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Date de création : 24.08.2008
Dernière mise à jour : 04.08.2023
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tristesse

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La triste histoire de Knut, le petit ours polaire

La triste histoire de Knut, le petit ours polaire, est celle de tous les oursons, blancs ou noirs, qui sont nés derrière les vitres d’un enclos. Elle est celle des éléphanteaux, des bébés pandas, des lionceaux si mignons comme Congo, expédié de Pairi Daiza à Nicosie, dans un zoo pourri et en faillite, elle est celle de tous ces bébés animaux, adulés dans leur tendre enfance puis complètement oublié dès qu’ils deviennent des adolescents.

L’histoire de Knut, l’ourson polaire, est particulièrement atroce, en ce qu’elle nous révèle que les ours polaires ont besoin d’amour, eux aussi, plus que d’enclos réfrigérés ou de toundras de pacotille.

C’était cette petite boule de peluche, l’ourson mignon tout blanc qui naquit à Berlin sous les vivats d’une foule abrutie par la propagande commerciale de l’industrie des zoos. Toute la presse était là. Il devint aussitôt une vedette internationale et fit bondir les chiffres d’entrée du zoo jusqu’à des sommets inouïs.

Puis l’âge venant, on a fini par le castrer, l’oublier, le laisser seul dans son enclos. Il y est devenu complètement fou. Quatre ans plus tard, le 19 mars 2011, Knut est mort en direct au terme d’un désespoir insensé. Knut fut le premier ours blanc à naître dans ce zoo en 30 ans.

Ses parents, Lars et Tosca, vivaient également au zoo de Berlin. A la naissance, son jumeau et lui-même furent rejetés par leur mère et abandonnés sur un coin de rocher, où les gardiens durent les récupérer à l’aide d’épuisettes. Son frère, resté sans nom, mourut quatre jours plus tard. Knut, lui, a stupéfait le personnel médical du zoo en s’accrochant à la vie.

Après avoir passé ses 44 premiers jours dans un incubateur, il fut confié au gardien du zoo Thomas Dörflein, qui commença à prendre soin du bébé 24 heures sur 24. Son besoin d’attention constante obligea Dörflein à dormir sur un matelas à côté de Knut. Il jouait avec lui, lui faisait sa toilette et le nourrissait, d’abord avec un biberon de lait toutes les deux heures, puis avec un mélange de nourriture pour chat, vitamines et foie de morue à l’âge de quatre mois. Dörflein accompagnait aussi Knut lors de ses deux apparitions publiques quotidiennes.

Le premier de ces shows eut lieu le 23 mars 2007, une date qui devint le « Knut Day » du Zoo de Berlin. Quelque 400 journalistes visitèrent le zoo de Berlin pour assister à la toute première présentation de l’ourson à un public international. Thomas Dörflein devint une célébrité lui aussi, très appréciée du public. C’était un homme modeste et gentil, musicien à ses heures.

Malgré l’opinion d’un journaliste de Der Spiegel qui déclarait que Knut « devenait de moins en moins mignon » avec l’âge, il continua à attirer les foules au zoo. Quand il atteignit en juillet l’âge de sept mois et pesa 50 kg, ses deux apparitions publiques par jour furent annulées par souci pour la sécurité de Dörflein. Celui-ci passa outre aux instructions de sécurité en pénétrant encore plusieurs fois dans l’enclos de son ami, qui supportait mal d’être séparé de lui. Mais le gardien savait parfaitement qu’un jour, les choses risquaient de tourner mal.

En jouant, Knut pouvait tout aussi bien lui broyer la tête ou lui arracher un bras sans le vouloir. Il se conduisait toujours comme un gosse mas son corps était devenu celui de l’un des plus dangereux prédateur au monde, doté d’une force gigantesque. Le zoo de Berlin estimait pour sa part qu’il était temps que Knut commence à s’associer avec d’autres ours et non avec d’autres personnes. On le mit donc dans sa propre enceinte.

