L’armée de terre va embaucher d’urgence 15000 jeunes cette année

Pour continuer à protéger le territoire national avec 7 à 10 000 soldats, l’armée de terre va mener « une campagne de recrutement comme on n’en a jamais vu ».

Ce qui en fera le quatrième recruteur du pays. Le général Blachon, chef du recrutement à la direction des ressources humaines de l’armée de terre, en campagne dans la région.

Depuis les assassinats de janvier, l’armée mobilise en permanence 10 000 soldats pour l’opération Sentinelle, le versant militaire du plan Vigipirate. Au lieu du millier habituel. Ce maximum du contrat opérationnel n’est pas fait pour durer plus de quatre semaines, selon le chef d’état-major des armées, le général Pierre de Villiers.

Mais le président de la République en a décidé autrement, demandant au ministère de s’organiser en conséquence. Car l’armée de terre est en surchauffe. On rogne sur la préparation, les permissions et une partie de l’alerte Guépard, l’échelon permanent d’urgence.

Pour s’adapter à l’augmentation durable de la mission TN (territoire national), les exigences des opérations extérieures (Sahel, Centrafrique, Levant, Liban) et répondre à l’épuisement des troupes, l’armée de terre propose une augmentation de sa force opérationnelle de 66 000 à 77 000 soldats (132 000 en tout, dont 8 500 civils).

Le président de la République doit trancher mi-avril cette question en Conseil de Défense. D’ores et déjà, l’armée de terre, qui assure 99 % de l’opération Sentinelle, a décidé de recruter 15 000 jeunes en 2015, soit 5 000 de plus que d’habitude (il y a un grand renouvellement dans l’armée). Et espère en faire autant en 2016.

Le chef du recrutement de l’armée de terre, le général Frédéric Blachon, n’est pas passé inaperçu la semaine dernière dans notre région, traditionnelle pourvoyeuse de militaires (lire ci-contre). Avant le chiffrage officiel, il a lancé que l’armée de terre allait connaître « une campagne de recrutement comme on n’en a jamais vue ».

Ce qui en fera le quatrième recruteur du pays, plus que GDF-Suez, Carrefour ou la SNCF mais moins que les temps partiels de McDo, Onet ou GSF propreté… Le Nord-Pas-de-Calais, première région de recrutement de l’armée de terre Le Nord-Pas-de-Calais est la première région de recrutement de l’armée de terre avec 700 jeunes embauchés en 2014 et 628 en 2013 (environ 7% du total).

Il faut ajouter une centaine de marins et une quarantaine d’aviateurs pris annuellement. Notre région est la seule à posséder quatre bureaux de recrutement à Lille, Dunkerque, Valenciennes et Arras. «C’est un bassin de jeunes important avec un attachement historique à l’armée», note le commandant Claude Dagy, chef du CIRFA de Lille (Centre interarmées de recrutement des forces armées).

Au cours de l’effort 2015, il s’agira donc pour les CIRFA régionaux de retenir pour un contrat initial de cinq ans plus d’un millier de jeunes âgés de 17 à 29 ans. Or il faut quatre candidats pour une recrue…