J’errais sans but, l’automne si riche en couleurs .Perdue dans mes pensées. Revivant intensément les instants de bonheur vécus avec mes compagnons, durant toutes ces années. Je ne sais s’il y avait du monde autour de moi, trop grand était encore mon désespoir .Je ne pensais qu’à eux, je n’avais d’yeux que pour eux. Mais ils n’étaient plus là, je les rêvais, seulement plus là pour partager mes joies. Et ce à chaque instant. Le chagrin fut immense le jour de leur départ. Jamais plus me suis-je dit, leur perte fait trop mal .Je serais incapable de recommencer .Donner autant d’amour qu’à ceux que j’ai aimés. Je marchais seule sur le petit chemin. Je divaguais dans ce passé lointain. Quand j’ai vu tout à coup dans un sous-bois une tête hagarde qui s’avançait vers moi .Je me suis retournée, je ne voulais pas voir .J’ai même fermé les yeux, j’avais encore trop mal. Mais il s’est approché, m’a regardée. Il était seul, perdu, abandonné. Non ! Je ne veux pas de toi lui ai-je dit doucement, tendrement, tu ne les remplaceras pas .Et je suis partie doucement, lentement .Mais dès cet instant je savais, lui aussi le sentait. Alors il m’a suivie, j’avais retrouvé le sourire. En quelques secondes il a su ranimer la flamme qu’à tout jamais je croyais éteinte .Je ne connaissais pas son nom .Et c’était bien, je l’ai appelé « Le Chien»