SOCIETE-Le 18 mai, la police a confisqué deux chiens et cinq chiots à un sans abris du quartier de Bastille, qui se sont retrouvés ensuite «offerts» sur Internet…

Le DAL est de mauvais poil. Le 18 mai, la police a confisqué deux chiens (Riki et Linda) et cinq chiots à un homme issu du campement de sans abris situé le long de l’Opéra Bastille, rue de Lyon (4e). Le propriétaire a été interpellé pour mendicité et ses chiens lui ont été «confisqué», indique le DAL (Droit au Logement) qui s’est saisi de l’affaire.

«Aucune procédure n’a été respectée par la police»

Car quelques jours plus tard, une habitante du quartier venue en aide aux sans logis retrouve leurs chiens «offerts» sur le site Web de l’association Stéphane Lamart, un ancien policier.

Sous les photos , il est écrit que Riki, Linda et les cinq chiots ont été «sauvés de la rue».

Le DAL s’indigne car pour l’association, ils seraient «en excellente santé, bien traités par leurs maitres et pour Riki muni d’une identité canine».

«Ils ont pris les carnets de vaccinations et ont indiqué qu’ils étaient faux », alors que «tout était en règle avec un suivi vétérinaire», explique-t-on du côté du DAL.

Selon Anissa, militante de l’association, ils ont «isolé les animaux, puis verbalisé le propriétaire qui est reparti sans ses chiens et ce, sans aucun motif, indique-t-elle.

Quand des chiens sont retirés il y a une procédure. Là, aucune n’a été respectée par la police.»

«Exposer un chiot dans la rue est considéré comme un mauvais traitement» Comment ces animaux se sont retrouvés sur le Web?

«Selon le commissariat, c’est l’association qui a appelé la police pour les récupérer.

Selon l’association, c’est le commissariat qui les a contactés», se désole Anissa.

Stéphane Lamart, lui, assure qu’«à aucun moment nous avons appelé la police». Toutefois, il tient à indiquer qu’«exposer un chien de moins de 8 semaines dans la rue est considéré comme un mauvais traitement.

C’est un arrêté du 25 octobre 1982». Le DAL ne l’entend pas de cette oreille car «il s’agit de chiens inoffensifs, bien connus dans le quartier et bichonnés par la communauté de sans logis».

Mais pour l’association de protection des animaux «ces chiens n’étaient pas vaccinés, pas tatoués et étaient dans un système de revente de chiots.

De plus, le propriétaire possédait de faux papiers d’identité canine», conclut Stéphane Lamart.

Le DAL manifeste ce mercredi à 18h au campement rue de Lyon, pour le relogement des sans logis et le retour des chiens à son propriétaire. L’association désormais en charge des animaux indique quant à elle qu’ils «ne seront à aucun moment restitués».