LIBRE OU LA BARBARIE DES HOMMES.

Aujourd'hui, nous avons reçu un mail trés court intitulé " La barbarie des hommes n'a pas de limite" accompagné de photos terribles qui se passent de tout commentaire.

Encore une fois, ça vient d'Espagne, encore une fois je croise un regard qui me parle d'incompréhension, de peur, de douleur MAIS je regarde mieux, j'agrandis la photo : j'y vois une lueur d'Espoir.

Et Dieu nous en est témoin, nous en avons sacrément besoin, et là je parle des bénévoles espagnols. Un petit bodeguero de moins d'un an a été trouvé dans un champ, quasiment inconscient, le corps couvert de tiques, quand je dis 'couvert', je peux dire aussi 'envahi ou ravagé' par plus de 300 tiques agglutinées, serrées les unes contre les autres, elles le vidaient de son sang, l'asséchaient littéralement et proprement.

On en a même trouvé à l'intérieur de sa bouche, ses gencives étaient blanches car il n'y avait plus de sang qui y circulait. Les circonstances dans lesquelles il a été trouvé, qui a fait quoi, n'ont pas réellement d'importance. Sachez simplement que ces jeunes femmes ont risqué gros, c'est tout. Elles ont un courage inimaginable et je les compare à des combattantes qui osent braver l'impensable : la cruauté humaine.

Après moultes photos et descriptions de galgos mourrant de faim, de podencos galeux, de chiens rongés par la maladie, nous avons maintenant ce petit bodeguero du nom de LIBRE (prononcez Libré en espagnol) car libre il l'est maintenant. Conduit à toute vitesse dans un refuge, il a été vu de suite par un vétérinaire qui a fait les commentaires suivants : incroyable que ce chien soit encore en vie, je pense que demain aurait été son dernier jour, il est épuisé moralement et physiquement.

Des prèlévements sanguins ont été immédiatement réalisés et sont en cours d'analyse, les bénévoles du refuge ont retiré plus de 300 tiques sur ce petit corps, elles devaient faire des poses car leurs mains restaient tétanisées de douleur à force d'ôter les-dit parasites. Elle l'ont baigné car il était couvert de crasse, et surtout il a cette marque sur le cou qui tout d'abord m'a fait penser à la désormais classique pendaison.

Mais une de ses bénévoles avec qui j'ai pû parler m'a dit qu'en fait, c'était la trace d'une corde qu'il devait avoir autour du cou et qui l'empêchait de s'enfuir ou marcher librement. Peut-être que cette corde était devenue si serrée en grandissant qu'elle s'est incrustée dans son cou, et que pour une raison ou une autre, elle est tombée. La blessure est séche,trés profonde, fait un large sillon; elle a été nettoyée mais j'imagine cette sensation d'étouffement qui a dû être la sienne pendant de long mois. Mes larmes coulent quand j'y pense car je sais que des milliers d'autres le vivent à l'instant où j'écris ces quelques lignes qui parlent du martyrs des animaux et de notre planète.

LIBRE est le digne représentant de ce qui se passe en Espagne avec les chiens, les chats, les chevaux , les cochons, et autres pauvres erres sans défense. On évitera le mélo et les insultes à l'encontre des espagnols, car j'en connais un bon nombre qui sacrifie leur vie quotidienne à ces bêtes. LIBRE, bien entendu va faire le tour des associations, des forums, des tas de gens voudront l'adopter, le dorloter, et je les comprends MAIS n'oubliez pas que ce n'est pas un cas isolé, ils sont des milliers à périr chaque année sous les coups et la maltraitance et surtout L'INDIFFERENCE TOTALE. J'ajouterai que LIBRE est fort, je suis certaine qu'il survivra, mes amies en pleurs m'ont dit que son corps était rouge de sang à force d'arracher les tiques de son petit corps maigre et presque sans vie.

Il a mangé un peu et il a surtout remué sa petite queue en remerciant les bénévoles. Mon amie m'a aussi raconté qu'un jeune homme bénévole pleurait en le regardant ! Enfin voilà, bien sûr, il sera mis à l'adoption et je ne doute pas que beaucoup demanderont à l'accueillir, moi je préfère le laisser se reposer, prendre de ses nouvelles, trouver ses marques, apprendre à vivre dignement. Ne précipitons pas les choses, ne brisons pas ce qui lui reste encore de vie en allant trop vite. Vous en saurez plus au fur et à mesure que les bénévoles nous raconteront ses progrés. Qui que ce soit qui le fasse adopter, les bénévoles espagnoles, une association française, hollandaise ou allemande; moi, je lui souhaite de vivre encore de longues années, de profiter de la vie et de continuer à remuer sa petite queue quand il sera heureux. (Virginie UHDG) Contact : www.unehistoiredegalgos.com