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DAVID LANAUD DU GRAY SE LÂCHE

Publié à 13:39 par fandeloup Tags : moi vie monde homme bonne france fond travail heureux cadre film concours solidarité
DAVID LANAUD DU GRAY SE LÂCHE

DAVID LANAUD DU GRAY SE LÂCHE

Une campagne décalée suivie, en mars dernier, d’un score surprise de près de 9% au premier tour à l’élection municipale à Dijon. David Lanaud du Gray avait alors marqué les esprits avant de se montrer plus discret durant le printemps. Mais les chaleurs de l’été ont, semble-t-il, réveillé le chef d’entreprise avec notamment sur Twitter un buzz avec Franck Dubosc. Gazette INFO est retourné à la rencontre du Dijonnais, qui n’a toujours pas sa langue dans la poche.

GazetteInfo : Depuis votre score surprise de 8,55% au premier tour de la campagne municipale, vous avez donné le sentiment d’être beaucoup moins présent…

David Lanaud du Gray :

Contrairement aux politiques, j’ai un vrai métier. Je continue ma vie de citoyen « normal » en travaillant tous les jours comme la plupart des Dijonnais… Puisque je n’ai pas été élu, je n’avais pas à interférer sur le cours et la mise en place du nouveau conseil municipal. Mais je n’ai jamais cessé de rester en lien avec les Dijonnais via ma page Facebook « David Lanaud du Gray Dijonnons Ensemble » dont le nombre de membres ne cesse d’augmenter. Il va atteindre les 11 000 followers. Je n’ai jamais cessé de poster mes sauts d’humeur, mes coups de gueule et mon état d’esprit sur l’actualité de notre ville, en dénonçant gentiment ce que je pense de sa gestion et ce qui s’y passe. Je lance des débats avec les membres de ma page, qui sont même parfois repris par la presse et qui influent parfois les différents services de la municipalité.

Justement, comment jugez-vous l’action d’Alain Millot, le nouveau maire de la ville ?

Ah bon ? On a un nouveau maire !!!???… (rires).

Vous trouvez qu’on ne le voit pas assez ?

Je plaisante… J’ai un grand respect pour Alain Millot qui est connu et respecté pour être un homme de dossier très compétent. Il a été un excellent premier adjoint depuis 2001. Mais en tant que maire, il donne le sentiment de jouer les remplaçants ou l’intérimaire de service pendant que François Rebsamen est ministre. Il tient son rôle du « fidèle meilleur ami » qui fait le job simplement, sans prendre de grandes décisions et qui démissionnera quand le ministre aura décidé de revenir. Pas facile de passer derrière François Rebsamen, c’est sûr. Surtout qu’Alain Millot sait très bien que les Dijonnais n’ont, à la base, pas voté pour lui. Mais le simple fait que des rumeurs courent qu’il n’occuperait même pas physiquement le bureau de son successeur peut en dire long… Cela dit, je lui reconnais d’être un homme tempéré qui essaye de fédérer et d’être réellement présent sur le terrain. Il essaie de se faire un nom. Alain Millot fait moins apparatchik… Certes, c’est un peu tôt pour juger, mais donnons lui sa chance… Cependant, il va falloir passer à la vitesse supérieure afin d’amener une nouvelle dynamique à la ville. Le monde doit savoir que notre ville est une capitale de près de 300 000 habitants et non pas un bourg de 20 000 personnes. Ce n’est pas pire que le Docteur Alain Houpert qui semble inexistant, que l’on n’entend plus, et qui semble juste obsédé par sa campagne pour les sénatoriales. C’est dommage, ces communiqués étaient rigolos. Il nous manque ! (rires) On se demande presque pourquoi il s’est fait élire au conseil municipal finalement… Quant à Edouard Cavin, lui se contente de lire les missives nationales de son parti sur lesquelles il doit juste remplacer France par Dijon… Bref, tout ça est un peu léger et pas trop à la hauteur des attentes des Dijonnais…

François Rebsamen ? Le « ministre du comptage des nouveaux chômeurs du mois »

Vous pensez vraiment que François Rebsamen reprendra le poste de maire ?

C’est très courageux de sa part d’avoir accepté de prendre un poste aussi difficile que celui de ministre du travail. Si ça continue d’ailleurs, le nom du ministère devrait être changé en « Ministère du comptage des nouveaux chômeurs du mois ». Avec ce poste, il est condamné à se faire haïr par toute la France . Il était tant aimé par une large majorité ici, à Dijon, après avoir su transformer la ville. Quand on aime le pouvoir, on veut toujours un poste plus important. Il a bien du sentir que c’était certainement sa dernière chance d’être ministre. Finalement, ma lettre de recommandation que j’avais envoyée à François Hollande pendant la campagne a fonctionné… (rires) Malheureusement, malgré toute sa bonne volonté et son énergie, il aura bien du mal à contrecarrer les réalités économiques et à inverser la courbe du chômage.

Si vous aviez été élu au conseil municipal, quelles auraient été vos propositions ?

