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Date de création : 24.08.2008
Dernière mise à jour : 04.08.2023
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8 ans requis

Publié à 17:56 par fandeloup Tags : nuit femme vie fille
8 ans requis

Le Kremlin-Bicêtre : 8 ans requis contre l’esthéticienne qui mutilait ses clientes

 C’est dans son pavillon cossu de la rue des Martinets au Kremlin-Bicêtre que Thi Dao, 55 ans, avait installé une véritable salle d’opération d’esthétique… alors qu’elle n’avait aucun diplôme dans ce domaine.

 Elles sont sagement assises au premier rang de la salle d’audience. Certaines pleurent, d’autres ne le peuvent plus. Privées de leurs larmes après être passées entre les mains de Thi Dao, une esthéticienne du Kremlin-Bicêtre qui pratiquait des opérations de chirurgie esthétique sans avoir aucun des diplômes requis.

Jugée pour exercice illégale de la médecine, violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente devant le tribunal correctionnel de Créteil lundi, lors d’une audience qui s’est achevée tard dans la nuit, l’esthéticienne du Kremlin-Bicêtre n’a donné aucune explication.

Tête baissée, celle dont son avocat explique qu’elle a de graves problèmes de santé, est toujours détenue depuis deux ans et deux mois.

A la barre, sa fille et son mari, accusés de l’avoir aidée lors de certaines «opérations ». Des allégations qu’ils nieront tous deux avec force contre les témoignages des victimes qui relatent leur présence à l’un ou à l’autre.

«Il y a donc des menteurs dans cette salle ? » lance alors le président aux deux complices. Pas de réponse.

Chacune leur tour, les victimes reviennent brièvement sur leur calvaire. Il y a celle qui a perdu un oeil après une «opération » sur les poches de ses yeux.

«Elle avait piqué dans le globe oculaire, le nerf optique était détruit »

«Ma vie n’est plus la même depuis ce jour-là ».

Tellement meurtrie par sa dramatique mésaventure, cette quadragénaire préfère se réfugier dans l’anonymat. Avec beaucoup de courage, comme ses «compagnes » d’infortune, elle a tenu à affronter celle qui a «ruiné sa vie » en lui laissant croire qu’elle allait l’améliorer.

«Cela fait des années que je travaille de 17 heures à 3 heures du matin, se souvient l’employée de restauration. J’avais des poches sous les yeux que je ne supportais plus ».

L’une de ses amies, âgée de 55 ans mais en paraissant 40 ans après l’intervention, lui conseille alors d’aller consulter Thi dao.

« Il y avait des diplômes sur les murs, je pensais vraiment qu’elle était médecin. Elle m’a anesthésiée mais je voyais tout. Je l’ai vu couper la peau sous les yeux et gratter la graisse, comme on gratte la graisse sur un roti. Au fur et à mesure, elle me la montrait ».

Pendant trois jours, la patiente ne pourra pas ouvrir l’oeil gauche. Quand elle appelle Thi, celle-ci lui conseille d’attendre. C’est son entourage qui la «forcera » à consulter un ophtalmologue puis les urgences de l’hôpital spécialisé des Quinze-Vingts à Paris.

«Elle pensait avoir à faire à un médecin, elle avait confiance, cette attente a aggravé son état », insiste Me Talïa Coquis, son avocate.

«Quand je suis arrivée aux urgences, on m’a dit qu’il était trop tard. Elle avait piqué dans le globe oculaire, le nerf optique était détruit. Je n’y voyais plus ».

Il y a celle qui ne peut plus quitter ses lunettes de soleil. Lors de son opération, Thi lui a coupé les paupières, elle ne peut plus fermer les yeux. Même pour dormir. Il y a celle aussi, venue pour un maquillage permanent de ses sourcils.

«Le tatouage qu’elle m’avait fait n’allait pas. Elle a incisé le tatouage et a enlevé un bout de peau aux ciseaux, frémit encore la jeune femme. Et elle me l’a montré ! ».

Il y a celle qui a subi de multiples interventions et qui aujourd’hui encore, sent «du liquide couler d’une plaie qui ne cicatrise pas ».

Ou celle enfin qui porte encore des pansements sur le visage, témoins de sa sixième intervention de reconstruction facile, intervenue il y a seulement 15 jours. Un dramatique catalogue de l’horreur.

«Concédez-vous qu’il y a eu un dérapage dans vos pratiques ? » tente le président.

«Ce sont les clientes qui insistaient » concède-t-elle dans un souffle. Une explication maladroitement relayée par sa fille : «et quand elle fait des petits trucs qui ne plaisent pas, elles déposent plainte ! » Un frisson de répulsion parcourt le banc des victimes pour qui «il n’y a pas de petits trucs qui ne plaisent pas, mais des infirmités à vie ».

Une attitude que le procureur va accentuer dans son réquisitoire en dénonçant «un cynisme remarquable de ces gens qui ne pouvaient ignorer ce qu’ils faisaient ».

Et de réclamer 8 ans de prison contre Thi Dao, 4 ans dont 18 mois avec sursis contre la fille, et 18 mois de prison contre l’époux avec mandats de dépôt à l’audience.

Les avocats de la défense ont bien tenté de faire comprendre qu’au Vietnam, pays d’origine de la famille, «ce genre d’activités se pratique couramment ».

Avant de conclure : «Aujourd’hui, elle souhaite que les victimes la pardonnent ». Le délibéré sera rendu le 4 avril.