Un soleil hivernal mordant mes petits pétales , m'éclaire doucement , me révélant dans ma splendeur miniature, seule fleur isolée, unique ,ma corolle de soie enfin se morsure. Elle monte doucement la musique en fugue de mon parfum, elle porte à tes narines les longs regrets des odeurs inquiètes, qui veillent dans l'ombre des amours infiniment défunts. Respire moi! Sans me voir , sans me toucher . J'ai fleuri comme un caprice du temps , et la neige s'est évanouie en me découvrant, ainsi j'ai poussé maladroitement en cette année qui prend fin, pour toi qui a su me trouver, et pour t'enivrer des regrets de mon odeur. Dans ce paysage, hier encore blanc de neige,paysage irréel, loin d'annoncer les longs jours heureux du printemps, s'émeuvent de cette solitude dans d'obscurs désirs . Prise d'un vertige maladroit, nue comme un ver, je tremble de froid, frémissante dans mon exaltation, j'attends, j'attends que tu me cueilles, seule la chaleur de ton ombre qui se projette sur moi, obscurcit le vert encore pâle de mes feuilles.