Les nuisibles pullulent dans un appartement de la cité des Indes occupé par une famille avec quatre enfants. Et cela fait deux ans que cela dure. La scène confie presque à l’horreur.

Dans la tour 13 des Indes, à Sartrouville (Yvelines), l’homme prévient avant de déplacer son frigo. «Vous êtes prêts ?», interroge-t-il. D’un coup, il le déplace en oblique. Sur le mur blanc grouillent des dizaines de cafards. Une vision qui semble inimaginable, mais pourtant bien réelle.

Cela fait maintenant deux ans, que Farid, sa femme et leurs quatre enfants vivent avec ces insectes. «Nous sommes obligés de jeter la nourriture continuellement, souffle cet homme. Les fumigènes n’y changent rien. On ne les voit pas pendant deux jours et ils reviennent».

En dehors de cette cuisine littéralement infestée, à chaque coin de plafond, il n’est pas difficile de voir des petits groupes d’insectes. En plus du traumatisme de la famille, de l’insalubrité permanente, Farid ne cache pas un sentiment d’humiliation, notamment vis-à-vis de ses enfants, âgés de 5 à 17 ans.

«Quand ils vont à l’école, les petits retrouvent parfois des cafards dans leur cartable, leur trousse ou leur cahier», déplore Rachid. Mais à cause d’une situation financière compliquée et de deux loyers impayés, il n’ose faire entendre sa voix. «Aujourd’hui, on a baissé les bras», souffle-t-il. Des opérations de fumigation ou nébulisation «Deux impayés comparés à deux années d’un tel préjudice, ce n’est rien !», s’indigne Lofti Habib, adhérent de la Confédération syndicale des familles (CSF) et représentant des locataires du quartier.

Ce dernier cherche aujourd’hui à attirer l’attention sur les conditions de vie dans la tour 13. «On a vraiment besoin d’aide pour que cela change», insiste Lofti Habib. S’il précise qu’un «relogement n’est pas à l’ordre du jour», le bailleur, le Logement Français, se défend de ne rien faire, affirmant avoir «engagé depuis plusieurs semaines des moyens exceptionnels afin d’éradiquer cette situation». «Trois opérations de fumigation ou nébulisation» ont déjà eu lieu dans le logement de Farid, rapportent ses services, pour qui, «l’origine de cette situation provient d’un défaut d’entretien et de nettoyage du logement par l’occupant des lieux». «J’ai accepté tout ce qu’on m’a demandé de faire, mais il faut trouver une vraie solution, car aujourd’hui, c’est invivable» soupire, à bout, Farid.