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horrible ils n'ont vraiment aucune humanité ni de coeur je les déteste
Par Anonyme, le 01.08.2023
ça le fait chez moi
Par Anonyme, le 20.06.2023
bonjour
de passage sur votre blog , quoi de plus beau que l'imaginaire cela laisse libre court
a plein d'idé
Par béchard josé, le 12.06.2023
joli loup. joli texte dessous.
Par Anonyme, le 10.06.2023
mes sincère condoléance
Par Anonyme, le 14.05.2023
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Date de création : 24.08.2008
Dernière mise à jour :
04.08.2023
96001 articles
Couches sales, réveil brutal, anxiolytiques... En gériatrie, j'ai vu des maltraitances
Les personnes âgées d'au moins 65 ans représentaient près de 17,5% de la population française en 2013
Il y a quelques années, j’ai été atteint d’une tumeur au cerveau. Pendant un an, j’ai donc passé mon temps dans différents milieux hospitaliers. Je me suis toujours senti accompagné par le personnel au point de développer une certaine admiration pour ces gens.
Guéri, ma vie a pris un tout nouveau sens : ils m’avaient aidé, j’avais moi aussi envie de servir à quelque chose. C’est pourquoi j’ai décidé de me réorienter pour devenir aide-soignant. J’avais arrêté mes études à l’école d’infirmière en deuxième année. Je suis donc devenu aide-soignant en intérim dans la région du Sud-Ouest, en particulier dans les services de gériatrie.
Pendant deux ans, j’ai enchaîné les missions de quelques jours seulement, changeant régulièrement de lieux de travail. C’était difficile, mais le plus dur a été de voir comment les patients étaient traités.
Des protections hygiéniques non changées
J’ai assez vite été témoin de maltraitances. Au début, je pensais que je manquais de clairvoyance, que je m’imaginais des choses. Puis, j’ai réalisé qu’il y avait bien quelques disfonctionements. Pas dans tous les hôpitaux, mais dans un grand nombre.
Au service gériatrie, le personnel de jour doit normalement faire une dernière ronde en fin de journée pour s’assurer que tout va bien. En poste de nuit, il m’est arrivé plusieurs fois de constater que les protections hygiéniques n’avaient pas été changées en fin de journée.
Les pensionnaires étaient restés près de six heures dans leur urine, voire davantage. Certes, la plupart de ces patients réagissent peu ou pas du tout, mais cela ne justifie en rien qu’on ne s’occupe pas d’eux. En les voyant, j’avais toujours une pensée pour mes grands-parents.
Jamais je n’aurais accepté de les voir traiter ainsi. Des pensionnaires "gavés" de médocs La plupart des patients étaient traités comme de simples corps. Tous les pensionnaires étaient systématiquement "gavés" de traitements comme des diurétiques, laxatifs, anxiolytiques, en plus de leurs traitements spécifiques.
En découvrant la masse de produits qu’on leur donnait, j’ai demandé quelques explications aux infirmières. Elles me répondaient simplement que "c’était comme ça". Quand je soulevais l’idée d’en parler au médecin, elles me faisaient comprendre que j’avais plutôt intérêt à me taire car il n’aurait pas apprécié. Je me disais que je n’avais pas suffisamment de poids pour en parler, car je ne suis jamais resté très longtemps dans le même hôpital.
Faire les toilettes à 7 heures du matin J’ai aussi été témoin de toilettes à faire en quinze minutes, à partir de 7h du matin, avec réveil brutal des pensionnaires. Ils étaient priés de se réveiller qu’ils le veuillent ou non.
Mais je crois que ce qui m’a le plus choqué, c’est la salle à manger. Tout le monde y était mélangé. Je voyais des pensionnaires souffrant de démences diverses côtoyer des personnes âgées tout à fait conscientes, avec la violence psychologique que cela entraîne. Parfois, les patients se trompaient de chambre et on les retrouvait dormant dans le lit d’autres pensionnaires.
Cela ne choquait personne, mais moi, je ne comprenais pas. Pourquoi ne séparions-nous pas les personnes âgées autonomes et celle qui n’avaient plus toute leur tête ? Et puis, j’ai eu finalement ma réponse : il n’y avait pas assez de places. J'ai prévenu ma boîte d'intérim Quand j’essayais d’évoquer ces problèmes avec le personnel, je sentais qu’il ne voulait pas en parler.
J’ai parfois eu l’impression que cela faisait aussi partie d’une routine, que la relation soignant-patient s’était déshumanisée, peut-être à cause de la réduction des heures. J’ai par la suite signalé à ma boîte d’intérim les endroits où j’avais observé des maltraitances et dans lesquels je ne voulais plus travailler.
Ils étaient au courant. Si eux voulaient envoyer des travailleurs, soit, mais il fallait qu’ils se passent de moi. Après ce signalement, j’ai constaté qu’on m’appelait nettement moins souvent. J’ai essayé de conserver des relations avec les personnes âgées, mais cela était de plus en plus difficile.
Finalement, j’ai décidé de quitter ce métier. Trop de négligences Loin de moi l’envie de généraliser ces disfonctionnements, mais je pense qu’avec le recul, 20% de ce que j’ai pu voir relève de la maltraitance. Je ne me permets pas de juger les gens qui travaillent en gériatrie car c’est un milieu difficile dans lequel il n’existe pas de guérison, le but primordial et essentiel de la médecine.
Cependant, je trouve que l’on néglige trop souvent l’humanité que l’on peut trouver dans le regard et la mémoire d’un ancien.
Propos recueillis par Louise Auvitu