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Date de création : 24.08.2008
Dernière mise à jour : 04.08.2023
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tristesse

tristesse

L’homme est un animal raté !! Les dinosaures ont régné longtemps sur Terre avant de laisser la place aux mammifères. Plus petits, ces derniers ont pu échapper aux effets catastrophiques de la collision avec un astéroïde dans le Golfe du Mexique (si cette hypothèse se confirme), car nos lointains précurseurs étaient petits, cachés sous le sol et probablement protégés de la vague de chaleur qui a ravagé le globe.

Ce groupe des mammifères a occupé tout l’espace devenu libre. Plus près de nous, nos ancêtres primates, descendant de leurs arbres et colonisant les savanes qu’un changement climatique avait créées, ont eu du mal à échapper puis à concurrencer les grands carnivores comme le lion ou l’hyène.

La cueillette de fruits ou de racines, la collecte d’insectes ou de poissons, qui sont toujours effectués par les femmes et les enfants dans les dernières tribus vivant dans la nature, ont été complétés au cours des millénaires par un apport carné au fur et à mesure que l’homme améliorait ses techniques de chasse, de survie et de maîtrise de la nature.

Les hommes ont d’abord été des chasseurs de petit gibier et des charognards qui ravissaient des restes ou récupéraient des cadavres enlisés dans des marécages. Puis, par la sélection de clans plus efficaces pour nourrir leur progéniture donc au cerveau de plus en plus développé, nous avons vu qu’ils ont amélioré leurs techniques de piégeage et de traque, ainsi que leurs capacités d’apprentissage et d’entraide. Ils ont alors pu tenir tête aux grands carnivores et même leur ravir les proies.

En deux millions d’années d’évolution vers la chasse collective et technique, ils sont devenus peu à peu les maîtres du monde et ont rivalisé avec les meilleurs carnivores sociaux comme les lycaons et les loups. Ils ont même pu mettre le loup avec ses dons olfactifs à leur service, pour créer le chien par sélection de louveteaux dociles, puis par domestication, à la manière des éleveurs actuels. Cette course à la performance aurait pu s’arrêter au stade des chasseurs-cueilleurs, c’est-à-dire à l’équilibre avec le milieu comme tous les animaux le pratiquent depuis la nuit des temps.

Mais, depuis 10.000 ans, un seuil a été franchi qui a consisté à multiplier les ressources naturelles par l’agriculture et l’élevage afin d’accroître les populations humaines. Comme j’ai pu l’observer en forêt équatoriale gabonaise, le gibier a dû se raréfier pour nourrir une population croissante. Il a fallu trouver de nouvelles sources de nourriture puisque les animaux sauvages devenaient de plus en plus difficiles à trouver.

La solution du problème fut l’agriculture, non pas sa ‘découverte’ comme on nous le raconte, mais son extension car son principe est connu chez bien des tribus qui passent la saison difficile grâce à la culture d’un légume nourrissant mais restent des chasseurs-cueilleurs le reste de l’année. L’élevage s’est ajouté à cette mutation qui nous a obligés à nous sédentariser.

L’homme moderne est un être inachevé et imparfait qui n’a plus assez d’instincts pour se mettre en pilotage automatique comme l’animal, ni assez de raison pour se conduire lui-même. Les possibilités d’action sont trop grandes et les arguments pour choisir une direction trop nombreux.

L’apprentissage et la culture, qui se sont développés chez cette espèce pour lui permettre d’aller contre ses pulsions, de réfléchir et d’innover dans les cas compliqués, se sont retournés contre lui comme dans le mythe de l’apprenti-sorcier qui ne peut plus se faire obéir de son serviteur.

Chez les mammifères les plus intelligents comme le loup, des capacités culturelles existaient mais elles ne faisaient qu’ajouter une petite part d’autonomie à ses comportements innés face à des situations complexes. Chez nos ancêtres, cette liberté croissante a été largement bénéfique dans un premier temps et nous avons été plus malin et inventif que le gibier et les concurrents. C’était donc une adaptation sans équivalent dans le monde animal, mais elle a dérapé et pris trop d’ampleur récemment, c’est-à-dire depuis 10.000 ans.