Tout d’abord, nous nous serions positionnés en prenant l’opinion de la population en amont, via une vraie démocratie participative. La ville de Besançon avait montré l’exemple. Les Bisontins ont pu voter pour la couleur de leur tram. Cela peut paraître anecdotique mais c’est la vie des citoyens au quotidien. Quant à la place du Théâtre, il aurait été normal de faire un concours d’architectes locaux . Les Dijonnais auraient voté pour définir le cadre dans lequel ils évoluent tous les jours.

Il n’y a pas d’argent public, il n’y a que l’argent du contribuable

On va vous reprocher de faire de la démagogie…

C’est bien plus légitime et normal que de laisser choisir au maire et quelques adjoints des projets que l’on va côtoyer au quotidien pendant 20 ans. Dans les prochaines années, il ne restera que la place Grangier à rénover . J’espère qu’ils ne vont pas renouveler leurs erreurs. Que nous n’allons pas retrouver, une fois de plus, une place trop minérale, sans eau et sans verdure. Différents projets architecturaux doivent être soumis à la population. Elle doit pouvoir choisir selon ses attentes et non pas encore se faire imposer des choix. Par ailleurs, ils souvent discutables. Au final, ce sont les Dijonnais qui payent ces grands travaux. Consulter sur des projets d’envergure n’est pas démagogique. N’oublions pas que c’est l’argent du contribuable, et non l’argent public ! Lors du dernier conseil municipal, la 1ère adjointe Nathalie Koenders a manifesté son souhait d’augmenter la place de la démocratie participative à Dijon. Eh bien voilà ! Moi, je leur propose une réelle action de démocratie participative. Un peu plus conséquente que de voter pour choisir 9 chaises à installer dans le centre ville pour les passants. Ce serait une action moins hypocrite et plus marquante.

C’est dans cette logique que vous avez lancé un concours pour refaire le logo de la ville ?

En surfant sur le site de la ville, je me suis rendu compte que notre logo, qui date de 1990, a vraiment mal vieilli. Un logo, c’est un élément de communication tellement important pour l’image que véhicule une cité. Le logo, consciemment ou inconsciemment, véhicule la dynamique de la ville, son originalité, ce qui s’y passe, sa jeunesse, son attrait pour les personnes qui ne connaissent pas Dijon. J’ai alors lancé l’idée de le refaire au goût du jour en lançant un concours citoyen. J’ai reçu plus de cinquante propositions que vous pouvez toutes retrouver sur ma page Facebook « Dijonnons ensemble ». Les habitants prouvent leur envie, même leur profond besoin, de s’investir dans la vie de leur ville, encore plus qu’avant. Il faut le faire plus souvent sur différents sujets. Les Dijonnais ont plein d’idées ! Je suis très heureux en plus, car le service communication de la ville vient d’annoncer que le changement de logo est finalement prévu, pour la rentrée. Est-ce l’engouement suscité ou un simple hasard de circonstance ? … On s’en fout ! L’essentiel est de faire participer les Dijonnais toutes tendances politiques confondues et d’avancer tous, unis dans la même direction.

Vous appeliez durant votre campagne à la mise en place d’un festival important. Plus de 10 000 personnes ont participé à la première édition début juillet de l’Oeno Music Festival. Vous y étiez ?

Tout à fait, je me devais d’y aller par curiosité et par solidarité avec les organisateurs. D’ailleurs, on ne peut que féliciter le risque pris par Pierre-Yves Romano et ses équipes pour la mise en place de ce festival. Une initiative privée qui de nouveau n’aurait pas reçu d’aide financière de la municipalité mais uniquement une aide « matérielle ». Elle aurait pourtant été légitime, au vu de son ambition. Pour une fois notre ville pouvait rayonner par cet événement sur le plan national voir européen… Ce n’est vraiment pas normal. Quand je serai élu maire de Dijon en 2020, je garderai Christine Martin l’adjointe à la culture de Dijon, qui est très compétente pour tout ce qui touche les univers plus élitistes, cercles de culture un peu plus fermés et coûteux que je connais moins… Mais je gérerai moi-même tous les évènements réellement populaires fédérateurs…

Vous avez refait parlé de vous nationalement à travers un échange de tweets avec Franck Dubosc. Que s’est-il passé ?

Il y a quelques jours, je découvre avec joie que Dijon est retenue pour être le cadre de tournage d’un film avec deux acteurs très connus, Thierry Lhermitte et Vincent Elbaz. J’ai juste lancé un petit tweet en me réjouissant de cette bonne nouvelle. J’espérais que Dijon n’avait pas été choisie pour illustrer l’image d’une « petite ville de beaufs ». C’est l’image que donne Franck Dubosc dans le célèbre film Camping. Patrick Chirac, certes, est un personnage attachant et gentil au fond. Mais il est toujours plus agréable pour nous d’entendre parler de Dijon en positif. Pour donner envie de venir à celles et ceux qui ne connaîtraient pas encore notre ville. Rien de plus et de bien méchant.