La tempête fait rage et nous enrage nos pauvres cerveaux dérangés. Un vent violent dans la douceur d'une journée hivernale. Une journée spéciale pour quelques milliers de terriens enterrés dans leurs pures traditions aux parfums vanillé de pains d'épices artisanaux. Une journée spéciale aussi pour quelques extra-terrestres déterrant le laser de guerre, l'espace d'une nuit étoilée au large d'un univers perdu dans d'infinis tendresses. L'humour d'amour et délicatesse de paix, principaux mets d'une tablée ensoleillée de sourires conviviaux. Des plats uniques, à la portée des bourses de tout le monde, et pourtant très rares. Difficile à dénicher sur nos étals d'égoïsmes, d'égocentrismes et d'un "chacun pour soi" aux senteurs poivrées de haines viscérales. Mais ce vent qui migraine mon esprit dans une douleur palpable, m'invite à tempêter mes idées reçues d'un monde merveilleux. Je ne pleure pas le sort des âmes en détresse, perdues, violentées, assassinées, buvant leurs solitudes sur le bitume froid d'une petite ruelle étroite et sombre. je ne pleure pas la guerre et le cynisme des fidèles infidèles sur leur veau d'or argenté du bronze de nos vies. L'appel du désespoir en des espoirs stupides d'un peu de chaleur. Petite flamme pour le coeur, pour l'âme et pour le corps. La fin d'une faim d'un estomac gelée de gerçures en crevures. Ce soir, malgré les fortes bourrasques qui leur bouffe un peu plus les engelures de leurs doigts salis, ce soir, nous allons festoyer en famille, nous allons oublier les oubliés, sourire et rire. Ce soir, nous allons fêter Noël. En pardon de notre égoïsme, nous allons offrir notre premier verre en pensées aux malheureux de cette planète et des autres galaxies. Cela ne les réchaufferas pas, ne les rendras pas plus heureux, ne fera revenir personne du monde du silence, n'empêchera pas cette grenade d'exploser, ni cette femme de perdre son combat contre la maladie. Cela n'empêchera pas le Père Noël d'oublier les quelques milliers de cheminées d'enfants écartés du chemin "normal" de la vie., ni le vent de souffler. Au mieux, cela soulagera quelques minutes nos consciences de bonheur. Ne culpabilisons pas d'être heureux mais n'oublions pas non plus "les autres". Saperlipopette... je vais faire un pied de nez à ce fichu vent, prendre un cachet, un de ces trucs qui sont sensés diminuer nos maux et je vais commencer quelques préparatifs festifs. Je pense à VOUS, je pense à NOUS, je pense à EUX..