Gare à la maladie des tiques Les médecins souhaitent que cette pathologie grave, transmise par les tiques, soit mieux dépistée. Elle a même fait l'objet hier d'une proposition de loi. Les patients l'appellent la « grande imitatrice ».

Elle trompe son monde en se dissimulant notamment sous les traits d'une sclérose en plaques, d'un Alzheimer ou d'une fatigue chronique. Une grande diversité de symptômes qui conduit trop souvent à des erreurs de diagnostic, alors qu'un seul désigne ce fléau : la maladie de Lyme. Une pathologie transmise par les tiques, lors de balades en forêt.

Présente dans 65 pays, elle continue aujourd'hui de gagnerdu terrain. Hier, à l'Assemblée nationale, une proposition de loi visant à mieux la diagnostiquer, la soigner et la prévenir, déposée par les députés UMP Marcel Bonnot et François Vannson, a mis en lumière la formation insuffisante des médecins et la détresse des malades, souvent contraints à l'errance médicale.

Des malades d'ailleurs très probablement sous-estimés avec 5 000 cas officiellement recensés en 2012, contre « près de 1 million de patients traités en Allemagne », selon le texte. Malgré l'attente des associations, qui dénoncent notamment l'inadaptation du test de dépistage en usage en France, la proposition n'a pas été adoptée.

Laurence Rossignol, secrétaire d'Etat chargée de la Famille auprès de la ministre de la Santé promet toutefois que la future loi de santé, qui arrive à l'Assemblée en avril, engendrera de fait une meilleure prise en charge de ce problème de santé publique.

Elle annonce également que Marisol Touraine saisira avant l'été les acteurs de la recherche et qu'une expertise sera lancée pour établir un état de lieux des connaissances.

Pour illustrer le parcours du combattant des malades, Martine Lejot n'a que trop d'anecdotes, allant de médecin en médecin qui ont diagnostiqué, entre autres, des douleurs rhumatismales, des burn-out, voire une suspicion de bipolarité.

Agée de 47 ans, ses premiers symptômes sont apparus alors qu'elle n'en avait que 8. Le nom de sa maladie est, lui, tombé en 2011. Elle s'est d'abord présentée par des troubles gastriques, de la vision, des entorses ou des migraines, puis la situation est devenue de plus en plus invalidante.

Martine, aujourd'hui membre de l'association France Lyme, parle sans fard de cette pathologie « qui tape partout » avec ces douleurs articulaires, ces crises qui « ressemblent à de la tachycardie » ou le manque d'endurance dû à des « jambes en coton » transformant le simple fait de prendre une douche, de s'habiller ou de s'alimenter en effort colossal. Martine est originaire du Berry et vivait, enfant, près d'une forêt.

Plusieurs fois, elle a été piquée par une tique sans se douter, ni ses proches, des conséquences que cela pouvait entraîner. Seule une certaine espèce de tique transmet la maladie de Lyme, et ce n'est pas celle que l'on trouve sur les chiens.

Dans une majorité des cas, la maladie peut être traitée par des antibiotiques... mais surtout lorsque le traitement est administré sans tarder. Le fait d'enlever la tique dans les vingt-quatre heures à trente-six heures (avec une pince ou un tire-tique) élimine habituellement le risque d'infection.

Mais le mieux reste encore la prévention. Alors, lors de marches dans les bois, ces quelques conseils sont loin d'être superflus : portez des souliers à bout fermé ainsi qu'une chemise à manches longues bien ajustée aux poignets et un pantalon long serré aux chevilles.