La SPA recueille de plus en plus d’animaux abandonnés dans la rue comme des produits jetables.

Rarement les abandons n’avaient été aussi nombreux que depuis le début de l’année, se désole la présidente de la SPA :« On vit dans une société de consommation où même les chiens sont considérés comme des produits. Et un produit, dans notre monde, quand on n’en veut plus, on le jette. Ça me révolte?! ».

Entre les maîtres qui abandonnent leur chien qui coûte trop d’argent et les maîtres qui abandonnent leur chien qui ne rapporte pas d’argent, la SPA vit une période difficile.«Il ne faut vraiment avoir aucun amour propre pour agir comme ça avec un chien, avec un être vivant qui mérite autant de respect que vous et moi », se désole Marie-Claire Pouillen, la présidente de la SPA du Bourbonnais….

Au départ, les chiens dont elle parle ont été largués dans la pampa comme du linge sale par des maîtres peu scrupuleux.

À l'arrivée, ils ont été trouvés en train d'errer comme des naufragés sur l'une des cent communes de la région de Moulins où la SPA rayonne. L'épilogue n'est un mystère pour personne :

« C'est ensuite à nous, la SPA, de nous en occuper, de les nourrir, de les soigner, de les aimer. On fait aussi bien que l'on peut avec les moyens que l'on a. Mais, quoi que l'on fasse pour leur bien-être, leur place n'est pas de vivre en captivité ».

En ce moment, une centaine de chiens cohabite derrière les grillages des boxes de l'association.

C'est sûr, Marie-Claire Pouillen n'a pas fini de se lamenter.

Rarement les abandons n'ont été aussi élevés que depuis le début de l'année :

« C'est fou, on rentre des chiens à pleines portes : des vieux, des jeunes, des grands des petits…. C'est le bal des laissés-pour-compte ».

Bien triste valse. C'est l'époque qui veut ça, estime Marie-Claire Pouillen :« On vit dans une société de consommation où même les chiens sont considérés comme des produits.Et un produit, dans notre monde, quand on ne veut plus de lui, on s'en débarrasse. Ça me révolte ! ».

Jetés à la rue comme des malpropres, ses SDF de race canine se sont multipliés depuis les années 2000, constate amèrement la présidente de la SPA. Elle parle en connaissance de cause : « J'adhère à l'association depuis plus de 40 ans.Des abandons, il y en a toujours eu : j'en ai vu des paquets depuis 1970. Mais jamais autant que depuis dix ans. Autrefois, les maîtres abandonnaient les vieux chiens, les chiens malades. Désormais, ils peuvent abandonner un chiot au bout d'un mois ».

Marie-Claire Pouillen appelle un chat un chat : « Tout le monde n'est pas capable de s'occuper d'un animal.

Un chien, c'est des contraintes.

Entre les coûts des soins et de la nourriture, c'est aussi un beau budget.

Malheusement, beaucoup de gens s'en aperçoivent quand l'animal a déjà sa gamelle chez eux. Bref, ils n'ont pas réfléchi ». Mais si un chien coûte de l'argent, il peut aussi en rapporter à certains "petits malins".

Et ce phénomène en plein essor ne fait vraiment pas les affaires de la SPA : « La dernière mode dans pas mal de familles, c'est de se faire du fric en vendant des portées de chiots, explique Marie-Claire Pouillen. Tiens, là, je viens de rencontrer un couple qui l'a fait pour financer les études de ses gamins… Le problème, généralement, c'est que les chiots qui ne sont pas vendus finissent par être lâchés dans la nature. Je peux vous dire que des chiots comme ça, on en récupère beaucoup. Moi, je suis complètement éc'urée ».

Entre les maîtres qui abandonnent leur chien qui coûte trop d'argent et les maîtres qui abandonnent leur chien qui ne rapporte pas d'argent, la SPA vit une période difficile.

Chienne de vie.

Pratique.

La SPA, est ouverte les lundi, mardi, mercredi, vendredi et samedi de 14 h 30 à 18 heures. Fermée jeudi, dimanche et jours fériés (04.70.20.24.19).