La belle histoire du malade d'Alzheimer retrouvé grâce au « Parisien » Disparu depuis le 3 juillet, un homme atteint de la maladie d'Alzheimer a pu retrouver sa femme mercredi, grâce à un coup de pouce de notre journal.

Depuis le retour de son mari il y a trois jours, Merzaka a les traits tirés par les longues nuits passées à s'inquiéter pour lui, mais aussi par les fêtes à répétition qui ont suivi les retrouvailles. « Je suis tellement contente d'avoir retrouvé mon mari ! Nous n'avons pas arrêté de recevoir nos proches pour célébrer ça autour d'un couscous », confesse l'épouse, soulagée. Le 3 juillet, Saïd, 65 ans, quitte sa maison de Sarcelles pour faire sa promenade quotidienne dans le centre commercial voisin.

Quelques heures plus tard, ne le voyant pas revenir, Merzaka part à sa recherche, en vain. « Je suis allée signaler sa disparition à la police le lendemain. Je voulais lancer un appel à la télévision, mais on m'a dit que c'était seulement pour les mineurs. Pourtant, avec sa maladie d'Alzheimer, c'est tout aussi dangereux : mon mari agit comme un bébé. J'avais peur qu'il lui arrive un accident. » La famille décide alors de prendre les devants en publiant des avis de disparition avec la photo de Saïd. « Nous en avons distribué dans le département, mais aussi à Paris et à Montpellier, où nous avons de la famille. Ma fille a alerté les réseaux sociaux. Je commençais à imaginer le pire... », poursuit Merzaka, qui a continué à se rendre tous les jours au commissariat.

Identifié grâce à sa carte de bibliothèque

Afin d'accélérer les recherches, elle se tourne vers le centre social de Rosiers-Chantepie à Sarcelles pour prendre contact avec l'édition Val-d'Oise du « Parisien ». Une heure après son coup de téléphone, notre rédaction reçoit un nouvel appel, cette fois en provenance de la gendarmerie de Cambremer (Calvados). Un homme d'une soixantaine d'années et qui ne se souvient de rien a été retrouvé au bord d'une route le 4 juillet à Heuland, dans le même département. Il était, depuis, hospitalisé à Lisieux.

Seul indice :

un document mentionnant les horaires de la bibliothèque de Sarcelles, retrouvé dans la poche de sa veste. Les militaires misent sur notre journal pour lancer un appel à témoins permettant son identification. Très vite, le lien est fait entre les deux appels et la rédaction du « Parisien 95 » permet le rapprochement entre Merzaka et la gendarmerie normande. Saïd est identifié grâce à des photos envoyées par sa femme et peut enfin rentrer chez lui mercredi, après un mois passé à l'hôpital de Lisieux.

« Au début il ne m'a pas reconnue. Mais progressivement, il recommence à m'appeler par mon prénom, confie Merzaka. L'essentiel, c'est qu'il soit en bonne santé et surtout en vie. »

Reste une énigme :

personne ne peut expliquer comment le sexagénaire a pu parcourir en une seule journée les 216 km séparant son domicile de l'endroit où il a été trouvé.