Sur cette photo satellite prise le 19 août, on peut voir le coeur de la forêt amazonienne en feu.

La grande forêt primaire, celle que l'on surnomme «le poumon de la Terre» et qui concentre 1/3 des forêts primaires de la planète, brûle depuis près de trois semaines, mais ce n'est que maintenant que nous découvrons l'ampleur du désastre.

Les puissants de ce monde et les grands médias s'en inquiètent-ils, en sont-ils émus, en sont-ils attristés pour que l'information ait mis autant de temps à être relayée? Il semble que non, car il ne s'agit que de la nature et non d'un monument historique mondialement connu.

Les feux de forêt au Brésil ont augmenté de 83% depuis le début de l’année, par rapport à la même période l'année dernière, selon de nouvelles données de l'Institut National de Recherche Spatiale (INPE).

L’Amazonie, la plus grande forêt tropicale humide du monde, est particulièrement touchée en raison de la déforestation et de la sécheresse. L’INPE précise que 72.843 départs de feu ont été enregistrés entre janvier et août sur l’ensemble du territoire brésilien, contre 39.759 durant toute l'année 2018. Rien que cette semaine il y en a eu 9507.

Les feux en Amazonie sont notamment provoqués par les défrichements par brûlis, une méthode qui consiste à transformer des aires forestières en zones de culture et d'élevage ou à nettoyer des zones déjà déforestées. Cette opération a lieu généralement pendant la saison sèche.

L'Amazonie est un réservoir de carbone vital qui ralentit le rythme du réchauffement climatique. Elle abrite également environ 3 millions d'espèces de plantes et d'animaux (1/4 des espèces mondiales) et un million d'indigènes. Sur Twitter, le hashtag #PrayforAmazonia est la première tendance mondiale.

Mais les prières sont bien insuffisantes face à cette catastrophe, et les actions doivent suivre. On ignore encore quelles conséquences ces incendies auront sur notre avenir immédiat, mais les quantités astronomiques de CO2 rejetés dans l'atmosphère cumulés à la fin de l'absorption de ce gaz à effet de serre par cette partie de la forêt tropicale vont très certainement augmenter fortement le dérèglement climatique qui s'emballe déjà depuis quelques temps. L'élevage est responsable de 80% de la déforestation amazonienne.

Chaque année, des pans entiers sont défrichés, brûlés afin d'élever le bétail et d'y faire pousser des monocultures de soja OGM qui servira à nourrir le bétail occidental.

L'Europe mordue de viande, alimente la crise climatique par son addiction au soja. Rien qu'en Europe de l’Ouest, une personne consomme en moyenne 85kg de viande et 260kg de produits laitiers chaque année.

C’est plus du double de la moyenne mondiale. Un omnivore européen moyen consomme en outre 61Kg par an de soja brésilien de manière indirecte, par la viande qu'il ingurgite.

La forêt amazonienne brûle pour satisfaire la faim des mangeurs de viande.