Nous n’avons plus des situations simples de chasseur à affronter. Notre domination de la nature est devenue si grande par l’augmentation de la productivité, du fait de l’agriculture et de l’élevage, que nous avons été libérés des contraintes auxquelles nous étions adaptés. Notre gros cerveau a pris alors le dessus et notre don pour la culture nous a poussé à croire en des idées fumeuses mais complaisantes plutôt qu’en des faits concrets déstabilisants.

Certains humains plus habiles et sans scrupules ont alors pu profiter des failles du système social pour leur faire croire en un avenir improbable, pour acquérir du pouvoir sur les autres, les voler, les asservir, les mettre en esclavage, les salarier dans les pires conditions d’exploitation. Le travail, qui avait permis d’augmenter les ressources alimentaires sur la même surface mais en augmentant la contrainte, est devenu indispensable pour vivre et de plus en plus rebutant.

L’argent a été inventé, qui était un bon moyen de simplifier le troc, mais qui, là aussi, de moyen est devenu une fin. On a alors inventé la démocratie pour éviter les abus de pouvoir mais les plus hypocrites ont détourné la fonction d’élu à leur avantage pour s’enrichir et diriger les autres. Cette aventure évolutive de l’espèce a donc dérapé pendant les derniers 5% de son existence.

Notre succès, qui avait été sans équivalent parmi toutes les espèces puisqu’il nous avait donné la maîtrise du monde, s’est transformé en un échec évolutif que nous ne pouvons plus corriger, ni même comprendre…

Pourquoi ce destin hors norme a-t-il touché une seule espèce ?

L’extraordinaire destinée de l’homme résulte d’un concours de circonstances fortuit : l’adaptation d’un singe à un mode de vie de loup par des voies nouvelles et inexplorées jusqu’alors. C’est un hasard malheureux et non la grande chance voulue par Dieu ou notre génie que les humanismes et les religions ressassent sans réaliser que les temps ont changé.

Depuis le néolithique, l’homme est un conquérant qui ne doute pas de sa supériorité sur la nature et les animaux , et qui a su réaliser ce projet totalitaire. Mais il a une telle confiance en sa grandeur et en son astuce qui a surmonté tant d’obstacles qu’il n’a pu assimiler que cette ascension ne pouvait continuer indéfiniment. Nous risquons de devenir comme ces gens simples qui gagnent à la loterie, puis qui, après avoir tout gaspillé, se retrouvent dans la misère et la dépression, bien plus malheureux qu’avant le gros lot…

Comment se fait-il que nous soyons les seuls sur Terre et probablement dans l’univers à pouvoir prendre conscience de tout cela ?

L’intelligence s’est développée dans notre espèce pour pouvoir maîtriser le monde et en particulier chasser en groupe le gros gibier. Cette compréhension inégalée des situations est bien plus grande que celle de l’animal le plus intelligent, le chimpanzé, mais c’est une propriété émergente de notre cerveau qui s’est développé pour résoudre des problèmes pratiques et alimentaires, non pour faire de la philosophie et découvrir quelle est notre place dans le monde.

Le Verbe, la Raison, la Morale ne sont que des conséquences fortuites, des propriétés émergentes, et non le but de notre évolution comme les religions et la plupart des philosophies l’ont cru. En comprenant de mieux en mieux les causes des phénomènes que les autres espèces se contentent de subir, nous avons fini par expliquer la météorologie, la mécanique, l’astronomie, et même le pourquoi de notre apparition sur Terre grâce à Darwin.

Comment l’évolution, qui ne conserve que ce qui fonctionne dans la nature, a-t-elle pu déraper et faire cette erreur d’une espèce inadaptée car sans avenir ?

Comment l’homme a-t-il pu devenir cet animal raté qui n’est pas capable de durer ?

C’est que l’évolution de la famille humaine a duré plusieurs millions d’années et l’exploitation de la nature a jusqu’à récemment été modérée. Le monde a longtemps constitué une source inépuisable de ressources par rapport à la population humaine. C’est l’emballement actuel de notre démographie et de notre technologie qui, combinées, commencent à déborder des limites de la planète. Au moment où j’écris ces lignes, des cargos sans équipage foncent sur l’Italie pour débarquer les premières vagues de migrants qui ne veulent pas mourir de faim chez eux.

