La propriétaire des animaux était convoquée mercredi devant le tribunal correctionnel de Périgueux. Ce dernier rendra sa décision le 26 mars Dordogne :

le calvaire d’un troupeau de chevaux maltraités Les animaux ont connu une terrible disette dans cette ferme du lieu-dit Les Farges

Des boxes souillés d'excréments vaguement recouverts de foin. À l'intérieur, des chevaux faméliques nourris de quelques brins d'herbe.

Un peu plus loin, un cadavre de jument à moitié dévoré recouvert d'une bâche.

Là-bas, dans une poubelle, le corps d'un poulain. Sous le tas de fumiers, des ossements entassés. Pour garder les lieux, deux chiens décharnés qui tiennent à peine sur leurs pattes.

C'est ce terrible spectacle qu'ont découvert les gendarmes de Ribérac le 29 mai 2013, dans un centre équestre de Vanxains, en Dordogne, au lieu-dit Les Farges.

Ils avaient été alertés la veille par une plainte déposée par l'association de sauvetage d'équidés Zorte Berria.

Le 27 mai, ils avaient joué les acheteurs afin de découvrir le pot aux roses.Des problèmes d'argent

Ce mercredi, un box était vide au tribunal correctionnel de Périgueux. Celui de la prévenue qui était jugée pour mauvais traitements et détention de cadavres d'animaux. Cette femme de 37 ans, « mère de sept enfants de pères différents », ne s'était pas déplacée et ne s'était pas non plus fait représenter par un avocat. « Les absents ont toujours tort », en a déduit le conseil de 30 millions d'amis et du Centre d'hébergement et de protection pour équidés maltraités (Chem).

Constituées parties civiles, ce sont ces deux structures qui ont pris en charge les 19 chevaux et les deux chiens retrouvés « dans un état pitoyable ».

Les uns et les autres ont dû se contenter des déclarations de la prévenue lors de ses auditions : « Je ne mettais pas les chevaux au pré car il n'était pas clôturé. Mais je les nourrissais de foin trois fois par jour […]

La jument est morte après une chute mal soignée… » Ses explications, invoquant des problèmes d'argent, avec des créanciers et huissiers sur les talons, n'ont pas convaincu les parties civiles.

Aujourd'hui, les chevaux ont repris du poids. Mais les associations qui les hébergent exigent que les frais soient couverts en réclamant 28 396 euros.

Zorte Berria se contentera d'une peine symbolique d'1 euro et d'un suivi psychologique.

Le parquet a considéré que c'étaient « des problèmes d'argent », qui avaient conduit à cette situation, mais pas « une volonté de cruauté ».

Il a requis une amende de 600 euros et une interdiction d'activité de trois ans. Le tribunal rendra son délibéré le 26 mars.