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horrible ils n'ont vraiment aucune humanité ni de coeur je les déteste
Par Anonyme, le 01.08.2023
ça le fait chez moi
Par Anonyme, le 20.06.2023
bonjour
de passage sur votre blog , quoi de plus beau que l'imaginaire cela laisse libre court
a plein d'idé
Par béchard josé, le 12.06.2023
joli loup. joli texte dessous.
Par Anonyme, le 10.06.2023
mes sincère condoléance
Par Anonyme, le 14.05.2023
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Date de création : 24.08.2008
Dernière mise à jour :
04.08.2023
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Cinq histoires d’animaux qui remettent en cause la captivité
Espace d’enfermement des animaux ou lieu privilégié pour leur conservation, les zoos reçoivent chaque année des millions de visiteurs. Parcours entre les cages et les vivariums avec Violette Pouillard, historienne des animaux.
Depuis l’aube du 19e siècle, profitant de la fascination du public pour la faune sauvage, les zoos se sont multipliés. Ils sont devenus un espace privilégié de rencontre entre les hommes et les animaux. Mais, au même titre que le tourisme animalier, qui fait l’objet d’un reportage dans le magazine National Geographic de juin 2019, ce type de relations mérite d’être questionné. Violette Pouillard est historienne à l’université de Gand (Belgique).
Elle s’est attelée à saisir le point de vue de la faune en captivité, en se fondant sur les récits de leurs compagnons humains, des registres vétérinaires et des travaux d’éthologues sur le comportement animal. Elle est l’auteure d’Histoire des zoos par les animaux (à paraître en novembre 2019, éditions Champ Vallon). Plongée en cinq étapes dans la vie des zoos.
LE LION, PREMIÈRE STAR DU ZOO
Le lion du Muséum et son chien représentés dans "La Décade philosophique, littéraire et politique"Le premier zoo naît dans le contexte de la Révolution française. Les premières lois en faveur de la libération des Hommes, et en particulier des esclaves, s’accompagnent d’un élan semblable envers les animaux. Les ménageries princières deviennent des symboles de la tyrannie. Leurs animaux sont saisis, ainsi que ceux des montreurs itinérants. Il devient rapidement indispensable de trouver un endroit pour les accueillir. L’ancien jardin du roi abrite donc la toute nouvelle ménagerie du Jardin des Plantes, qui fera ensuite des émules dans toute l’Europe.
« Deux des animaux confisqués deviennent célèbres, raconte Violette Pouillard : le lion Woira et son chien, arrivés au Muséum d’histoire naturelle en 1794. À l’époque, il est assez courant de donner des compagnons canins aux captifs pour compenser l’absence de contacts avec leurs congénères. Inséparables depuis leur élevage commun au Sénégal, ceux-ci deviennent un symbole des idéaux révolutionnaires de réconciliation avec les animaux. »
Malheureusement, les conditions de vie sont difficiles dans la ménagerie et le chien meurt un an après son arrivée. Le lion, selon les récits, sombre dans la tristesse, s’isole et meurt à son tour en 1796. Dans cette histoire émouvante, l’historienne voit aussi la trace d’un changement de relation aux animaux : « L’idéal originel de libération animale passe rapidement au second plan. Il est supplanté par l’éducation et le plaisir des foules. La Révolution veut éduquer ses citoyens et offrir à tous la contemplation des animaux. »
L’ÉLÉPHANT, ANIMAL EXOTIQUE
Des touristes posent avec des éléphants, au parc Maetaman Elephant Adventure, près de Chiang Mai (Thaïlande). La contemplation des animaux devient justement un moteur essentiel du développement des zoos. Les visiteurs viennent nombreux pour admirer les espèces exotiques exposées. Dès 1794, la ménagerie du Jardin des Plantes ne se contente plus des animaux réquisitionnés et achète un premier éléphant. La scénographie évolue à partir de la fin du 19e siècle. Elle est marquée par des efforts pour tenter d’imiter les milieux de vie de certaines espèces. En 1907, en Allemagne, Carl Hagenbeck, un organisateur d’expositions animales, ouvre à Hambourg le premier zoo dit « sans barreaux ».
Les animaux y sont présentés dans de grandes plaines, figurant leur environnement naturel, dans une représentation toutefois assez libre. Mais les conditions restent rudes : les besoins des animaux sont mal connus, et les maladies, courantes. La place consacrée à la scénographie extérieure empiète sur les abris. La nuit, les animaux sont enfermés dans des lieux exigus. Beaucoup ont une durée de vie courte, et les institutions doivent mettre en place un important circuit commercial pour importer régulièrement de nouveaux individus afin de remplacer les précédents. Ce commerce s’inscrit dans le cadre des politiques coloniales des puissances européennes.
