Aix - SPA : "Je n'ai pas mis autant d'argent pour avoir cette m..." (Joissains)

Le maire avait rêvé d'un refuge SPA 5 étoiles pour chiens et chats (il peut accueillir 49 chiiens et bien plus de chats), qu'elle considère comme des êtres sacrés.

Pour ce faire, elle a mis les moyens puisque 2,1 millions d'euros ont d'ores et déjà été déboursés.

Hier, malgré cet investissement -- qui sera au final sans doute assez proche de celui de la construction de la salle polyvalente de la Duranne pour se faire une idée --, elle a été chamboulée par le résultat qu'elle a qualifié de "camp de concentration".

Sa visite -- épaulée de son directeur des services techniques et de son élue à la cause animale de la Communauté du Pays d'Aix  n'était déjà pas de courtoisie, puisque depuis l'ouverture officielle de ce refuge SPA, fin mars, des remontées d'informations négatives avaient déjà fait le chemin de l'Arbois à la mairie.

Mais elle a carrément tourné au psychodrame et à une grosse colère du maire, qui "veut le mieux pour les chiens".

Un surcoût conséquent

Dans la partie dédiée aux chats, un manque de cages, un mauvais positionnement de certaines, trop haut pour être utilisables, l'absence d'un vrai bureau pour la directrice de l'établissement --

Valérie Gandino, qui était déjà la responsable de l'ancienne SPA de l'Arbois  avaient entamé la liste interminable des choses à revoir et qui auront évidemment un surcoût conséquent.

Mais c'est dans la partie pour chiens que la moutarde est montée au nez, et les larmes aux yeux, de Maryse Joissains. Dans la fourrière, le sol de l'allée n'était, selon le maire, pas satisfaisant : le fait que les grilles des box ne soient ouvertes à l'air libre qu'à la moitié supérieure allait la révulser, tout comme ces problèmes d'écoulement des déjections canines, "qui passent d'un box à l'autre et donc quand les salariés nettoient, les excréments peuvent contaminer tous les chiens en cas de maladie" comme l'expliquait le maire.

Et, enfin, elle allait pester contre le manque d'une protection pour abriter les chiens de la chaleur.

"Les portes de box on va les remplacer, pour les évacuations ça va coûter cher, et pour la chaleur on peut installer des sortes de bâches amovibles" répliquait le chef des services techniques, auquel des réponses éclairs étaient exigées

. "On est deux siècles en arrière là" "Si ça coûte cher je ne veux pas que seule la Ville en supporte les frais, enchaînait le maire, mais d'où il sort l'architecte qui a fait cela ?

De l'école ?

En tout cas, je ne le veux plus. Je ne veux que des pros pour tout arranger". L'odeur ambiante allait en rajouter une couche. "Mais c'est quoi ça ?" questionne le maire

. "C'est l'odeur de la cuve où vont les déjections" répond la directrice. "Non mais on est deux siècles en arrière là, les gens ne vont pas venir adopter avec ce genre d'odeurs..." assurait l'édile qui allait légèrement flancher en entendant tous les aboiements des chiens , la gueule collée aux grilles et en constatant qu'aucun espace de liberté à l'ombre n'a été prévu.

La gorge serrée, elle lâchait : "Je n'ai pas mis autant d'argent pour avoir cette merde ! Si je m'écoutais je ferais passer le bulldozer. Il y a eu des erreurs sur toute la ligne alors vous (les services, Ndlr) vous démerdez, mais moi, je veux que tout soit réglé dans les 15 jours.

Et puis on va installer un parc dans ce grand espace boisé (elle montrait du doigt l'immense terrain qui fait face à l'entrée de la SPA), je veux que ça aille vite, je me fous des autorisations, même si je dois aller en correctionnelle..."