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horrible ils n'ont vraiment aucune humanité ni de coeur je les déteste
Par Anonyme, le 01.08.2023
ça le fait chez moi
Par Anonyme, le 20.06.2023
bonjour
de passage sur votre blog , quoi de plus beau que l'imaginaire cela laisse libre court
a plein d'idé
Par béchard josé, le 12.06.2023
joli loup. joli texte dessous.
Par Anonyme, le 10.06.2023
mes sincère condoléance
Par Anonyme, le 14.05.2023
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Date de création : 24.08.2008
Dernière mise à jour :
04.08.2023
96001 articles
Drame de Puisseguin : l'époux d'une des victimes témoigne
Lui-même conducteur de camion, il connaît bien la route où s'est produit vendredi le terrible accident de Puisseguin. Le témoignage douloureux de Gérard, époux de Maryse, l'une des victimes.
Tayac (Gironde), de notre envoyé spécial Jean-Marc Ducos
Gérard, 61 ans, montre une photo de sa femme, Maryse, qui était partie en excursion avec ses amies du club de Petit-Palais. Tayac (Gironde), hier.
Gérard, 61 ans, montre une photo de sa femme, Maryse, qui était partie en excursion avec ses amies du club de Petit-Palais. (LP/Jean-Marc Ducos.)
La porteuse de pain de Lussac a disparu dans la tragédie de Puisseguin. Maryse Renaud, 55 ans, boulangère itinérante, n'est pas rentrée vendredi soir pour nourrir Aldi et Eden, deux splendides chiens de chasse au regard pétillant, ces braques allemands qu'elle affectionnait tant.
Cette figure locale a, pendant vingt et un ans, entre Lussac et Puisseguin, déposé à la porte des clients le pain préparé par Gérard, 61 ans, son mari.
« Je suis anéanti et je tente de faire front comme je peux », lâche cet homme « désemparé et déboussolé ». Caressant avec amour les deux chiens adorés, il prévient :
« Mémère ne viendra plus vous voir. » Maryse ne donnera plus aux braques leur petit bout de gâteau chaque soir. Maryse, « fine cuisinière de gibier », ne préparera plus à la perfection les bécasses ramenées de la chasse par son mari...
« Elle est partie en toute confiance avec ses amies du club. Je la revois encore ce matin-là me disant : Je ramènerai une bouteille de vin de Jurançon. Nous devions dîner samedi avec des amis, l'occasion d'un bon moment », témoigne très digne Gérard, soutenu par sa fille qui cherche des photos de Maryse dans d'immenses albums.
« C'est souvent elle qui faisait les photos, d'ailleurs », précise Gérard Renaud qui avoue avoir eu comme une prémonition, cette semaine : « C'est difficile à croire, mais dans mon rêve je voyais un car qui tombait... »
Il en a encore des frissons. Dans le salon, il y a dans une boîte les décorations artisanales fabriquées ces derniers jours par la boulangère et qu'elle devait vendre sur un marché de Noël.
« Elle disait : Avec cet argent , je ferai un cadeau pour Jonas. C'est notre petit-fils », reprend Gérard en débarrassant un panier de champignons sur la table.
«Elle me manque terriblement» « Je suis perdu. Je plane. Je ne sais pas où je suis. Nous n'étions pas préparés à aller au cimetière. Et dire qu'elle ne voulait pas être incinérée. Triste ironie du sort, non ? Quand cela vous tombe dessus, c'est votre univers qui s'écroule. La maison va être bien grande maintenant pour moi tout seul ! Elle me manque terriblement », confie Gérard Renaud.
« Je suis tétanisé », lâche-t-il avant de stopper net. L'émotion est trop forte. Alors, cet enfant de la Charente et du pays de Brouage convoque de précieux souvenirs. Il raconte comment il a connu Maryse « lorsqu'elle était apprentie, entre 1970 et 1972, dans une épicerie avant de devenir la porteuse de pain d'une boulangerie ».
Ou comment il a fait construire « avec Maryse » il y a vingt-trois ans cette demeure simple sur un grand terrain. Puis Gérard évoque ses deux vies professionnelles.
« J'ai été boulanger-pâtissier, mais quand il a fallu devenir patron, Maryse a eu peur. Elle n'a pas voulu se lancer, et elle avait des problèmes de genoux. Alors je suis devenu chauffeur routier pendant plus de vingt ans. »
Forcément, le drame revient dans la conversation. Cette route « minable » de Puisseguin, comme il dit, Gérard la connaît bien, lui qui faisait la tournée des châteaux viticoles avec son 19 tonnes.
« Quand il n'y a pas de poids sur une remorque, c'est plus dangereux. Si on ne contrôle pas sa vitesse, on peut être embarqué. Je suis certain que ce routier s'est fait piéger par excès de confiance et s'est mis en portefeuille », analyse Gérard.
Quant à la société de cars, l'époux de Maryse a sur elle un avis tranché.
« C'est une maison sérieuse. C'était le transporteur attitré de ce club. L'an dernier, ils avaient accompagné le club pendant une semaine en Alsace sans problème », dit Gérard, rassurant d'une main fébrile Aldi et Eden, orphelins de leur maîtresse.