ARCHITECTURE –

Le lycée le Castel crée la surprise en se classant premier du célèbre prix d’architecture stalinienne. « Surprenant, inattendu ! »

Voici les mots prononcés par le proviseur du lycée. M. Chauvot n’avait jamais entendu parler d’un tel prix et ne savait pas que son établissement y concourrait. Il l’a appris lors de notre appel téléphonique.

L’homme, visiblement ému, nous reçoit dans la grande cour donnant sur la rue Daubenton où flottent trois drapeaux arrimés en haut de mats. « Je suis complètement submergé par l’émotion. Si j’avais un jour pensé que le lycée remporterai un prix ! Nous sommes tellement fiers ! »

Du côté du jury, on indique avoir particulièrement aimé cette ambiance mi-usine / mi-prison soviétique. La cheminée surplombant l’ensemble des édifices n’a apparemment pas laissé de marbre ces professionnels,nous indique par ailleurs Daria Bogdan, membre du jury. Suite à cette distinction, le projet de ravalement de façade initialement prévu pour 2015 et financé en totalité par le conseil général est suspendu, pour admirer, « encore quelques temps« , ces milliers de parpaings apparents, caractéristique principale de l’architecture soviétique. Une beauté intérieure Les locaux ont eux aussi joué un rôle important, propulsant l’établissement en haut du podium.

Les trous dans les murs des salles de cours, la moquette délabrée, les vieilles tables et chaises sont de véritables vestiges de cette période stalinienne. Les longs couloirs carrelés éclairés par des fenêtres hautes en simple vitrage, donnant une ambiance froide voire glaciale, ont aussi été au centre des délibérations. Vestiges malheureusement dégradés au fil des années par de petits plaisantins, n’ayant pas conscience du cadre exceptionnel dans lequel ils s’instruisent. Mais M. Chauvot cherche à rassurer en promettant que « tout sera mis en l’état d’ici quelques mois ».