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Date de création : 24.08.2008
Dernière mise à jour : 04.08.2023
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❌ EN DÉFENSE DES ACTIVISTES INCULPÉ.E.S POUR LES BLOCAGES D'ABATTOIRS ET LES CAILLASSAGES DE BOUCHERIES : UN MOUVEMENT DE JUSTICE SOCIALE N’EXISTE PAS SANS ENNEMIS DÉSIGNÉS ET CIBLÉS !

[En résumé : Ces actions directes ciblées redonnent de la puissance politique au mouvement antispéciste. Répéter constamment que nous luttons contre un "système" et non contre des individu.e.s est le meilleur moyen de rendre inoffensif et inefficace notre mouvement de justice sociale !

Privé de toute perspective de confrontation directe avec celles et ceux qui font l’Etat et l’économie spéciste, il semble condamné au registre purement symbolique dans un espace public sous contrôle.

On peut s’interroger : pourquoi les mots « opposition », « ennemi », « pouvoir » sont-ils bannis de nos répertoires militants ? Pourquoi avons-nous si peur de nous positionner clairement « contre » ?

Les institutions de domination que nous combattons s'incarnent dans des individus bien réels. Elles ne sont pas que de vagues entités inatteignables car non définissables. Nos ennemis ont un nom et un visage ; il faut les nommer, les viser par notre activisme. Face à la répression déployée par l’Etat, nous devons faire bloc derrière les activistes inculpé.e.s et pratiquer massivement l’action directe. Les "grandes" associations animalistes qui s’empressent de se désolidariser de ces actions par pur souci "marketing", craignant de perdre leurs dons et adhésions, ne sont pas seulement inutiles mais néfastes au mouvement de libération animale.]

 

ACTUALITÉ

• Nous avons assisté, cette semaine, à une inquiétante instrumentalisation de l’appareil répressif contre des activistes antispécistes, et ce dans le but clairement affiché de freiner la pratique de l’action directe. Ce double phénomène de criminalisation des opposant.e.s à un système d’oppression et de dépolitisation de leurs actes devant les tribunaux de droit commun doit être dénoncé avec force.

♦️ Lundi, ce sont des activistes de l’organisation 269 Libération Animale qui ont été condamnés à 3000 euros d’amende chacun pour avoir, avec 70 autres militant.e.s, occupé un abattoir et bloqué son activité durant plusieurs heures. Une condamnation qui s’ajoute à une longue série de mesures répressives que subissent les deux fondateurs et activistes de cette organisation :

www.politis.fr/articles/2018/06/tribune-halte-a-la-repression-de-la-cause-animale-38910/

Mais pendant que le bâton de la justice vient sévèrement frapper ces activistes, rappelons que Monsieur Vincent Harang, directeur de l’abattoir du même nom, demeure impuni. Il a pourtant, au cours de cette action, plaqué violemment au sol un jeune photographe accompagnant les activistes, puis placé un couteau sur sa gorge et enfin prononcé des menaces de mort explicites à son encontre. Qu’attend la procureure de Versailles pour le mettre en examen ?

♦️Mardi, ce sont des activistes lillois.es suspecté.e.s d’avoir caillasser des boucheries qui ont été perquisitionné.e.s et placé.e.s en garde à vue dans des conditions absolument honteuses et en totale méconnaissance de leurs droits. Suite à ce coup d'éclat d'une police à la solde des lobbies spécistes, une activiste que nous connaissons et qui participe par ailleurs aux actions dites de "désobéissance civile" de notre association, se trouve placée sous contrôle judiciaire jusqu’à son procès.

Nous lui témoignons aujourd'hui tout notre soutien. La disproportion des moyens répressifs mis en oeuvre contre ces personnes montre une instrumentalisation inquiétante de l'appareil judiciaire. Mais le plus grave demeure sans aucun doute l’absence de soutien de l’ensemble du mouvement antispéciste, à commencer par les représentants des grandes associations.

 

POURQUOI SI PEU DE SOUTIEN ?