La Syrie, la Somalie, la Libye, bientôt l’Afghanistan, sont en guerre et devenus des zones de non-droit. Ce n’est pas seulement un mauvais moment à passer pour la civilisation, c’est le début d’un monde en crise, un défi planétaire pour bien des animaux et encore plus pour nous. Soyons réalistes et ne nous voilons pas la face, même si cela paraît moralement impossible à énoncer tant nous sommes programmés pour croire en un avenir radieux.

Les réunions internationales, qui se succèdent d’une capitale à l’autre, n’aboutissent à aucun accord international notable permettant de réduire la production de CO2 qui cause le changement climatique. Au moment où j’écris ces lignes, se prépare le forum mondial des CAP21 et je puis, sans don de voyance, prédire qu’il sera un échec pour les pessimistes (ou réalistes) comme moi et un demi-succès pour les optimistes qui ont besoin d’espérer.

Les abus de l’industrie et les pollutions qui en découlent, désertifiant en particulier la Chine, ne sont pas prêts d’être stoppés puisqu’il faut bien fabriquer à moindre coût, comme nous l’enseigne le libéralisme. Les accords mondiaux ne peuvent être trouvés puisqu’il y aura toujours un pays qui préfère polluer pour nourrir sa population et créer des emplois. Pour un pays en voie de développement comme le Brésil, cela se comprend sans doute en partie, bien qu’il saccage les forêts amazoniennes au détriment de la planète entière.

Mais pour des pays puissants comme les Etats-Unis, cela est affligeant car ils sont riches mais veulent toujours plus gaspiller. Evidemment, les nord-américains, qui ont ravi leurs terres aux indiens qui les exploitaient extensivement, ont encore de l’espace disponible. Ils n’ont pas les problèmes de densification humaine de l’Europe, de l’Asie ou pire de l’Afrique. Ils peuvent encore stériliser des régions entières par l’exploitation des gaz de schiste ou rejeter toujours plus de CO2 comme au Canada en extrayant le pétrole à partir des schistes bitumineux.

C’est plus cynique en Russie ou pire en Chine où l’Etat a amassé des réserves d’or et de dollars pour son projet de domination du monde alors que la majorité de la population est tragiquement pauvre et sans droits d’expression. Malgré tous les bons sentiments et les légitimes espérances, il est donc bien évident que nous n’obtiendrons aucune mesure sérieuse de réduction des abus de l’homme alors que certaines des catastrophes climatiques au niveau mondial sont déjà irréversibles : augmentation de la température et des tempêtes, sécheresses, tornades, vagues de froid et de chaud, incendies, manque d’eau de boisson et d’irrigation, sécheresses et conflits pour l’utilisation des fleuves, augmentation du niveau de la mer, inondations, réduction du trait de côte et des zones bâties en bord de mer, envahissement par la mer des plaines en bordure de côtes comme la Camargue et le Bangladesh…

Bien d’autres se préparent et vont provoquer des migrations humaines qui vont s’ajouter à la surpopulation déjà associée aux famines par manque de ressources alimentaires et réduction des espaces cultivables. Au cours de ma vie, la population mondiale a été multipliée par 3. Quoi que l’on fasse et même si les opérations humanitaires se développent, nous ne ferons que reculer pour mieux sauter d’autant plus que ces répits et ces actions à court terme augmenteront la natalité et donc l’ampleur du désastre futur. Le changement climatique, couplé à la natalité galopante et à la pollution croissante, ne peut qu’aboutir à des catastrophes ‘naturelles’ ou des guerres ‘écologiques’ pour se partager les ressources en eau et en terre, en ressources énergétiques comme le pétrole et le gaz, en ressources minérales.

La concurrence entre pays, le chantage au développement et au chômage empêcheront un consensus international puisque le malheur écologique des uns fait le bonheur matériel des autres. Seule la pédagogie de la catastrophe permettra quelques avancées mais elles risquent d’être trop tardives et insuffisantes pour juguler des pareilles menaces.