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Date de création : 24.08.2008
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Daval

Publié à 15:10 par fandeloup Tags : divers cadre sur femme martine voiture
Daval

Affaire Daval : la présence d’ADN de la mère de Jonathann sème le trouble

Martine Henry, la mère de Jonathann Daval, est soupçonnée d’être complice de son fils par les proches d’Alexia.

L’ADN de la mère de Jonathann Daval, le meurtrier présumé, a été retrouvé dans le coffre de la voiture qui a servi à transporter le cadavre d’Alexia. Simple coïncidence ou élément accablant pour la défense de Jonathann Daval ?

Alors que l’informaticien de 34 ans est attendu dans le bureau du juge d’instruction jeudi -l’homme est mis en examen pour le meurtre de sa femme, Alexia, depuis janvier-, les enquêteurs viennent d’être alertés par les parties ­civiles sur un fait troublant

. En compulsant le dossier d’instruction, celles-ci se sont en effet rendu compte qu’un ADN féminin jusqu’ici non identifié correspondait à celui de la mère du mis en examen. De quoi, peut-être, relancer l’hypothèse d’une complicité que les proches d’Alexia, eux, n’ont jamais exclue. Or, cet ADN, extrait au début de l’enquête à partir d’un « élément pileux », a été retrouvé dans le coffre de la voiture professionnelle de Jonathann Daval… celle-là même dans laquelle il a chargé le cadavre d’Alexia avant d’aller le déposer dans un bois à quelques kilomètres de leur domicile de Gray-la-Ville (Haute-Saône).

Le cheveu retrouvé sur une planche de bois Ce cheveu bicolore de 8 cm avait été découvert lors des premières constatations sur une portion de planche de bois supportant deux autres ADN : celui de Jonathann et celui d’Alexia. Cette planche, située près de l’ouverture du coffre, se trouvait elle-même sous un carton et sous une imprimante que Jonathann avait récupérée le matin de la « disparition » de sa femme dans le but de se constituer un emploi du temps chargé.

En fait, une mise en scène, comme il l’a avoué dès ses aveux en garde à vue fin janvier. L’ADN de ce cheveu et de son bulbe, établi de manière complète et dont le compte rendu figure au dossier sous forme de tableaux complexes, correspond en tout point à celui de Martine Henry, la mère de Jonathann.

Cette dernière avait subi un prélèvement dans le cadre d’une autre analyse, visant à savoir si son empreinte génétique se ­trouvait sur le drap qui a servi de linceul à Alexia. Fort de cette découverte, Me Gilles-Jean Portejoie, avocat de la sœur et du beau-frère d’Alexia, a écrit lundi au juge pour l’alerter. Les proches de la jeune banquière de 29 ans, dont les autopsies ont révélé qu’elle avait été rouée de coups, étranglée et son corps incendié, ont en effet mal vécu le revirement de l’été dernier :

Jonathann les accuse désormais d’avoir scellé un « pacte secret », quand son beau-frère ­Grégory Gay serait le véritable auteur de l’étranglement d’Alexia… Une version qu’aucun élément ­matériel n’accrédite.

Les enquêteurs restent prudents Pour autant, les enquêteurs, eux, restent prudents face à la présence de ce cheveu. « Cet élément n’est pas nouveau et a été jugé non significatif », commente l’un d’eux. On sait en effet que Jonathann Daval passait plusieurs fois par jour voir sa mère avec son véhicule de fonction. « Un cheveu est par essence un élément volatil, qui peut se trouver à cet endroit depuis plusieurs mois. Cela ne prouve absolument rien ! » s’insurge Me Randall Schwerdorffer, avocat de Jonathann Daval, qui goûte peu la ­méthode.

« La partie civile, en l’occurrence Grégory Gay, se prend quasiment pour un juge d’instruction, tacle le pénaliste. J’y vois ­surtout une façon de faire pression sur Jonathann en mettant en cause sa mère, qui est légitimement ­catastrophée. » « Nous jouons simplement le rôle qui est le nôtre, celui d’une partie civile active, assume pour sa part Me Portejoie. Ce fait troublant pose des questions qui méritent qu’on y apporte des réponses. »