J'ai cherché dans l'absence un remède à mes maux ; J'ai fui les lieux charmants .Caché dans ces forêts dont l'ombre est éternelle, J'ai trouvé le silence, et jamais le repos. Par les sombres détours d'une route inconnue J'arrive sur ces monts ! Quel calme ! quelle immense étendue ! La mer paraît sans borne,et dans l'azur des cieux est au loin confondue. Et tandis que l'hiver habite ces montagnes, plus bas l'été brûlant dessèche les campagnes,et l'oiseau par ses chants n'a jamais égayé ce lieu triste et sauvage. Tout se tait, tout est mort; mourez, honteux soupirs, mourez importuns souvenirs .Tandis qu'avec mes pleurs la plainte et les regrets coulent de mon âme attendrie, j'avance, et de nouveaux objets interrompent ma rêverie. Je vois naître à mes pieds ces ruisseaux différents, qui, changés tout-à-coup en rapides torrents, traversent à grand bruit les ravines profondes.Dans ce séjour tranquille, aux regards des humains que ne puis-je cacher le reste de ma vie ! Que ne puis-je du moins y laisser mes chagrins !