Poitiers : le CHU a entamé le processus de fin de vie de Titouan

Les parents du petit Titouan, Aurélien et Mélanie, jeune couple installé à Chaniers,(Charente-Maritime).

Le CHU de Poitiers a entamé le processus d'accompagnement de fin de vie pour le petit Titouan.

L'arrêt des soins du bébé, né grand prématuré le 31 août dernier, a été décidé par l'hôpital, jeudi soir, en association avec la famille. les parents d'un grand prématuré refusent les soins pour leur bébé Ce cas a provoqué une grande émotion et un vif débat éthique.

En grande détresse, les parents du nourrisson se sont opposés à l'équipe médicale, dénonçant ce qu'ils considéraient comme de «l'acharnement thérapeutique».

«Depuis plus d'une semaine, on a pris cette décision. Qui veut une vie de handicap pour son fils ? S'il y a des familles qui le souhaitent, nous ne le souhaitons pas», a déclaré le couple de trentenaires, originaire de Charente-Maritime, près de Saintes.

«On l'a vu pleurer, il s'agite et on nous dit "Ne vous inquiétez pas, il ne souffre pas, on le sédate. C'est très difficile», avait confié en pleurs, Mélanie, la mère. Face à cette réaction des parents, le centre universitaire avait répliqué, en démentant tout acharnement thérapeutique, écartant le débat récurrent sur l'euthanasie et en évoquant le besoin de prendre du temps.

«Nous ne sommes pas dans une réanimation intensive, pas dans un acharnement, mais dans un accompagnement, le temps de l'évaluation, pour être certains d'apporter les meilleures informations possibles», a expliqué le Pr Fabrice Pierre, chef du service gynécologie-obstétrique.

L'enfant, né près de quatre mois avant le terme, ne pesait que 900 grammes à sa naissance. Il a subi une hémorragie cérébrale, ce qui accentue le risque de séquelles graves. L'hôpital déclarait jeudi :

«L'état de santé du nouveau-né s'est dégradé ces dernières heures. La décision médicale de fin de vie a été empruntée «selon des pratiques recommandées, intégrant un avis extérieur, un avis éthique et une nouvelle réunion collégiale de l'équipe».

«Tout au long de sa prise en charge, des réunions collégiales ont très rapidement conduit l'équipe médicale à exclure tout acharnement thérapeutique» en se fondant «sur les données cliniques du nouveau-né», a précisé l'hôpital, soulignant que «l'avis des parents» avait été «entendu».