• Ces activistes, qu'ils agissent dans le cadre d'actions organisées par 269 Libération Animale ou de manière autonome, sont globalement peu soutenus dans un milieu animaliste si attaché au regard de la “sainte” opinion publique (instrument au service des dominants), incapable de sortir du dogme de la non-violence et de comprendre qu’on ne combat pas un système d’oppression en convertissant les gens.

Aucun mouvement de justice sociale n'a jamais réussi à atteindre son objectif en utilisant, comme stratégie majoritaire, le prosélytisme consistant à changer le comportement des citoyens dans leur vie privée ! Jamais. Il faudrait peut-être que les militant.e.s se montrent plus curieux sur l’histoire des luttes et apprennent à réfléchir par eux-mêmes, au lieu d’attendre les directives données par des associations devenues de véritables entreprises de la “protection animale”.

Oser faire les louanges a posteriori et de façon révisionniste de la non-violence est uniquement permise par une situation initiale de privilège et une volonté de mettre en scène les luttes.

« En 1906, l’opinion publique était largement favorable au droit de vote féminin mais en quoi cela servit il la cause ? Nous demandions au public beaucoup plus que de bons sentiments. Nous l’appelions à exiger du gouvernement de céder à l’opinion publique et de donner le droit de vote aux femmes . Nous déclarions la guerre non seulement à toutes les forces anti-vote mais aussi à toutes les forces neutres et inactives. Chaque homme ayant un vote serait considéré comme un ennemi du vote des femmes à moins qu’il ne s’engage activement pour notre cause. »

(Extrait de l’autobiographie d’Emmeline Pankhurst, « Suffragette. Genèse d’une militante », éd. Ampelos, 2016)

 

ISOLEMENT DES ACTIVISTES RADICAUX

• La police, les médias et la justice construisent une "narration" mensongère de ces actions aujourd’hui incriminées : elles seraient l’expression de la violence propre à une petite minorité au sein du mouvement antispéciste, une minorité animée par des idées « gauchistes », « insurrectionnelles », etc. Cette vision réductrice de ce qui se passe empêche toute appréhension politique de cette séquence, le mouvement antispéciste ne semble pas percevoir l’importance de faire « bloc » derrière ces activistes inculpé.e.s alors même qu’ils sont parvenus à créer une brèche médiatique énorme.

Nous sommes nous-mêmes accusés par les autorités (et indirectement les médias) d'avoir encouragé ce type d'activisme en défendant ouvertement la pratique de l'action directe. Peut-être. Peut-être que le fait d'avoir (enfin !) oser parler d’échec de la cause animale, d’avoir montré que nous pouvons affronter des puissants sur les lieux même d’exploitation, d’avoir fait se rencontrer des activistes, d'avoir politisé le discours antispéciste et enseigné les modes de lutte ont inspiré en partie ce type d'actions mais pourquoi faudrait-il s'en offusquer ? 269 Libération animale n’a jamais été pensée comme une “association” classique, elle est un déclencheur.

Elle a réussi à amorcer une réflexion stratégique dans le mouvement ; son objectif : “mettre le feu aux poudres” et montrer que nous pouvons être puissants et que nous devons engager une véritable lutte. Elle a toujours encouragé l’autonomie et une pratique populaire de l’action directe. Elle se réjouit aujourd’hui que des activistes puissent agir de manière autonome sans étiquette car c’est ainsi qu’adviendra une véritable révolution. Tant que la protestation ne s’exercera que par le biais des associations, rien n’adviendra de concret pour la libération animale.

Lancer des frappes contre des cibles symboliques participe d’une nécessaire propagande par le fait : d’une part, cela permet d’exprimer ouvertement une critique radicale envers certaines industries, et le système spéciste en général et, d’autre part, de ternir l’aura sacrée qui entoure les biens de consommation dans notre société (et mettre en lumière les liens existant ente les luttes antispéciste et anticapitaliste). Désigner nos ennemis, les viser, les cibler par des blocages, des occupations ou d’autres actions permet d'engendrer un rapport de force et par conséquent un mouvement social à même de gagner en puissance politique.

