Viol d'une fillette à Arles : 20 ans de réclusion pour la mère et son amant

La cour d'assises des Bouches du Rhône a infligé une peine de 20 ans de réclusion criminelle à une mère et son amant coupables d'un viol sur une fillette de 3 ans commis en 2012.

Une mère et son amant ont été condamnés vendredi par la cour d'assises des Bouches-du-Rhône à 20 ans de réclusion criminelle pour le viol d'une fillette de 3 ans commis en 2012 à Arles.

La peine est assortie d'une sûreté des deux tiers de la condamnation et correspond aux réquisitions de l'avocat général.

«Ce maximum (NDLR : encouru par les accusés), c'est le minimum», avait-il lancé.

La mère, 31 ans, a été reconnue coupable d'avoir violée sa fille de 3 ans au printemps 2012 avec divers objets afin de réaliser des photos et des vidéos pour satisfaire, selon elle, son amant. Celui-ci, un cuisinier de 32 ans, était connu des services de police pour plusieurs condamnations, dont une pour corruption de mineurs alors qu'il avait 17 ans.

Il était également poursuivi pour le viol de l'enfant, lors de relations sexuelles à trois décrites jeudi à l'audience par la mère avec une précision glaçante.

L'homme a nié les faits reprochés, se contentant de reconnaître des «fantasmes» pédophiles, évoqués lors de conversations téléphoniques avec la mère. «Je suis impardonnable», lâche la mère de la fillette Mais l'avocat général ne l'a pas cru.

Il s'est notamment interrogé sur la disparition d'un ordinateur de l'accusé. «Cet ordinateur, c'est le témoin que vous avez jeté dans le Rhône», a-t-il tonné, évoquant un homme «ancré dans la pédophilie, fasciné par cet univers répugnant».

L'avocat de l'homme, Me Charles Reinaud, a pour sa part agité le spectre de l'erreur judiciaire, évoquant l'affaire Outreau ou le cas de Patrick Dils : «Dans la justice anglo-saxonne où on ne condamne pas sans preuve matérielle, je me serais sûrement assis après avoir plaidé l'acquittement».

Mais ce n'est pourtant pas le choix qu'il a fait, puisqu'il avait demandé la requalification des faits visant Nicolas en «complicité de viol» par des écrits ayant incité à le commettre - en l'occurrence, les échanges électroniques entre les deux amants -, des faits pour lesquels il encourt également 20 ans de réclusion.

Aux yeux de l'avocat, les accusations de la mère, que tous ses proches ont décrite comme obsédée par son amant, n'ont qu'un but : «Elle le veut tout à elle, en prison 20 ans, il ne sera à personne d'autre», avait lancé Me Reinaud.

De son côté, l'avocate de la mère, Me Sabrina Agostini, l'a décrite comme «une enfant dont on ne s'est pas occupé, une gamine qui se trouve moche, qui cherche sans cesse une affection.

C'est un être humain par un monstre». En pleurs, la mère a pris la parole une dernière fois : «Je suis impardonnable, ce que j'ai fait à ma fille, je le regrette, ce n'est pas digne d'une mère».