POUR TOUS LES PETITS VIEUX !!!!

Ils font ce qu’ils peuvent pour nous aider et moi, je commençais à me résigner .À compter celles et ceux qui, heureux et soulagés avaient été choisis en vue d’une adoption et frétillaient de joie au jour du grand départ. Quelquefois, des humains s’arrêtaient devant mon box .Au début, je m’avançais timidement vers eux. Cherchant le contact d’une main, un regard,un espoir de quitter le refuge et d’offrir à qui m’aimerait tout l’amour que j’avais à donner

Mais je n’étais pas la plus belle. Des poils blancs me couvraient le museau .Mon ventre, fatigué par toutes les portées se laissait aller mollement. Et puis j’avais déjà huit ans .Quand la fourrière m’a conduite ici j’en ai vu passer des compères ! Des chiens dangereux, soi-disant. Des tous petits, d’autres plus grands .Des petits devenus trop grands dont les familles se séparaient car il ne les amusait plus

Un jour s’en vint une petite fille accompagnée de ses parents. La petite fille avait neuf ans .Juste ce jour-là .Le même âge que moi .Elle cherchait un joli bichon. Sans plus d’espoir, je reste au fond de mon abri aux lourds treillages .Lorsque j’entends une petite voix très doucement me dire : « viens là… »

Elle me tend la main par la grille et je lui offre mon museau blanc .Elle me dit que je suis très belle et ses yeux ont tant de tendresse que j’appuie ma tête dans sa main cherchant à prolonger encore ce contact, cette chaleur du corps qui m’ont tant manqué depuis lors .Le lendemain, elle vint encore. Je l’ai reconnue tout de suite. Mais quelque chose avait changé car le gardien accompagnait la petite fille et ses parents. Et il était tout souriant. Il ouvrit la porte de ma cage .S’effaça pour laisser le passage .Et la petite fille s’accroupit pour m’accueillir tout gentiment. Me caresser en murmurant « Tu as une famille, maintenant »

Un dernier regard en arrière. Vers les autres, aussi vieux que moi qui auront peut-être la chance de trouver la vie et l’amour avant que, faute de place ils soient sacrifiés froidement.