Médecine. Greffer une tête humaine, le pari fou d'un médecin italien

 Il serait désormais possible de greffer le corps d'un donneur sur la tête d'un patient.

Ce projet fou d'un médecin italien devrait être présenté, en juin, aux Etats-Unis.

En 2013, le neurologue italien Sergio Canavero se lançait le pari fou, de réaliser la première greffe de tête dans les deux ans. Sa prouesse, exposée dans la revue scientifique Surgical neurology International, devait permettre aux personnes tétraplégiques de retrouver leur mobilité.

Alors que l'échéance approche, Sergio Canavero, devrait proposer de nouvelles avancées lors du Congrès de l'Académie américaine de chirurgie neurologique, en juin prochain, rapporte RTL.

Le neurochirurgien de l'université de Turin estime, en effet et malgré ses détracteurs, que la greffe est aujourd'hui « tout à fait réalisable ». Le professeur Canavero aurait, enfin et après trente années de recherches, trouvé « la technique cruciale qui permettrait de fusionner la moelle épinière du donneur et du receveur ».

L'expérience déjà testée sur des singes Un optimisme qui trouve son origine dans la réussite de tests effectués dans les années 1990 sur des animaux par un chercheur américain.

Sa série d'expérimentations avait, en effet, rendu possible la transplantation d'une tête de singe sur le corps d'un animal de la même espèce. Le singe n'avait survécu que deux jours, mais d'autres cobayes avaient vu leurs vies s'allonger, bien qu'ils restaient paralysés, la moelle épinière endommagée leur faisant perdre leurs facultés motrices.

C'est sur point qu'a travaillé le docteur Canavero. « La tête du receveur sera placée en hypothermie. Puis, nous collerons la tête du receveur sur le corps du donneur, nous reconnecterons la moelle et les différents tissus », confie le neurologue en évoquant un nombre « important de volontaires ».

Et d'ajouter : « La partie la plus difficile était jusqu'alors de reconstituer la continuité de la moelle épinière, ce détail est maintenant réglé grâce à l'utilisation de matériaux chimiques, qui permettent de rétablir les liens entre les fibres nerveuses. » Un docteur Frankenstein sans financement Rejet du greffon et problèmes éthiques inquiètent d'ores et déjà nombre de chercheurs qui rélèvent également, d'après Sciences et Avenir, que si le receveur désirait des enfants, ces derniers seraient issus du corps du donneur.

Reste alors le débat autour du coût d'une telle opération alors que, selon RTL toujours, une équipe médicale de 150 personnes devrait être mobilisée pour une estimation frôlant les 10 millions d'euros. Autant de questions qui restent en suspens, Sergio Canavero (Docteur Frankenstein, comme le surnomment déjà certains médias italiens, NDLR), n'ayant pas reçu le financement nécessaire à la poursuite de ses études.