Quoique le nombre de visiteurs au zoo ait diminué par rapport aux pics en mars et avril, Knut restait encore l’une des principales attractions du zoo. 400.000 visiteurs se pressèrent pour le voir en août 2007, le record depuis l’ouverture du zoo de Berlin.

Knut ne s'est jamais remis de la mort de son gardien Quand son «père adoptif», Thomas Dörflein, mourut le 22 septembre 2008 d’une crise cardiaque. Knut resta inconsolable.

Des spécialistes du comportement animal avaient déjà mis le zoo en garde : l’ours commençait à développer des tendances psychopathologiques. Knut était trop imprégné par l’homme et la société humaine. Il ne réussirait jamais à vivre avec d’autres ours polaires ou à trouver une partenaire. Aussi, lorsque le deuil le frappa et qu’il se retrouva seul sans son ami de toujours, Knut déprima beaucoup. Certains en prirent conscience.

En décembre 2008, une homme de 37 ans pénétra dans l’enclos de Knut. « Il nous a déclaré qu’il pensait que l’ours polaire était triste et solitaire et qu’il voulait lui tenir compagnie », a déclaré Miriam Tauchmann, porte-parole de la police. « Ce type a eu beaucoup de chance que rien de grave ne soit arrivé après un acte aussi idiot ! »

Mme Tauchmann a précisé que l’homme avait franchi la clôture et était descendu dans la tranchée remplie d’eau qui borde l’enclos de l’ours. Il a ensuite ignoré les ordres des gardiens du zoo de revenir immédiatement, tandis qu’il tentait d’attirer Knut hors de sa tanière avec de la viande. L’homme n’a quitté l’enceinte que lorsque la police est arrivée 20 minutes plus tard. Il a refusé un traitement médical contre l’hypothermie présumée puis il a été libéré.

Knut, le petit orphelin câlin qui captivait naguère les amoureux des animaux du monde entier, a maintenant deux ans. Il est devenu un grand prédateur adolescent de 440 livres. Knut vit seul dans son enclos depuis le décès de M. Doerflein d’une cause cardiaque, en septembre ».

En 2010, des images nous le montre rossé par un autre ours polaire blanc et tombant dans la fosse. Après plusieurs tentatives pour socialiser Knut, le zoo de Berlin promit de le déplacer dans un autre zoo, doté d’enclos plus vastes, mais rien ne fut fait en ce sens.

Le 19 mars 2011, Knut mourut seul, foudroyé par une sorte d’attaque. On le voit tourner sur lui-même pendant un moment, puis saisi par une sorte d’attaque qui le fait trembler puis chuter lourdement dans l’eau des douves de son enclos. Le corps tombe mais ne remonte pas. Knut vient de mourir devant six cent visiteurs épouvantés. Knut n’avait que quatre ans, c’était encore un enfant malgré ses deux cent kilos de muscles.

Les ours polaires mâles n’atteignent pas la maturité avant 10 ou 11 ans, et leur espérance de vie, selon le zoo de San Diego, se situe entre 15 et 18 ans pour les mâles et vers 25 ans pour les femelles en milieu naturel.

Debby, le plus vieil ours polaire en captivité, a été euthanasiée en novembre 2008, à l’âge de 42 ans, au zoo Assiniboine Park de Winnipeg, au Canada. Knut a rapporté 2 millions d’euros au zoo de Berlin en 2007 Quant à Knut, la cause de sa mort n’a bien sûr rien à voir avec la perte de son ami gardien, ni avec son chagrin.

Les autopsies ne prennent pas en compte les états d’âme des animaux. Le jeune ours polaire aurait simplement succombé à une « encéphalite auto-immune ». Le premier rapport d’autopsie avait fait chou blanc, malgré sa recherche presque désespérée de trouver un agent pathogène en utilisant toutes les méthodes les plus modernes, un séquençage de nouvelle génération et toutes les méthodes classiques de sérologie, et qui n’avait abouti à rien.

