À Singapour, la justice ne prend pas à la légère les cas de maltraitance animale.

C’est ce qu’a appris à ses dépends le maître d’un Border Collie qui enfermait régulièrement ce dernier sur son balcon, l’exposant à une chaleur parfois étouffante et aux intempéries.

Roy Ling Chung Yee, un habitant de Singapour, enfermait régulièrement son chien sur son balcon lorsqu’il s’absentait. Le balcon, qui mesure 3,5 mètres sur 1,5 mètres, n’est pas abrité du soleil parfois brûlant et des intempéries.

L’enquête a déterminé que pendant près de six mois, durant parfois six heures par jour, le chien était livré à des chaleurs extrêmes et à la faveur des conditions climatiques, le tout sans eau ni nourriture appropriés. Son seul abris était une petite caisse en plastique.

Des voisins, alertés par les aboiement incessants du chien et alarmés de le voir dans ces conditions, ont alors alerté la SPCA de Singapour (Société pour la prévention de la cruauté sur les animaux).

C’est ainsi qu’en juin 2011, l’association a commencé ses investigations pour conclure à une enquête approfondie, réunissant les preuves nécessaires pour conduire le maître insouciant devant un tribunal. Le personnel de la SPCA et des vétérinaires de l’AVA (Agri-Food and Veterinary) ont pris des photos et fait des vidéos pour étayer leur plainte.  

Condamné à une amende de 5000 $ pour avoir enfermé son chien sur son balcon

C’est donc le 20 août dernier que l’accusé s’est présenté devant le juge Ng Peng Hong, qui l’a condamné à 5000 $ d’amende (3811 €) pour « négligences et souffrances sur animaux ». Pour sa défense, l’accusé a expliqué qu’il n’était pas conscient de la souffrance de son chien car se dernier paraissait en bonne santé.

En effet, même si le chien ne présentait pas de souffrances physiques visibles, les vétérinaires présents à l’audience ont convaincu le juge sur le fait que le chien avait été très stressé durant ces conditions d’expositions prolongées au soleil et aux intempéries, ce qui est semblable à un acte de cruauté sur un animal.

C’est d’ailleurs ce que le juge expliquera à l’accusé décidément très insouciant : Faire souffrir son chien négligemment n’est pas lié au fait qu’il soit malade ou atteint physiquement… Le bien être du chien n’a pas forcement de rapport avec le fait qu’il soit en bonne santé ou non (déclarations du juge Ng Peng Hong) Pour Corinne Fong, la directrice exécutive de la SPCA, c’est un cas de jurisprudence visant à faire reconnaître et condamner les maîtres pour l’état de stress psychologique des chiens, provoqué par leur négligence et donc par leur maltraitance.

Elle explique : Quand la SPCA est appelée à enquêter sur d’autres cas, nous gardons en tête cette condamnation. Nous savons maintenant que si des propriétaires persistent à garder leurs animaux dans de mauvaises conditions, dans des conditions de vie terribles, nous pouvons les poursuivre.

La loi est de notre coté. C’est une belle avancée dans la condamnation des cas de cruauté envers les animaux, qui intègre l’aspect psychologique de la souffrance animale. À noter que le chien aurait pu mourir d’un coup de chaleur ou de déshydratation… Le maître s’exposait à une amende de 10 000 $ et/ou un an de prison ferme.

À quand cette reconnaissance et ces peines chez nous ? Partager !