était obsédé par cette plante et me demandait sans cesse de l’arracher. Moi, elle m’émerveillait. Je voulais être comme elle. "Je suis dans ta tête" Mon père ne cessait de répéter qu’il était omniscient : "Maude, je suis dans ta tête. Ne l’oublie pas."

A force de lire, j’ai découvert qu’il existait d’autres modes de vie, et j’ai commencé à avoir des doutes. J’ai alors fait ce que j’appelle de la désobéissance muette. J’ai tenté de tester la toute-puissance de mon père, devoir s’il y avait des brèches dans le système. Par exemple, il m’arrivait de dormir à même le sol au lieu d’être dans mon lit, pour voir si mon père s’en rendait compte.

Au lieu de faire quelque chose en une minute comme il l’exigeait, j’essayais de grappiller quelques secondes. Ça n’a l’air de rien, ces mensonges microscopiques, mais avec le temps – il m’a fallu des années – j’ai commencé à réaliser qu’il n’était pas partout, qu’il ne voyait pas tout. Et un jour, un prof de musique m’a fait sortir Un jour, quand j’ai eu 17 ans, un prof de musique a compris ce qui se passait chez nous. Il a réalisé que nous étions tous sous l’emprise de ce despote à la voix de stentor.

Au lieu de lui dire frontalement les choses, il est rentré dans son jeu. Prétextant que l’enseignement de musique que je recevais à la maison n’était pas assez "dur", il a réussi à lui faire croire que si j’allais chez lui, il me soumettrait à des méthodes bien plus strictes. Il lui a fallu beaucoup de temps pour le convaincre, mais mon père a fini par céder.

J’ai donc obtenu l’autorisation d’aller travailler une fois par semaine dans le magasin qu’il tenait à Dunkerque. Petit à petit, il est arrivé à convaincre mon père de m’y envoyer tous les jours. C’est là que j’ai rencontré Richard, un grand jeune homme de 25 ans, huit ans de plus que moi. Mon père a décidé que je l’épouserais, mais il m’a fait promettre de divorcer six mois plus tard et de revenir à la maison afin d’achever mon "initiation".

J’ai promis, j’ai juré. Je lui ai désobéi. La sortie de la maison a été très difficile. Je n’avais quasiment jamais vu l’extérieur. Par exemple, je ne savais pas marcher dans la rue, je devais dessiner une partition dans ma tête pour être capable de tenir mon rythme sans me laisser emporter par celui des autres passants.

Mon père est décédé quand j’avais 22 ans. Sa mort n’a pas suffi à mettre fin à son emprise. Il m’a fallu de longues années et beaucoup de rencontres exceptionnelles pour en être complètement libérée. J’ai compris plus tard qu’il avait emprunté sa vision très noire du monde à une obédience maçonnique ésotérique dont il avait été un haut dignitaire.

Il se voyait réellement comme un "élu" chargé de "sauver" l’esprit tombé dans le cloaque de la matière. J’étais moi aussi une "élue", en fait un prolongement de lui-même, et il devait m’armer pour gagner le combat final dans cette lutte cosmique. Avec le temps, ses croyances se sont rigidifiées.

L’isolement aidant, il n’y avait plus rien qui puisse arrêter le délire. Aujourd’hui, je suis thérapeute Longtemps il m’est arrivé d’avoir des flashs, et de me retourner pour m’assurer que mon père ne se tenait pas debout derrière moi.

Dès que j’entendais une voix qui ressemblait à la sienne, des frissons parcouraient mon corps. J’aime marcher, me dire qu’il n’y aucune grille qui m’arrête. J’ai alors un sentiment de liberté totale. Pourtant, j’ai été et je suis peut-être encore la personne la plus phobique que vous rencontrerez.

Avec le temps, j’ai eu envie de comprendre le fonctionnement du cerveau humain et je me suis tournée vers des études de psychologie. Aujourd’hui, je suis thérapeute spécialisée dans les questions d’emprise.

Je reçois régulièrement des patients qui ont été victimes de sectes mais aussi d’emprise familiale. Mon témoignage est une histoire parmi d’autres. Il y a beaucoup d’autres personnes qui se retrouvent dans des situations de même nature, même si ce n’est pas tout à fait au même degré.

Je suis retournée récemment dans la maison. Aujourd’hui, elle est devenue un lieu de détention pour adolescentes. Le contexte est différent, mais quand je mets les pieds à l’intérieur, les sons sont les mêmes. Je réentends la grille qui grince en se fermant lentement.



Première page | <<< | 1597 1598 1599 1600 1601 1602 1603 1604 1605 1606 1607 1608 1609 1610 1611 1612 1613 1614 1615 1616 | >>> | Dernière page