Maltraitance d'animaux : les Amis des bêtes portent plainte pour abandon

VILLENEUVE-SAINT-GERMAIN (02).

L'association Les Amis des bêtes du Soissonnais a porté plainte, hier, contre les maîtres de deux chiens laissés à l'abandon sans eau, ni nourriture, dans une cour fermée.

Fanny et Eliette, les deux chiennes rebaptisées tentent de se rétablir de leur piteux état, au refuge des animaux.

 ABANDONNÉES dans leurs excréments, sans eau ni nourriture, deux chiennes ont été retrouvées, jeudi dernier par les secours et l'association Les Amis des bêtes du Soissonnais, rue du Général-Pille.

Dans une cour fermée, près d'une maison désertée, ils étaient prisonniers de cet endroit, depuis plus d'un mois et demi. Alertés par les voisins, les pompiers et la police sont rapidement intervenus sur place et ont défoncé la porte de la cour à coup de pied-de-biche.

Dans la rue qui longe la cour, les voisins leur lançaient des morceaux de pain pour qu'ils puissent survivre. « Mais, les deux animaux se battaient pour pouvoir les manger », confie Marie-Elisabeth Fourt, vice-présidente de l'association Les Amis des bêtes du Soissonnais. Hier, celle-ci a porté plainte contre les maîtres, pour maltraitance et abandon assimilé à un acte de cruauté (article 521-1 du code pénal). « Quand on les a retrouvées, poursuit-elle, le cocker aveugle, âgé de 11 ans, était blotti contre le mur, sous la gouttière en espérant qu'une goutte d'eau puisse tomber dans sa gueule.

L'autre chienne, un croisé braque, âgé de 3 ans tournait en rond espérant trouver de la nourriture. » Son constat est amer quant au traitement des animaux dans la région. « Ils sont de plus en plus maltraités.

On se demande si cette tendance est liée à la crise économique et au malaise social ou à un laisser-aller des gens qui se moquent de tout. À Pâques, nous avions tenté de sauver Cachou, un croisé teckel qui avait été égorgé par cruauté.

On avait lutté une semaine pour le ranimer », se souvient-elle avec horreur. Auscultées par le vétérinaire, les deux chiennes en piteux état souffrent de diverses carences.

Cataracte et tumeur « Le cocker n'a jamais été soigné pour sa cataracte et souffre d'une tumeur cancéreuse. Nous lui cherchons une famille d'accueil. » Elle ajoute : « Ce n'est pas pardonnable, car à l'association nous mettons à disposition des gens à faible revenu, des moyens pour soigner leur animal », assure Marie-Elisabeth Fourt, qui ajoute avoir pris contact avec la Fondation Bardot pour qu'elle se porte partie civile au tribunal.

À ce jour, les deux chiennes semblent se rétablir tant bien que mal au refuge situé chemin de Venizel à Villeneuve-Saint-Germain. « Les deux chiennes sont cachectiques (d'une extrême maigreur et de mauvaise constitution) et le croisé braque ne pèse que 17 kg (au lieu de 26 kg pour son âge et sa taille).

On doit les nourrir cinq à six fois par jour, à petite dose. On leur prépare un régime particulier à base de croquette, viande blanche et pâte et ils doivent prendre des médicaments », confie la vice-présidente, tout de même contente d'être arrivée assez tôt avant la catastrophe. « C'était vraiment limite !

Les gens doivent savoir qu'on est toujours là, que ce soit pour les aider en leur prodiguant des conseils, ou pour les traîner devant le tribunal, en cas de maltraitance », conclut-elle.