 

L’ÉTAT, NOTRE ENNEMI

• Face à cette répression, nous avons un ennemi commun : l’Etat, c'est lui qui occasionne ce "radicalisme". Si les tracts et pétitions avaient suffit, si nous avions des résultats pour les opprimés avec un militantisme "gentillet", ces actions directes n'existeraient peut-être même pas. Les luttes sociales sont des situations au cours desquelles l'ordre des discours dominants peut être rompu collectivement et par lesquelles on peut apprendre ensemble à penser les racines des oppressions.

L'Etat n'est pas un allié de notre combat ni celui auquel nous devons quémander des réformettes législatives. Passer à l’action directe (et potentiellement à la violence) est ainsi lié au constat que la revendication de l’égalité ne peut être adressée pacifiquement à l’Etat puisque ce dernier est le principal instigateur des inégalités, qu’il est vain de lui demander justice car il est précisément l’instance première qui institutionnalise l’injustice sociale, qu’il est donc illusoire de se mettre sous sa protection puisqu’il soutient les mêmes dispositifs qui vulnérabilisent, qu’il est même insensé de s’en remettre à lui pour défendre les animaux. Surtout, il maîtrise aujourd’hui la contestation et « quand l’Etat se pose comme détenteur d’un droit de regard sur la protestation, quand il refuse qu’elle trouble l’ordre public alors que c’est sa fonction, il dénaturalise ce droit. »

(Geoffroy de Lagasnerie : https://blogs.mediapart.fr/geoffroy-de-lagasnerie/blog/200216/sortir-de-notre-impuissance-politique)

Les activistes qui empruntent le chemin de l’action directe sont accusés de provoquer un « engrenage de la violence », mais pourquoi se focaliser sur les actions alors que le problème réside dans le fait qu’elles soient réprimées ? C’est bien contre cela qu’il faut lutter. Car la répression est fonction des lois en vigueur, autant que de l’identité assignée aux personnes qui en sont cibles. C’est un outil dont l’État se sert pour diviser et catégoriser des groupes afin de mieux régner. Les gouvernants décident à un moment T qui va être réprimé.e et pour quelles pratiques.

 

PRATIQUER L’ACTION DIRECTE POUR SORTIR DE L’IMPUISSANCE POLITIQUE

• Nous, les activistes de toutes les luttes confondues, avons aujourd’hui beaucoup de mal à orienter les choix de nos gouvernements. Bien sûr, il n’y a rien de nouveau à ce que les Etats soient animés par des logiques contre lesquelles nous nous battons.

Mais ce qui est spécifique, c’est notre incapacité à influencer le cours des choses : lorsque nous intervenons, lorsque nous protestons, lorsque nous manifestons, cela débouche de moins en moins sur des transformations effectives : « Il faut regarder le présent avec lucidité.

Il ne faut pas se raconter d’histoire comme nous avons parfois tendance à le faire pour ne pas tomber dans une forme de désespoir. Il faut partir de la vérité : depuis quelques années, lorsque nous nous situons dans le camp du progrès et de l'émancipation, nous perdons les combats.

Nombreux sont ceux qui, aujourd’hui, vivent leur vie politique sur le mode du désarroi et de la tristesse. »

Penser notre impuissance politique et tenter d’y remédier impose d’abord de réfléchir sur nos modes d’actions ! Nous tirons trop peu les conséquences du fait que l’espace de la contestation est peut être l’un des plus codifiés de la vie sociale : les protestations se déroulent selon des formes établies. Des institutions, solidement installées, structurent le temps et l’espace de la contestation démocratique :

« Nous devons nous interroger sur ce que nous faisons lorsque nous utilisons les modes institués de la contestation démocratique.

Est-ce que nous agissons? Ou est-ce que nous nous contentons de protester, d'exprimer notre désaccord – avant de rentrer chez nous ?

