Une jeune femme de 30 ans était jugée ce lundi pour avoir laissé son fils de 9 ans seul, pendant de très longues heures, pour aller rejoindre un ami.

 L’ambivalence de cette jeune Rwandaise de 30 ans était tantôt inquiétante, tantôt pathétique dans son discours face à un tribunal et une salle attentifs.

La question revenait sans cesse : comment une mère peut-elle en arriver à abandonner ainsi son enfant de 9 ans ?

« Un enfant transparent »

Car ce fait divers avait ému le 14 juillet 2013. La police est alertée vers 4 heures du matin par un résident. Le fils de sa voisine est venu se réfugier chez lui il y a quelques heures et celle-ci n’est toujours pas réapparue depuis 15 heures la veille.

Elle sera finalement de retour après que l’enfant fut placé au foyer d’Ahuy et qu’une enquête fut déclenchée. Elle avait tout simplement rejoint un ami et laissé son fils à la maison, l’informant qu’il pouvait monter chez le voisin si besoin.

Aujourd’hui, elle est poursuivie pour s’être soustraite à ses obligations de parent. Et, comme bien souvent dans ce type de dossier sensible, c’est sur elle que se focalisent les regards et les interrogations. Mais, comme le souligna avec beaucoup d’humanité et de psychologie Me Klepping, chargée des intérêts du petit garçon par le conseil général :

« Et l’enfant dans tout ça ? Se préoccupe-t-on des dégâts qu’il a subis ?De cette angoisse de l’abandon ?Le temps est tellement long quand on attend sa maman. »

Elle donna de lui une image évocatrice :

« Un enfant transparent. » « Une grande immaturité » La procureure Roux-Morizot était, elle aussi, tout en retenue « dans ce genre d’affaire humainement difficile, dans ce rôle sanctifié de la mère, où l’on a du mal à croire ce qui est arrivé.Imaginons un seul instant la peur et l’angoisse de ce gamin qui n’a rien demandé à personne. Elle a montré une grande immaturité et une forme d’incapacité à être une mère protectrice. C’est très inquiétant. »

Face à ces questionnements, Me Blache releva le défi de ne pas évoquer le propre passé meurtri de cette jeune mère rwandaise « qui n’a certes pas été parfaite. Elle a momentanément fui ses obligations pour penser un peu à elle.

C’était irresponsable et elle a honte. Aujourd’hui, elle a totalement changé, tant dans son comportement que dans sa vie. Elle travaille et est très fière de son évolution. Son fils est à ses côtés et est très équilibré. »

Le tribunal l’a condamnée à 6 mois de prison, assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve durant 2 ans.