À mesure que les secondes défilent, j'oublie peu à peu que mon éternelle a pris la fuite. Mais le regard porté vers l'horizon, je fredonne encore et toujours cette même chanson. Celle qui dit qu'elle peut leur dire ce que je sais, le crier sur tous les toits, l'écrire sur la ligne d'horizon, que tout ce que nous avions a disparu désormais. Qu'elle peut leur dire que j'étais heureux et que mon cœur est brisé, que mes cicatrices sont ouvertes et que tout ce que j'espère sera impossible. J'ai appris à aimer la vie au travers de cette douleur qui me brûle les artères, j'ai dû comprendre l'abandon de l'amour pour convaincre mon âme que tous les attachements n'étaient pas fatals. Si la réussite ne tient qu'à un chemin, la guérison n'est qu'une question de choix. Il faut atteindre le fond des abysses, contrôler l'obscurité au-delà du visible pour réapprendre à courir au rythme de ces os qui se brisent. Si tu penses que la rédemption est une amie qui te délivre lorsqu'arrive la nuit, sache que celui qui n'a jamais connu la solitude ne saura jamais se cache en lui. J'ai la peur du vivant, celle qui te rappelle bien trop souvent que tout peut s'arrêter en un instant, celle qui te jure et te murmure que si tu n'agis pas dès maintenant tu monteras au paradis avec la peur du vide. Alors j'ai agis, j'ai teinté mes nuits blanches d'une bonne centaine de pas de danses. J'ai compris que l'orage était le plus beau des orchestres et que la pluie qui heurtait mon visage n'était qu'une manière différente de masquer mes larmes.