Quand j'y repense, j'ai souvent sombré, plume à la main, mais sans qu'aucun mot ne soit déposé à l'encre de ce manque et de ce silence . J'ai surpris mes larmes glaçantes me suppliant d'apaiser leur mal à travers mes lettres et je me suis enfoncée dans la faiblesse de mon impuissance face à leurs supplications. J'ai avancée, pas à pas, le regard perdu, en me demandant comment réchauffé ses larmes qui s'écoulaient en moi. Je me suis tant de fois perdue à chercher des réponses aux cris de mes questions, une souffrance qui me revenait en écho. Un coeur trop sensible ou alors juste cette naïveté de croire que les mots guérissent tous les maux et que sans encre, je n'avancerai jamais. Solitaire ou alors bien trop fière, j'ai préféré avancer les genoux à terre, laissant derrière moi les traces de sang de mes écorchures. L'encre qui coule dans mes veines n'est rien d'autre que l'oxygène de mon coeur, mais quand celle-ci se glace alors c'est mon coeur qui s'essouffle et mes pensées deviennent vertigineuses, jusqu'à me perdre dans mes doutes. Mais même si la vie me meurtrit, j'ai toujours cette étincelle au fond de moi d'y croire ,alors j'ai décidée d'avancer en plongeant mon regard dans l'avenir sans le laisser se retourner. Souvent, on m'a dit que rien n'est dû au hasard alors peut-être que dans un livre, il était écrit qu'à travers nos mots, lui et moi, nos chemins se croisent. Je ne sais plus quand mon regard à découvert ses lettres ni quand mon coeur s'est laissé emporté par ses profondeurs, mais je sais qu'à ma première lecture je n'en suis pas ressortie indemne, sans pouvoir l'expliquer. Quelques lectures, quelques échanges par-ci par-là, mais si notre rencontre était écrite notre amitié ne l'était pas à ce moment-là. J'ai suivi les pas de ses mots, de loin, il en a peut-être fait de même. Plus je le lisais, plus je le sentais sombrer, même au milieu de ses rigolades, je le sentais se perdre. Je lui ai tendu ma main. De maux en mots, de souffrance en confidence, de larmes en sourires, d'étrangers en amitié, de coeur à coeur. A chaque fois, on a franchi le pas ,et laissé au fil du temps, cette amitié naître, grandir et se renforcer. Je n'oublierai jamais la souffrance qu'il y a dans mon coeur, ce manque qui me plonge parfois dans mes pleurs. Si j'arrive à sourire à cette cicatrice qui est en moi c'est qu'aujourd'hui, je me suis rendu compte que ce n'est pas mes mots, restant silencieux face à cette lame, qui m'ont relevée, mais c'est dans cet amour fraternel, main dans la main, que j'avance vers demain sans regarder mes pensées d'hier.