Que fait-on de son chagrin quand on sait comme il est bête ? Est-ce qu’on le cache ? Est-ce qu’on le tait ? On le retient ? Mais comment s’y prendre alors, pour qu’il n’empoisonne pas nos vies ? Comment lui faire lâcher prise sur notre ♥ ? Sur notre esprit ?

Que fait-on de son chagrin quand on ne peut pas l’exprimer ? Attend-on le soir pour enfin pouvoir pleurer, seul, dans l’obscurité ? Dans le silence de la nuit, à petits sanglots silencieux, en prenant garde de ne réveiller personne ? Faut-il aussi pleurer de honte, parce qu’on n’est pas assez fort ? Pas assez solide ?

Que fait-on de son chagrin quand il nous embarrasse autant ? Existe-t-il un lieu, un moyen pour le jeter ? Dans un puits sans fond ? Pour une chute sans fin ? Peut-on l’oublier ? Faire comme s’il n’avait jamais été là ?

Que fait-on de son chagrin quand il se nourrit de lui-même ? Quand il se délecte des larmes qu’il fait couler ? Comme un ogre monstrueux qui vous dévore peu à peu ?

Que fait-on de son chagrin quand on cherche à lui échapper… mais en vain