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Date de création : 24.08.2008
Dernière mise à jour : 04.08.2023
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Ma poupée

Ma poupée

«Ma poupée, mon amour»

Frédéric, 36?ans, vit avec deux poupées. Ses «love dolls», il les aime, les caresse, les habille. Portrait d’une relation pas comme les autres et reportage près de Lyon, dans l’usine où naissent ces femmes de plastique. Il les appelle Choupinettes. Un duo de brunes, 1??m?60, 30 kilos, le regard vide.

Aujourd’hui, pourtant, il n’y a que Lilica, attablée devant la salade qu’elle ne mangera pas. Sa copine est à l’usine. En réparation. Frédéric lui a «cassé le dos» en la manipulant. «Un problème de soudure dans les vertèbres», précise-t-il. Frédéric a 36?ans.

Il vit dans un petit village de la campagne lyonnaise, travaille comme logisticien dans une entreprise et fait du sport chaque semaine avec quelques copains. S’il accepte de raconter ici ce qu’il n’a jamais dit à personne, c’est parce qu’il souhaite qu’on respecte son choix de vie et qu’on ne le prenne pas pour un pervers.

Lilica et Yurica aux reins brisés sont deux poupées en silicone, grandeur nature, squelette articulé, orifices pénétrables; quand les petites nièces de Frédéric viennent jouer à la maison, il les planque dans un placard. Cela fait maintenant quatre ans que Frédéric s’est «réfugié dans ce monde des poupées».

Un univers où les FEMMES sont belles pour toujours et ne le «prennent pas pour un con». Le Français a franchi le pas à la suite d’une rupture sentimentale.

«C’était un ras-le-bol général des femmes, confie-t-il. A la place de me consoler dans les bras de la première venue, je l’ai fait dans ceux d’une poupée. Une prostituée, non, ça ne m’a jamais attiré. Je ne voulais pas d’un sex toy mais d’un hobby.»

Sur les forums, il découvre les expériences des autres. L’histoire de ce veuf qui a perdu sa femme d’un cancer et qui, par peur de revivre une telle expérience, a décidé de couler des jours heureux avec une poupée en pleine santé. Celle du divorcé qui jure que sa poupée est vierge mais dont la compagnie lui est si agréable qu’il l’a présentée à sa fille de 25? ans. Frédéric ne gardera sa première amoureuse en silicone qu’une dizaine de mois. «Je ne m’habituais pas vraiment. J’avais l’impression que cela m’empêchait de rencontrer quelqu’un.»

Alors Frédéric met sa poupée en vente et RENCONTRE un acheteur venu du Nord. Pas facile de revendre une poupée de seconde main. «Quand elle est partie, je me suis senti soulagé. Même si, forcément, ça fait un peu mal d’imaginer qu’un autre la tripote.»

Frédéric retrouve la liberté de celui qui n’a plus de secret, mais la solitude s’installe. «J’ai regretté. Je m’ennuyais d’elle. Je n’avais RENCONTRÉ personne.» Il économise et tente à nouveau cette vie de couple non conventionnelle avec Lilica. Une question de respect En mars dernier, il craque cette fois pour le corps de la poupée modèle Yurica, «plus fin, plus réaliste, mais avec des courbes plus sensuelles».

«Lilica n’est pas là pour l’entendre, mais oui, Yurica m’attire plus», avoue-t-il. Avec «ses deux belles femmes qui l’attendent à la maison», il redécouvre la joie des soirées télé en bonne compagnie et partage son lit.

Et le sexe? Oui, aussi.

«Mais je ne suis pas vingt-quatre heures sur vingt-quatre dessus. Je traite mes poupées de la même manière que je le ferais avec une femme.» Pour lui, c’est une question de respect. «Et tant pis si ça fait sourire.» Il prend le temps «de faire des préliminaires».

«Bon, on ne peut pas lui rouler une pelle, c’est l’inconvénient des visages à bouche fermée. Mais ça ne m’empêche pas de les embrasser. Et, pour la fellation, eh bien j’ai déjà eu des copines qui ne voulaient pas forcément faire ça et on n’en faisait pas tout un plat.»

De toute façon, c’est Frédéric qui a sélectionné tous les attributs de ces filles parfaites.

