Le tribunal administratif de Toulouse a partiellement annulé vendredi l'arrêté de chasse en vigueur dans l'Ariège, estimant qu'il ne protégeait pas suffisamment l'ours. Le rapporteur public avait préconisé une annulation totale ou partielle des arrêtés de chasse 2009, 2010 et 2011 attaqués par des organisations de défense de l'environnement. Sabine Matraire, de l'association pro-ours Ferus, se réjouit que le tribunal "ait donné satisfaction sur le fait que les arrêtés de chasse pris en Ariège ne comportent pas de mesures suffisantes de protection de l'ours en ce qui concerne la chasse en battues avec des chiens".

La préfecture doit prendre des mesures supplémentaires pour la protection de l'ours mais l'ours étant entré en hibernation, relève Mme Matraire, la décision n'aura aucune incidence cette année.

"L'objectif, dit-elle, c'est que cela fasse jurisprudence pour l'avenir". C'est justement ce que craignent les chasseurs. Ils affirment au contraire que leur façon de chasser ne trouble pas la quiétude du plantigrade, puisque c'est précisément dans la zone où se déroulent les battues incriminées que 15 ours sur 19 sont le plus souvent repérés par les pisteurs et qu'ils s'y reproduisent.

"On dit que la battue avec les chiens dérange, mais l'ours a répondu de la meilleure des manières en choisissant cet habitat. Si nos chasses le dérangeaient, il irait vivre ailleurs", souligne Jean-Luc Fernandez, président de la Fédération de chasse en Ariège.

En 2009, le tribunal administratif de Toulouse avait annulé l'arrêté de chasse et contraint le préfet à y inclure des mesures de protection de l'ours. Plusieurs milliers de chasseurs avaient alors manifesté à Foix, une mobilisation de référence pour le front anti-ours.

En 2004, l'ourse Cannelle a été tuée par un chasseur lors d'une battue avec des chiens alors que les chasseurs savait qu'un ours se trouvait dans les environs, selon Férus. Le massif des Pyrénées abrite une vingtaine d'ours, notamment dans l'Ariège et le sud de la Haute-Garonne. Les défenseurs du plantigrade militent pour de nouveaux lâchers d'ours slovènes, qui s'adaptent bien aux montagnes du Midi, pour assurer la survie durable de l'ours brun, espèce menacée d'extinction dans les Pyrénées