« Dans les années 1930, 90 % des mammifères de la ménagerie du Jardin des Plantes sont originaires des colonies françaises, précise Violette Pouillard. Ils doivent s’adapter à la captivité, au public, mais aussi à des conditions climatiques et environnementales qui diffèrent radicalement des leurs. »
Par ailleurs, dans ce contexte colonial où les expositions d’humains existent encore, l’idée est d’offrir un aperçu de l’empire aux visiteurs, par la possibilité d’appréhender l’ensemble du monde animal en un seul regard. Cette conception ne meurt d’ailleurs pas avec la fin du colonialisme. Ces dernières années, la rénovation du zoo de Vincennes a offert plus d’espace aux animaux, ainsi que des lieux pour leur permettre de s’isoler. Un choix qui déplaît à de nombreux visiteurs, ceux-ci se plaignant du peu d’animaux présentés ou de l’absence de certaines espèces emblématiques.
LES REPTILES, LES INVISIBLES DU ZOO
Dans l’ombre des espèces phares, principalement les grands mammifères, les zoos abritent aussi toute une série d’animaux que Violette Pouillard appelle les “invisibles”. Parmi eux, les reptiles sont un bon exemple : les visiteurs les regardent brièvement, en passant, sans prêter véritablement attention.
« L’accent est mis sur le côté encyclopédique, note-t-elle. Il s’agit de montrer la diversité des espèces, comme dans un musée vivant. »
Les conditions de vie de ces invisibles sont donc souvent ignorées, alors même que celles des mammifères préoccupent de plus en plus les visiteurs. Les gestionnaires de zoos eux-mêmes avouent parfois leur ignorance concernant le ressenti des reptiles et leurs besoins. Les iguanes verts, par exemple, en ont longtemps été victimes : certains pouvaient devenir léthargiques et incapables de tenir sur leurs perchoirs du fait de fractures des os. Les scientifiques ont fini par découvrir que ces reptiles, quasiment coupés de toute exposition à la lumière solaire, manquaient de vitamine D. De nos jours, des lampes à ultraviolets et des compléments alimentaires leur permettent d’avoir des os plus solides.
L’OURS EN MAL DE CAPTIVITÉ
Derrière un grillage, un ours blanc danse sur la glace, lors d’un show à Kazan (Russie).
En 2004, les ours de la Ménagerie du Jardin des Plantes peinaient tant à s’adapter à leur fosse que les gestionnaires du zoo parisien ont décidé de les confier à celui de Thoiry (Yvelines) pour qu’ils bénéficient d’un espace dix fois plus grand. Mais, le plus souvent, la souffrance des animaux n’a qu’un impact lent et décalé sur les politiques des zoos.
« Dans cette structure carcérale, les acteurs d’en bas sont peu entendus, pointe Violette Pouillard. Le parallèle avec la prison peut surprendre, mais il n’est pas nouveau. Dès la création des premiers zoos, des écrivains et des philosophes, notamment certains qui ont connu l’expérience de l’enfermement, critiquent la captivité des animaux. »
Cet enfermement est souvent stressant pour les animaux : ceux-ci s’ennuient, se sentent frustrés et n’ont aucun contrôle sur leurs interactions avec les visiteurs. Résultat, beaucoup développent des comportements « stéréotypiques », c’est-à-dire inutiles, répétés et causés par les conditions de captivité. Des félins se mettent par exemple à arpenter leur cage continuellement ou des ours à se balancer. Les zoos tentent donc de trouver des solutions, mais restent souvent contraints par le manque de moyens et les demandes du public.
LE RHINOCÉROS, ESPÈCE MENACÉE
Avec la sensibilisation du public à la souffrance animale, les conditions de vie en captivité vont plutôt en s’améliorant. Cependant, même les institutions les plus ouvertes donnent à voir des animaux sous la férule de l’homme.
« Plus que les conditions de captivité, le plus important serait de questionner notre grille d’appréhension du monde animal », critique l’historienne. D’autant que, pour de nombreuses espèces, comme le rhinocéros, la différence entre une vie en zoo et une existence confinée dans une réserve, menacée par le braconnage et soumise à la pression touristique, la différence est ténue. Les deux sont d’ailleurs loin de s’opposer. Les mêmes individus pouvant d’ailleurs passer de l’un à l’autre, au gré des programmes de conservation, notamment lorsque les zoos ont besoin de nouveaux animaux pour la reproduction en captivité.
Cette approche conservationniste, dont les zoos et les réserves sont emblématiques, n’est pas l’unique relation possible entre Hommes et animaux. C'est une option, née de la période coloniale, qui a marginalisé d'autres types de relations avec la faune. En attribuant aux animaux des espaces spécifiques ou en limitant les zones de chasse, les programmes de conservation sont d’ailleurs régulièrement entrés en conflit avec les habitants.
Violette Pouillard conclut : « Dans les réserves, comme dans les zoos, on retrouve la même séparation entre nature et culture, ainsi que la même démarche conservationniste de contrôle, avec des espaces réservés aux humains et d’autres, supposément, aux animaux. Mais ces derniers sont soumis à une pression croissante, notamment touristique et scientifique. Dans un sens, c’est le monde qui devient un zoo. »