L'été et l'alcool...

L'attrait des jeunes pour la consommation d'alcool n'est pas un phénomène nouveau. C'est un fait social établi. Les jeunes et plus particulièrement les adolescents consomment en général de manière épisodique, les ivresses étant expérimentées de façon festive et ludique. En effet, boire de l'alcool traduit, pour certains, un besoin de reconnaissance identitaire et d'intégration par l'appartenance à un groupe. Synonyme des premières vacances autonomes, loin des parents, l’été est le moment de retrouvailles festives et arrosées avec ses amis. C’est aussi la période où l’on est tenté de tester ses limites, jusqu'à, parfois, l'excès. On constate une plus grande expérimentation de l’alcool chez les plus jeunes et des pratiques de consommation parfois à haut risque comme le "Binge Drinking". La précocité de la consommation et la recherche de la "défonce" pour une minorité d'adolescents sont des phénomènes potentiellement dangereux qui nécessitent d'être encadrés.

Une consommation occasionnelle mais importante

Les jeunes de 15 à 25 ans consomment moins souvent de l’alcool que les adultes, mais quand ils en boivent, les quantités absorbées sont plus importantes et les conduisent le plus souvent à l’ivresse. 26 % des 15-19 ans et 35 % des 20-25 ans ont été ivres au moins une fois dans l’année. Leur recette ? Bières, alcools forts et mélanges alcoolisés. Cette consommation occasionnelle, qui dépasse parfois les trois verres par soirée, peut entraîner une conduite à risque et mettre les jeunes en danger : baisse de la vigilance, accidents de la route, violence, rapports sexuels non protégés ou non voulus, malaises?

Estimer et surveiller sa consommation d’alcool

Entre 2005 et 2010, la consommation d’alcool régulière a augmenté dans la tranche d’âge des 18-25 ans. Les expérimentations d’ivresses sont plus précoces (près de 60 % des jeunes de 17 ans en 2011) et les épisodes d’alcoolisation massive (plus de 5 verres en une occasion de consommation) sont de plus en plus fréquents parmi les jeunes. Par ailleurs, on observe un basculement progressif des usages modérés vers des usages ponctuels « sévères » ou « de défonce » (binge drinking). Si la majorité des conduites restent festives, associées à la convivialité et sans conséquences, d’autres deviennent nocives et entraînent un comportement addictif. Il est conseillé de ne pas dépasser l’absorption de 4 verres d’alcool en une seule soirée.

Les risques immédiats et à plus long terme

L’alcool agit sur le cerveau. Au volant, il augmente le temps de réaction, diminue les réflexes, la vigilance et la résistance à la fatigue. Il perturbe la vision, l’estimation des distances et la coordination des mouvements. De plus, son effet desinhibant amène à sous-évaluer le danger et à prendre des risques : « oubli » de boucler sa ceinture ou de porter un casque, vitesse excessive? On court huit fois plus de risque d’être impliqué dans un accident mortel quand on a consommé de l’alcool !

Comment réduire sa consommation en soirée ?

Commencez toujours par une boisson sans alcool qui calmera votre soif. Pour la même raison, ajoutez de l’eau ou du soda dans les boissons fortement alcooliques (et ne prenez pas plus de trois verres !). Lors des soirées festives, toujours alterner boisson alcoolisée et boisson non alccolisée : on divise au moins par deux la quantité d’alcool consommée dans la soirée et cela permet de s’hydrater et d’éviter la « gueule de bois. » Si vous sortez en voiture avec d’autres jeunes, désignez un capitaine de soirée qui ne boira pas du tout et pourra tous vous ramener. Sinon, profitez des navettes mises en place par les établissements de nuit ou appelez un taxi. Dans les grandes villes, le métro fonctionne plus tard les soirs de week-end et lors des soirées exceptionnelles (fête de la musique, nuit blanche?).