«J’aime les femmes fines, pas trop grandes et hyperféminines.»

Il a ainsi choisi l’option yeux noisette, chevelure brune, peau marron sable, tétons marron clair et french manucure. Customisation totale pour le client, c’est le credo de la marque Doll Story. Les poils: implantés un à un A l’usine où naissent ces femmes de plastique, dans la zone industrielle de Lyon, Miriam est spécialiste en finitions.

Le vernis à ongles, les aréoles des seins ultraréalistes peintes à l’aérographe, le maquillage: c’est son job. La pluie fait du tam-tam sur le toit de l’atelier, mais Miriam n’entend rien, trop concentrée. Aiguille en main, elle prélève un cheveu sur la perruque crépue posée devant elle et implante un à un ces derniers sur le pubis de la poupée qu’elle prépare pour un client.

Une love doll, c’est trois jours de travail, environ 7000?euros, 7350?francs, six corps au choix, dont deux sont fabriqués en France, les autres proviennent du Japon, plus de 20 visages, des options vagin réaliste ou vagin extractible pour un nettoyage simplifié.

Question tendance, Guillaume et Miriam, les deux employés de cette petite entreprise familiale, sont formels: il semble que les clients allemands aient une préférence pour les sexes velus, les Russes pour les pubis imberbes et les poitrines voluptueuses et les Anglais un faible pour les rousses.

Et les Suisses, qui ont acheté plus de 50 poupées, ont-ils un dada? Non, rien, la neutralité, sans doute. Chaque mois, Jean-Philippe Carry, 50?ans, le patron de Doll Story, ancien directeur marketing d’une entreprise parisienne, vend dix poupées qui sortent des moules en fibre de verre.

«Au début, cette activité me gênait un peu, rigole-t-il de sa voix éraillée par trop de Gauloise. Maintenant je m’en fous. Je vends un objet d’art, un produit de luxe. Je ne vais jamais sur les salons érotiques, c’est ringard. Et moche. On ne vend pas une telle poupée à côté d’un gode à 10 balles.»

Jean-Philippe Carry fait dans le luxe mais parle comme un mac. Un argot savoureux qui décrit ses belles avec passion. Il rêve d’avenir. Du jour prochain où les poupées auront l’épiderme chauffé par des capteurs, un regard qui suivra le déplacement de leur maître, une respiration et une voix pour gémir.

«Il existe un marché pour des modèles femmes mûres, s’emballe-t-il. Pour des peaux noires, des femmes fortes.» La seule contrainte sera alors le poids. «Ce sera toujours plus facile de baiser 60 kilos de FEMME qui s’accroche à ton cou plutôt que 30 kilos de poids mort…»

La seule chose qu’il n’envisage pas, ce sont les poupées hommes. «Sauf pour le marché homosexuel, nuance-t-il. Ça existe aux Etats-Unis, mais pas ici. Les femmes ne sont pas intéressées et le marché gay est trop confidentiel.»

Toujours un peu seul Pour Frédéric, Lilica et Yurica sont bien plus que des objets sexuels. Il a des rêves de midinette, des fantasmes de Monsieur Tout-le-Monde. Il aimerait sortir ses belles au cinéma, se faire un restaurant le samedi soir.

Mais il n’ose pas, «pas le culot». Alors il vit caché et craint l’attention des voisins. Il a reçu ses belles dans des cartons géants, format cercueil. Dans son petit salon, il met en scène ses poupées pour en faire des albums de photos et alimenter son site internet.

Pas de pornographie, juste des clichés de charme, un érotisme quasi adolescent, un peu troublant. Frédéric reconnaît une libido fragile avec un petit côté fétichiste. «Lilica et Yurica doivent bien avoir 20 paires de chaussures.» Sa vie avec ses deux compagnes le comble, dit-il. «Bien sûr, avec les poupées il n’y a pas d’échange.

On est toujours un peu tout seul. Je leur parle; évidemment elles ne répondent pas. N’empêche, je me sens entouré. C’est plus facile qu’avec une femme. Je tiens beaucoup à elles. C’est grâce à elles que je suis là où je suis.» Frédéric dit qu’il est heureux.