Thèmes

nature neige moi sur chez nuit demain coeur

Rubriques

>> Toutes les rubriques <<
· Abandon et maltraitance image (6098)
· Civilisations (216)
· Actualités (3313)
· Histoire drole (2213)
· Animaux rigolos (2999)
· Image duo et belles images (3685)
· Image message (2781)
· Santé (1083)
· Bonsoir..bonne nuit..bonne soiree (1959)
· Acteur (302)

Derniers commentaires Articles les plus lus

· Une Tribu Guaranis de la forêt amazonienne
· histoire drole
· joyeux anniversaire
· fumée
· combien

· dragon
· poux
· grande femme
· hola
· emmanuel beart
· pour ne pas avoir les seins qui tombent
· BERGER
· L’araignée Goliath
· fables
· fables

Voir plus 

Abonnement au blog
Recevez les actualités de mon blog gratuitement :

Je comprends qu’en m’abonnant, je choisis explicitement de recevoir la newsletter du blog "fandeloup" et que je peux facilement et à tout moment me désinscrire.


Statistiques

Date de création : 24.08.2008
Dernière mise à jour : 04.08.2023
96001 articles


Rechercher

Archives départementales

Publié à 10:44 par fandeloup Tags : neige moi sur chez nuit demain
Archives départementales

À Verdun, le 13 mars 1916, Raymond Lavaud écrit à sa maman :

 

                    « Ma chère Maman, Je n'ai pas eu encore hier la force ni le courage d'écrire et je vous raconterai plus tard en détail les 10 journées terribles que nous avons passées en 1re ligne. C'est inouï ce que nous avons souffert de la faim, du froid, de la fatigue, du besoin de sommeil, du bombardement etc... Enfin tout est fini pour nous pour le moment. Je suis épuisé mais sans aucun mal. Le régiment est diminué des 2/3 et il n’y a presque plus d’officiers. Ce pauvre Jambrit a été tue à côté de moi je ne sais pas si je dois écrire chez lui ? A. Cabergere a eu la chance d’avoir les pieds gelés la veille de l’attaque et était donc évacué. Guillemaire est vivant Ah que nous en avons vu de dures pendant ces 10 jours. Pendant 5 jours nous n’avions qu’un repas à minuit, toujours froid. Il gelait ou il neigeait. Nous ne dormions pas. Puis pendant 3 jours plus rien du tout à manger, rien. Et un bombardement comme il n’y en a jamais eu sur le front : nous étions à moitié sourds et abrutis : la tranchée était pleine de cadavres déchiquetés sur lesquels nous étions obligés de nous traîner. Enfin au bout de 7 jours les Boches attaquèrent : quel soulagement. Toute la journée nous nous sommes battus perdant et réoccupant notre tranchée. Puis la neige s’est mise à trembler plus fort il y en avait 30cm, nous avons encore attendu un jour et une nuit fiévreux, absolument sans forces, mangeant la neige sur le parapet. Enfin dans la nuit suivante nous avons été relevés nous traînant sans forces sur les routes glissantes et neigeuses. Nous sommes actuellement dans une caserne de Verdun. Je viens de recevoir 2 colis. Ai rencontré Beaubois qui m’a fait coucher dans son lit de 2h du matin à 11 heures quel changement ! Et quel sommeil ! Ai des nouvelles de Jo d’avant-hier. Suis toujours très fatigué mais la fièvre a diminué, l’appétit et la gaieté reviennent car malgré la faim terrible nous n’avions pas envie de manger. Reste un grand mal aux pieds (ils commençaient à geler chez nous tous). Réécrirai demain. T’embrasse bien fort. Raymond »

Le 13 octobre 1916, 7 mois après cette lettre, Raymond est tué. Il avait 21 ans.

© Archives départementales de l’Hérault