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Témoignage

Publié à 11:56 par fandeloup Tags : image sur moi enfants belle photos mort histoire maison fleurs
Témoignage

Témoignage : mon grand-père était le commandant d’Auschwitz

 En 1980, Rainer Höss, un ado allemand de 15 ans, découvre que son grand-père est l'un des pires criminels de l’humanité. Ça m’intéresse Histoire l’a rencontré lors de son passage à Paris en juin 2019. Il nous a racontés sa quête de la vérité. Puis, il a parcouru avec nous l’album de photos de famille de son grand-père à Auschwitz et a accepté de le commenter pour vous. Nous vous invitons à retrouver cette interview exclusive en vidéo.

Petit, il aimait ce grand-père « mort pour sa patrie »

« Je n’ai pas connu mon grand-père car il est mort avant ma naissance. Son chauffeur Leopold Heger (Leo) m’a fait aimer ce « grand-père du ciel ; il est mort pour la patrie, et maintenant il est au ciel ». Longtemps, j’ai cru à ce portrait fabuleux. Quand mes questions devenaient plus précises sur ce grand-père méconnu, il prétendait ne plus se rappeler. La belle image a commencé à vaciller. La première rencontre avec mon passé fut lorsque j’avais une dizaine d’années. Mon meilleur ami s’appelait Christian. Un jour son père m’invite à venir fêter Pessah (Pâque juive). Quand j’ai demandé l’autorisation à mon père, celui-ci s’est levé d’un bond, m’a collé deux claques et m’a enfermé dans ma chambre. J’avais les joues en feu, sans une larme car selon la devise de mon père « un Höss ne pleure pas ».

Une famille d’autistes où règne le secret

« Plus tard, vers l’âge de 15 ans, un éducateur m’emmène sur sa moto et on va au camp de Dachau (près de Munich). Je vois partout le nom de Höss (le sien, ndlr). De retour, j’interroge mon père qui me dit que c’est une erreur et qu’ils ont confondu avec un autre dirigeant nazi, Rudolf Hess. Pas satisfait de cette réponse, je subtilise avec la complicité de ma mère deux livres sur Auschwitz dans le bureau de mon père. Et je découvre l’horreur. Mon grand-père a fait tuer des centaines de milliers de personnes. Il avait pourtant l’air drôlement chouette sur les photos accrochées au mur de la maison. Je prends alors la décision de quitter le toit de mon père pour toujours. J’étais comme dans une famille d’autistes, on ne parlait jamais du rôle de Rudolf Höss. On la bouclait ! Moi j’étais le traître qui voulait savoir. Et j’ai su… »

A Auschwitz, le luxe côtoie l’horreur

« A Auschwitz, Rudolf Höss vivait dans une oasis de luxe. Ma famille était installée dans une villa en bordure du camp, avec un jardin, un potager et une petite piscine. Viande, poisson, légumes, fruits, douceurs ne manquaient jamais. On employait des détenues, surtout des Témoins de Jéhovah car « elles ne volent pas ». Le jardin était rempli de fleurs, entretenu par 15 à 20 prisonniers. Mon père, mon oncle et mes tantes avaient donc joué joyeusement à 150 m des chambres à gaz et des crématoires ! On voyait même la cheminée depuis le jardin ! Ma grand-mère, Hedwig, disait : « Lavez bien les fraises, les enfants, à cause de la cendre ! » Elle était flattée de porter le nom de Höss. Petit, je l’entendais dire des choses comme : « Je peux être fière de mon mari. Il est mort à la guerre, comme des millions d’autres Allemands. C’était un des meilleurs soldats, les Juifs l’ont tué. » Les juifs ? Leo les avait mentionnés. Il disait qu’ils étaient cupides et que mon grand-père les avait attrapés. Une question me hante : qu’ai-je en moi de lui ? Existe-t-il des similitudes entre nous, un héritage « génétique » ? »

Retrouvez l’interview complète de Rainer Höss dans le hors-série Ça m’intéresse Histoire consacré à la Seconde Guerre Mondiale: « 1939-1945: Ils ont vécu la guerre, ils la racontent », en kiosque jusqu’au 25 juillet