« Fort heureusement, le Dr Harald Prüss, neurologue au Centre allemand des maladies neurodégénératives de Berlin avait lu le premier rapport d’autopsie après la mort de Knut. Il avait remarqué que les symptômes ressemblait beaucoup à une maladie humaine traitée dans sa clinique, appelée encéphalite à récepteurs anti-NMDA.

Cette maladie, très rare, survient lorsque les anticorps, les cellules immunitaires conçues pour reconnaître les agents étrangers, se lient aux récepteurs du glutamate dans le cerveau, ce qui entraîne leur dysfonctionnement. L’encéphalite à récepteurs anti-NMDA affecte environ une personne sur 200.000. Elle provoque d’abord de la fièvre, des maux de tête puis un état de psychose avant de dégénérer en problèmes moteurs, en convulsions et en décès si elle n’est pas soignée à temps ».

Ce n’était donc ni un virus, ni un microbe mais les conséquences d’une chute brutale des défenses immunitaires. Qu’une dépression nerveuse peut causer aussi…Mai tout de même !

Comme le zoo de Berlin a bien fait d’enregistrer le mot « Knut » comme marque déposée en mars 2007 ! Du coup, ses actions à la Bourse de Berlin, normalement d’environ 2 000 €, doublèrent de valeur, atteignant un pic de 4 820 € une semaine plus tard. Rien qu’en 2007, il avait déjà rapporté au zoo plus de 2 millions d’euros nets. Plusieurs entreprises ont profité de l’intérêt du public pour Knut en développant des produits à thème.

L’entreprise de bonbons Haribo créa un ourson en gelée parfum framboise appelé Cuddly Knut en avril 2007 ; elle promit de verser dix centimes d’euro au zoo pour chaque boîte vendue. Ils en vendirent tellement que l’entreprise dut augmenter la production de ces bonbons dans une seconde usine pour pouvoir répondre à la demande.

Choquant ? Pas du tout !

Gerald Uhlich, membre du conseil d’administration du zoo, déclara que Knut était devenu un merveilleux « moyen de communication ». Il pouvait « attirer l’attention sur l’environnement d’une manière sympathique. Pas d’une manière menaçante ou grondeuse». En conséquence, le ministre allemand de l’environnement, Sigmar Gabriel, adopta officiellement Knut comme mascotte d’une conférence sur les espèces menacées qui a eu lieu à Bonn en 2008. Le ministre rencontra Knut peu après sa première apparition devant le public du zoo, déclarant que même si Knut avait l chance d’être bien protégé au zoo, « partout, dans l’Arctique les ours polaires sont en danger. Si Knut peut aider la cause, eh bien, c’est une bonne chose ».

Knut a-t-il sensibilisé le public au changement climatique ?

Knut a-t-il aidé la cause ?

Les visiteurs sensibilisés par cette boule de poils blancs si médiatiques ont-ils changé leurs modes de vie, renoncé à la voiture et à la viande pour stopper l’effet de serre ? Fait-il moins chaud au Pôle Nord aujourd’hui qu’en 2007 ? Bien sûr que non. Par contre, il fait de plus en plus chaud dans les zoos, dont l’ours polaire est devenu l’incontournable attraction, et plus encore s’il se reproduit. Tout le monde en veut et même Pairi Daiza s’y mettra dès lors qu’une certaine contestation commercialement inopportune aura été réduite au silence à coups de procès et de publi-reportages.

Au Monde Sauvage d’Aywaille, les ours polaires cuisent déjà sous la canicule, des bébés y naissent et y meurent mais là non plus, il n’est pas conseillé de critiquer leur présence au risque de gros ennuis judiciaires, comme c’est le cas aujourd’hui pour l’association Wolf Eyes. C’est que, voyez-vous, tous les zoos sont restés marqués par cette histoire de Knut.

Non par sa mort ou sa souffrance mais par les flots d’argent frais que sa courte existence a pu rapporter. Il ne faudrait donc pas qu’on leur coupe la route.