Si nos protestations ne changent rien - ou, en tout cas, n'ont d'effets réels qu'exceptionnellement - cela ne signifie-t-il pas que les formes d'actions traditionnelles fonctionnent comme des pièges et des ruses de la raison étatique : lorsque nous y recourrons, nous avons le sentiment d'avoir agi quand, en réalité, nous n'avons rien fait de plus qu'exprimer notre mécontentement. D’autre part, ces formes ne se sont-elles pas routinisées avec le temps ?

N’ont-elles pas perdu leur efficacité ? Si nous voulons mettre en crise l’Etat, ne devons-nous pas inventer des modes de protestation qui surprendraient l’Etat et ne seraient plus prescrits par le système ? »

Justement, l’action directe change complètement le rapport du militantisme à l’Etat : fini le rapport de soumission, de négociation… C’est un rapport de force qui s’installe : « elle met hors service le Gouvernement et c’est là l’élément essentiel de toute révolte, peu importe comment on y parvient. » (Howard Zinn, « A flash of the possible », The Progressive, volume 64, n°1, janvier 2000)

 

POURQUOI NOUS OPPOSER OUVERTEMENT AUX ASSOCIATIONS ANIMALISTES TRADITIONNELLES ?

• Ces associations ont besoin, afin d'augmenter leur nombre d'adhérent.e.s, d'annoncer des succès alors très souvent leurs dirigeants surestiment la signification de réformes à vrai dire très mineures (voire purement symboliques) pour les animaux, sans voir ce qu’a d’inquiétant la situation globale. On finit par sous-estimer le rôle des entreprises et de l’État dans la défense d’une société basée sur l’exploitation animale et les grandes ONG animalistes finissent par s’intégrer au système, en collaborant de manière à peine déguisée avec l’industrie - une industrie assez avisée pour savoir que la contestation qu’elle affronte est susceptible d’être résorbée par le partenariat avec des associations et la promotion d’une viande et d’un abattage « éthiques ». Enfin, par ignorance et surtout par lâcheté, les associations collaborationnistes rejettent massivement l’usage de stratégies offensives et refusent toute discussion sur l'usage de la violence, qui ont pourtant fait leurs preuves dans tous les mouvements sociaux et sont absolument nécessaires pour politiser la question animale.

 

LA QUESTION DE LA VIOLENCE

• Inutile d’en user comme d'un épouvantail contre des militant.e.s qui décident de sortir de la passivité pour co-résister avec les opprimé.e.s ; la violence, elle est cachée là, derrière les portes des élevages et des abattoirs. Les activistes antispécistes obtiennent rarement plus qu'une citation de deux lignes ou de dix secondes dans les médias ; ainsi lorsque les dirigeants des “grandes” associations animalistes sont interrogés et critiquent fermement cet activisme plus offensif, ils gaspillent leur minute d'audience en se mettant sur la défensive et en faisant passer leur cause au second plan par rapport à la critique de l'action directe. Une nouvelle preuve que la non-violence conduit aussi à de mauvaises stratégies médiatiques...

Ils critiquent les plus courageux qu'eux pour renforcer leur conformité idéologique et pour asseoir leur leadership sur le milieu militant. Ils s'en servent aussi comme d'une assurance, afin de pouvoir protéger leur organisation d'être diabolisée dans les médias. Ils ressortent alors le code de la non-violence comme preuve qu'eux ne sont pas responsables de la violence et se prosternent devant l'ordre régnant : « (...) La défense dogmatique de la non-violence est trop souvent une manière de se présenter comme politiquement et moralement supérieur aux yeux des autres, y compris des autorités politiques, de la police et des médias publics et privés. (...) Prôner la non-violence à tout prix, c'est adopter une approche autoritaire des luttes sociales et des mobilisations populaires. » (Peter Gelderloos, Comment la non-violence protège l’Etat ?, éd. Libre, 2018)

NOUS NE SOMMES PAS LÀ POUR JUGER LES ACTIVISTES I